Lincoln Ellsworth est pour Amundsen une aubaine et la chance qu'il lui manque pour faire décoller son projet. Il n'est pas uniquement un mécène, c'était aussi un aviateur qui a combattu en France. Homme d'aventure, il s'impose à part entière dans l'équipe constituée par Amundsen.

Comme à son habitude, Amundsen s'entoure d'hommes d'exception pour faire aboutir son expédition. Il fait la connaissance du lieutenant de vaisseau Hjalmar Rüser-Larsen qui aux yeux de la marine royale est l'un des meilleurs pilotes de l'aéronavale.

Après le retour de Oscar Omdal et de Leif Dietriechson en Norvège, Amundsen réunit ces quatre hommes et dévoile son projet de pénétrer aussi loin que possible dans la zone arctique entre le Spitzberg et l'Alaska.

Début avril, Amundsen accompagné de vingt membres d'équipage s'embarque pour Ny Aalesund. Après une traversée difficile, le mois de mai s'annonce froid et il faut attendre le 21 mai pour trouver enfin une météorologie favorable. Les deux hydravions Dornier emportent avec eux un chargement conséquent et plusieurs lots de cartes postales qui seront expédiées aux souscripteurs après ce voyage transpolaire (175.000 de ces cartes postales ont été vendues pour un rapport de 225.000 couronnes).

L'hydravion N25 en essais de vol. Origine: France Illustration du 27 octobre 1951.

Coupe du N25. Musée de l'hydravion de Biscarosse.

Après des instructions précises aux hommes restant à la base, Amundsen décolle avec le N25 accompagné du pilote Rüser-Larsen et du mécanicien allemand Fendit. Le N24 et son équipage constitué du pilote Dietriechson, du mécanicien Omdal et du navigateur Ellsworth, décolle dans le sillage du N25.

Au décollage, un premier incident se produit sur le N24 qui rencontre une voie d'eau dans un de ses flotteurs. Un premier amerrissage s'impose au N25 pour un ravitaillement en carburant à environ 250 km du Pôle à 87 ° 49' de latitude Nord et 10° de longitude Ouest. Malgré sa coque endommagée le N24 amerrit à son tour en perdant de vue le N25. La situation semble s'empirer d'heure en heure : le N25 est sorti de son canal d'amerrissage entre la banquise, le N24 prend l'eau et ses deux moteurs sont en panne. Les deux équipages réussissent à se rejoindre finalement le 26 mai.

Après plusieurs tentatives pour repositionner le seul hydravion en état de décoller sur une piste naturelle ou un bras d'eau assez long, les six hommes construisent à six reprises des pistes en creusant la glace et en nivelant la neige sur la banquise. C'est finalement le 14 juin que l'équipage décolle pour un retour au Spitzberg.

En arrivant sur les côtes, ils sont obligés d'amerrir près d'un phoquier qui les remorque et les amène, une fois le N25 mis à l'abri, à Ny Aalesund.

Ils rejoignent Oslo le 5 juillet, et devant ce demi succès pourtant très médiatisé, après avoir été ovationnés par la foule, ils sont invités au château royal par Haakon VII.

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