COUPURE DE PRESSE
LA GRANDE AVENTURE D'AMUNDSEN
Source : L'Illustration - N° 4295 - 27 juin 1925
Résumé
Alors qu'on était sans nouvelles, depuis plus d'un mois, de l'expédition
aérienne d'Amundsen à bord des deux hydroplans Dornier Wal
N24 et N25, les six membres d'équipage sains et saufs viennent
d'atterrir au Spitzberg à bord d'un seul appareil.
Partis le 21 mai 1925, de la Baie du Roi au Spitzberg, l'expédition
prévoyait d'atteindre le pôle Nord en parcourant 1.250 km
en avion. Les appareils, munis de moteurs Rolls Royce d'une puissance
de 375 CV, emportaient chacun trois membres d'équipage : à
bord du N25, Amundsen, Rüser-Larsen et Feucht ; à bord du
N24, Ellsworth, Dietriechson et Omdal. Trente jours de vivres, une petite
réserve d'essence et du matériel utile en cas de retraite
avaient été chargés à bord. Le soir, les équipages
constatèrent que sous l'influence des vents, les appareils avaient
dévié vers l'Ouest. La direction fut modifiée, mais
le 22 mai, la moitié de la provision de carburant était
déjà consommée. Pour localiser au mieux et au plus
tôt leur situation exacte, les deux appareils durent tenter un dangereux
amerrissage dans un canal, au cours duquel le N24 d'Ellsworth subit une
importante avarie. L'équipage abandonna l'appareil et rejoignit
ses compagnons du N25. Les deux avions avaient parcouru 1.000 km en 7
h 45. Le but du pôle Nord si proche (220 km) était dès
lors impossible à atteindre.
Pendant 24 jours, les deux équipages restèrent sur la banquise.
Ils arrachèrent le N25 des glaces et construisirent une piste de
décollage. L'appareil allégé décolla le 15
juin pour amerrir au cap-Nord de la Terre du Nord-Est où il fut
pris en remorque par un petit phoquier.
Si le but de l'expédition n'a pas été atteint, celle-ci
reste néanmoins un succès. Elle permet d'affirmer qu'il
n'existe aucune terre au nord du Spitzberg en direction du pôle,
de confirmer l'existence d'un océan très profond et surtout
de montrer les fabuleuses possibilités de l'avion, capable d'explorer
une surface de près de 1.000 km² en seize heures de vol seulement.
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