Nous avons retrouvé un texte paru dans le journal l'Illustration
nous donnant plus de précisions sur ces ballons porteurs
de messages en voici le contenu :
L'ILLUSTRATION 18 MAI 1850
Nous avons déjà plusieurs fois entretenu les lecteurs
de l'Illustration (voir entre autres numéros les nos 251,
vol. X, et 328, vol. XIII) de l'expédition de sir John
Franklin, partie depuis le mois de mai 1845 à la découverte
du passage au nord-ouest, et dont aucune nouvelle n'est parvenue
en Angleterre depuis le mois de juillet de la même année
- ainsi que des diverses expéditions envoyées successivement
à sa recherche. Jusqu'à ce jour, toutes les tentatives
faites, soit par les Anglais, soit par les Américains,
pour retrouver l'expédition perdue ou du moins pour constater
qu'elle a péri corps et biens, ont été sans
résultat et cependant lady Franklin et l'amirauté
anglaise continuent à rivaliser d'efforts et de promesses,
plutôt dans le but de s'assurer de la réalité
d'une catastrophe, qui ne parait malheureusement que trop certaine,
que dans l'espoir de voir leurs souhaits les plus ardents accomplis.
L'Angleterre tout entière, s'associant à leur noble
et généreuse persévérance, prend au
sort de sir John Franklin et de ses compagnons un intérêt
qui est la gloire de son patriotisme.
Une nouvelle expédition est partie de Londres la semaine
dernière. Elle se compose de quatre bâtiments: le
Résolu, capitaine H.-T. Austin, commandant en chef de l'expédition
; l'Assistance, capitaine Erasmus Ommanney, le Pionnier et l'Intrépide,
bateaux à vapeur à hélices. Rien n'a été
négligé de ce qui peut en assurer le succès.
D'après l'opinion des juges les plus compétents,
c'est-à-dire de sir James Ross du capitaine Parry, aucune
expédition arctique n'a été mieux conçue
et mieux organisée. Le Résolu et l'Assistance seront
remorqués par le Pionnier et l'lntrépide jusqu'aux
premières îles de glaces flottantes, et avant de
pénétrer dans la région des glaces, ils recevront
de l'Eugenia, qui doit les précédés les provisions
nécessaires pour une navigation de trois années.
Les équipages sont pleins d'ardeur et de dévouement
Chaque bâtiment emporte, outre des assortiments complets
de tous les vêtements, instruments et ustensiles utiles
dans les régions polaires, des traîneaux ou barques
de guttaperka, et des ballons perfectionnés par M. Green,
le célèbre aéronaute.
L'Angleterre tout entière, s'associant à leur noble
et généreuse persévérance, prend au
sort de sir John Franklin et de ses compagnons un intérêt
qui est la gloire de son patriotisme.
Une nouvelle expédition est partie de Londres la semaine
dernière. Elle se compose de quatre bâtiments: le
Résolu, capitaine H.-T. Austin, commandant en chef de l'expédition
; l'Assistance, capitaine Erasmus Ommanney, le Piionnier et l'Intrépide,
bateaux à vapeur à hélices. Rien n'a été
négligé de ce qui peut en assurer le succès.
D'après l'opinion des juges les plus compétents,
c'est-à-dire de sir James Ross du capitaine Parry, aucune
expédition arctique n'a été mieux conçue
et mieux organisée. Le Résolu et l'Assistance sseront
remorqués par le Pionnier et l'lntrépide jusqu'aux
premières îles de glaces flottantes, et avant de
pénétrer dans la région des glaces, ils recevront
de l'Eugenia, qui doit les précédés les provisions
nécessaires pour une navigation de trois années.
Les équipages sont pleins d'ardeur et de dévouement
Chaque bâtiment emporte, outre des assortiments complets
de tous les vêtements, instruments et ustensiles utiles
dans les régions polaires, des traîneaux ou barques
de guttaperka, et des ballons perfectionnés par M. Green,
le célèbre aéronaute.
Lors de l'expédition de l'Entreprise et de l'Investigateur
commandée par sir James Ross, on avait essayé de
se servir des renards pour faire parvenir des messages à
sir Franklin et à ses compagnons, dans le cas où
ils seraient encore vivants et emprisonnés au milieu des
glaces. On en a prit un assez grand nombre dans des piéges,
et on en relâcha une quarantaine, après leur avoir
mis au cou des col de cuivre, sur lesquels on avait eu le soin
de graver noms des bâtiments, les lieux de dépôt
des provisions qu'ils avaient établis sur leur route, etc.,
etc.; car ces animaux parcourant d'immenses distances, on espérait
que l'un de ceux que l'on avait pris et relâchés
tomberait entre les mains des naufragés. On les prenait
dans des tonneaux vides convertis en piéges, et telle était
la rigueur du froid que en essayant de s'échapper, ils
mordaient les barreaux fer de leur cage, leur langue y restait
immédiatement attachée, et il fallait les tuer.
Les matelots les avaient surnommés par plaisanterie les
two-penny posmen, les facteurs de la poste.
L'expédition du capitaine Austin se servira peut-être
aussi des mêmes commissionnaires qu'a déjà
employés sir James Ross, et qui n'ont pas su, à
ce qu'il parait, remettre à leur adresse les dépêches
dont on les avait chargés; mais elle se servira en outre
de l'ingénieux procédé inventé par
M. Green. Les ballons que cet habile aéronaute a fabriqués
tout exprès aux frais de lady Franklin, sont petits; ils
contiennent seulement 30 pieds cubes de gaz, et ils peuvent êtres
remplis d'hydrogène en quelques minutes; ils se soutiennent
aisément douze heures consécutives dans l'atmosphère,
et avec vent modéré, ils parcourent durant ce laps
de temps une distance de 500 à 600 milles. Des signaux
ou des dépêches y sont suspendus à l'aide
de mèches de longueurs variées qui brûlent
lentement. La mèche consumée, ils se détachent
et tombent à des intervalles plus ou moins éloignés,
selon les dispositions prises d'avance. Les expériences
faites M. Green, le 11 mars dernier, à sa résidence
de Tufnell Park, Holloway, ont parfaitement réussi.
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Ainsi un ballon de
5 à 6 pieds de diamètre, rempli
de gaz hydrogène, a été lancé
à 3 heures de l'après-midi, avec
32 paquets contenant 3000 bandes de soie et de
papier imprimées. Après s'être
élevé dans l'air et avoir parcouru
un certain trajet, il commença à
laisser tomber ses dépêches, qui
furent ramassées à Chichester, en
Normandie et dans d'autres provinces de France.
Il alla s'abattre sur la côte de France,
près du golf de Biscaye.
Une foule immense assistait au départ
de cette nouvelle expédition, qui a quitté
Greentithe le samedi 4 mai, à 6 heure
du matin, au milieu des plus vives acclamations.
Cependant d'autres expéditions se préparent
en Angleterre, et d'après les dernières
nouvelles une expédition américaine
est également prête à mettre
à la voile.
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Ballons signaux confectionnés par M.
Green pour l'expédition arctique - L'Illustration 1850 |
Notes sur Charles Green (hors texte de L'Illustration :
Charles Green (1785 _ 1870), aéronaute
britannique.
L'on notera qu'il fut le précurseur de l'utilisation du
gaz de houille dans le gonflage du premier ballon. Il démarre
sa " carrière " d'aéronaute par des cascades
acrobatique perché sur des ballon libres. Puis il s'engage
dans différents vols dont le plus connu, celui du 7 novembre
1836, où il réalise, avec lord Robert Hollond et
Thomas Mason un périple de 722 km entre Londres et Niederhaussen
(proche de Weilburg), à bord du Royal Vauxhall, traversant
la manche. Lors de ce voyage, Green utilisa pour la première
fois un guiderope (nous détaillerons ce principe de guidage
avec le ballon d'Andrée),
il largua durant ce voyage différents courriers en utilisant
des parachutes.
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