Le Passage du Nord-Ouest
Ross, Parry, et Franklin renouent avec les grandes expéditions britanniques
|
Au lendemain des guerres napoléoniennes, l'Amirauté
britannique compte parmi ses effectifs plusieurs officiers en quête
d'exploits. Les six mille officiers de la Royal Navy sont prêts
à parcourir les mers en tant que chefs d'expéditions.
La presse qui s'est popularisée va suivre avec ardeur ces différents
exploits tout au long du dix-neuvième siècle.
C'est le 11 décembre 1817 que le Capitaine John Ross, après
s'être retiré de la Navy, reçoit, sous recommandation
de George Hope, une lettre de l'amirauté qui le convoque à
Londres pour diriger une expédition polaire.
Une année au par avant, William Scoresby, chasseur de baleines
arctiques, expérimenté mais aussi scientifique à
son heure, vient d'observer que la banquise s'est retirée jusqu'à
80°N. De plus, il a observé que des baleines circulent
du Pacifique vers l'Atlantique et vis versa. S'il sait que les conditions
climatiques peuvent changer d'une saison à l'autre, il demande
immédiatement le commandement d'une expédition. Mais
la Royal Navy rejette sa demande car il ne fait pas parti de l'institution.
Plusieurs voyages sont organisés sous la direction de Barrow.
John Roos prend la mer en 1818 pour trouver le passage du Nord-Ouest
avec William Edward Parry et pour relier la Chine via le Pôle.
Franklin s'embarque au Spitzberg pour rejoindre le Pôle en 1818,
sous les ordres de David Buchan responsable de l'expédition.
Sa première expérience est un échec, il est pris
dans une tempête, les bateaux évitent la catastrophe. |
 |
|
John Ross (1777-1856) |
Ross quitte l'Angleterre le 18 avril 1818 à bord de
l'" Isabella ". Il est accompagné d'Edward
Parry comme second sur l' " Alexander ". En tout,
se sont 94 hommes qui s'embarquent, dont l'astronome Edward
Sabine et l'interprète sud groenlandais John Sackeouse
(ou Sacheus).
1 - Cap Farewel le 26 mai
2 - Détroit de Smith
3 - Détroit de Jones (fermé par les glaces)
4 - Détroit de Lancaster le 30 août - il y
pénètre jusqu'au Cap Warrender. Il fait demi-tour
malgré les contestations des officiers et des membres
de l'équipage. Ross affirme apercevoir des montagnes
qui barrent le détroit. Il nomme ces montagnes qui
n'existent pas : Monts Croker.
A son retour, il est mal accueilli, sa décision
de faire demi-tour lui vaut des réprimandes de John
Barrow et une mise à la retraite.
|
|
 |
Il repart avec son neveu James Clark Ross grâce à
l'aide financière de John Booth le 24 mai 1829, effectuant
la première expédition polaire en bateau à
vapeur le " Krusentern " ( il est à noter
que la motorisation du bateau fut démantelée
rapidement). Après avoir navigué dans la Baie
de Baffin, ils entrent dans le détroit de Lancaster
et descendent le détroit du Prince Régent. Puis,
ils naviguent dans la baie de Creswell et découvrent
le golfe de Boothia. Ils ratent le détroit de Bellot
et fixent leur camp d'hivernage à Felix Harbor. Durant
l'hiver 1830 et jusqu'en juillet, ils organisent plusieurs
explorations : traverser du détroit de Boothia, ouest
de la baie Spence, îles Matty et Tennant, découverte
de l'île du Roi Guillaume. Un deuxième hivernage
commence, avec l'exploration de la même zone jusqu'à
la baie de Brendford. En juin 1831, James Clark Ross atteint
le pôle Nord magnétique par 69°34'N et 94°54'O
sur la côte ouest de l'Ile Boothia. Deux autres hivernages
ont lieu, ils rentrent en Angleterre en 1833.
John Ross repart en 1850, cette fois à la recherche
de Franklin en tant que commandant d'expédition à
bord du " Felix " et du " Mary " pour
le compte de Felix Booth et de la Compagnie de la Baie d'Hudson.
|
|

1 - détroit de Lancaster
2 - Ile Somerset
3 - Détroit de Bellot
4 - Pôle nord magnétique |
 |
|
William Edward
Parry ( 1790-1855) |
En 1819,après le voyage de Ross en 1818, une deuxième
expédition est organisée. Parry prend le commandement
de l'expédition avec deux navires le " Hecla "
et le " Griper " commandé par Matthew Liddon.
Il navigue de la baie d'Hudson jusqu'à l'île
Melville, atteignant 113° ouest. Son voyage permet d'apporter
la preuve que le détroit de Lancaster ouvre un passage
vers l'ouest.
Itinéraire :
1 - Entrée du détroit de Lancaster le
1er août
2 - Découverte North Somerset
3 - Nomme le détroit du Prince Régent,
et fait demi-tour arrêté par les glaces
vers Lancaster
Il repart le 12 août vers l'ouest
Il découvre les îles Corwallis ( 4 ), Bathurst
( 5 ), Byam Martin ( 6 ) et Melville ( 7 ) ( archipel
Parry)
Hivernage à Port Winter, exploration de l'île
Melville de la base jusqu'à la baie Hecla et
Griper en juin 1820 ( a )
Le navire quitte le camp en août, l'île
de Banks est aperçue ( 8 ), puis Parry décide
faire demi-tour à 113°47' O.
Retour en Angleterre en novembre.
|
|
 |
Après cette découverte, il reprend
la mer le 27 avril 1821 à bord du " Fury
" et de l' " Hecla " commandé
par George Francis Lyon. Il décide de rechercher
le passage sur la côte du bassin de Foxe ( 1
).
Itinéraire :
Première traversée du détroit
de Frozen ( 2 )
Baie de Repulse ( 3 ) , ne trouvant aucune nouvelle
sortie, il se dirige plus au nord
Explore les alentours de la Péninsule de Melville
( 4 ) ( baie Haviland, île Vansittart, baies
Gore, Lyon et Hoppner)
Hivernage sur l'île Winter ( 5 ) , expédition
à pieds de Lyon vers la péninsule Melville
en mai 1822
Fin de l'hivernage début juillet, navigation
vers Igloolik ( 6 ) où le navire est bloqué
par les glaces.
Découverte de l'embouchure du détroit
Fury et Hecla ( 7 )
Deuxième hivernage à Igloolik
Après une dernière tentative de passer
le détroit Fury et Hecla, Parry repart en Angleterre
le 12 août 1823.
Il tente une troisième expédition sans
découvertes majeures en 1824.
Il va s'attaquer au Pôle Nord en partant du
Spitzberg en 1827 en tirant avec des rennes des barques
qui feront office de traîneaux. Il atteint 82°47'
mais les solutions employées ne sont pas probantes
sur une banquise chaotique.
|
|
 |
 |
|
John Franklin
(1786-1847) |
Après sa première expérience malchanceuse
en Arctique en 1818, Franklin se lance dans une expédition
terrestre (The First Arctic Expedition) à partir
de la baie d'Hudson, de 1819 à 1822, le bord des
côtes arctiques.
Il part de Fort York en mai 1819 pour un voyage de trois
ans. Le voyage est éprouvant, les conditions extrêmes.
A la rudesse du climat, il faut ajouter à cette expédition
des règlements de compte dans l'équipe et
des suspicions de cannibalisme.
Franklin projette une deuxième expédition
: The Second Arctic Expedition.
Il doit explorer la côte Arctique à partir
du delta de la Rivière Mackenzie, puis aller à
l'ouest vers Icy Cape et enfin à l'est vers la Rivière
Coppermine. L'expédition part de Liverpool le 16
février 1825.
Après avoir rejoint l'embouchure du fleuve Mackenzie
le 16 août et effectué un hivernage au fort
Franklin, l'expédition se divise en deux groupes
à la pointe Separation, au fond du delta du fleuve
Mackenzie, en juillet 1826.
Le premier groupe ( Richardson et Kendall) se dirige vers
l'embouchure de la rivière Coppermine, après
avoir aperçu la " Terre de Wollaston "
sur l'île Victoria et cartographié plus de
1 000 milles de côtes jusqu'alors inconnues.
Le deuxième groupe (Franklin et Back) vont vers l'ouest
en direction d'Icy Cape.
Aucun mort n'est compté, l'expédition mieux
organisée aurait pu être un succès si
ses membres avaient rencontré le bateau commandé
par le capitaine Beechey, parti dans le sens inverse en
longeant l'Alaska. L'expédition rentre en Angleterre
le 24 septembre 1827.
>
La disparition de l'expédition Franklin 1847
1 - Fort York |
2 - Lac Athabasca |
3 - Grand Lac de l'Esclave |
4a - Fl. Mackenzie |
4b - Rivière Coppermine |
5 - Grand Lac de l'Ours |
6 - Fort Compétence |
7 - Séparation |
8 - Ile du Roi Guillaume |
9 - Pén. de Boothia |
10 - Ile Prince de Galles |
11 - Bassin de Foxe |
12 - Descente de la rivière des
Grands Poissons par Back |
|
 |
 |
Franklin 1825-1827 |
 |
Franklin 1819-1822 |
 |
Richardson et Kendal |
 |
Simpson |
|
 |
|
George Back (1796-1876) |
L'explorateur anglais accompagne Franklin en 1818 au Spitzberg,
en 1819-1822 et 1825-1827 dans le grand Nord Canadien. En
février 1833, il s'embarque de Liverpool à
la recherche de John Ross qui n'a pas donné de nouvelles
depuis trois ans.
Il descend la rivière des Grands Poissons ( qui deviendra
rivière de Back ) vers l'Océan Arctique. Back
découvre sa source à la hauteur du lac de
l'Esclave. Après un premier hivernange à Fort
Reliance au bord du lac, l'expédition descend la
rivère sur un peu moins de mille kilomètres.
Il explore la côte arctique, la presqu'île Adélaïde,
l'isthme de Boothia et le sud de l'île du Roi Guillaume.
Il reprend la mer en 1836 à bord du " Terror
" avec Smyth, Murdo et Stanley pour tenter de trouver
le passage en passant le détroit de Davis. Pris dans
les glaces à la hauteur Southampton la mission est
un échec.
 |
|
Thomas Simpson
(1808-1840) et Peter Warren Dease (1788-1863) |
En 1836, Simpson est engagé par Dease de la Compagnie
de la Baie d'Hudson pour poursuivre l'exploration de John
Franklin (1819-1822 et 1825-1827). 1ls doivent explorer le
passage entre les îles Return et la pointe Barrow le
passage entre Turnagain Point et le détroit Fury et
Hecla. Ils s'installent à Fort Garry sur la rivière
Red, atteignent l'embouchure du Mackenzie le 9 juillet 1837
et vont vers l'ouest jusqu'au cap Simpson. Ils sont arrêtés
par les glaces. Dease décide de ne pas aller plus loin
et Simpson part avec une équipe de cinq hommes. Simpson,
aidé par des Inuits, avance vers l'est, atteint la
pointe Barrow le 4 août. Le retour se fait en remontant
le fleuve Mackenzie pour hiverner à Fort Confidence
sur le Grand Lac de l'Ours.
Au printemps 1838, Dease et Simpson partent avec deux chaloupes
" Castor " et " Pollux " et arrivent à
l'embouchure de la rivière de Cuivre. Pris dans les
glaces à Point Turnagain, Simpson part en exploration
sans Dease avec quelques membres, il est bloqué au
cap Alexander à la presqu'île de Kent, d'où
il peut apercevoir la terre Victoria. Il découvre la
rivière Beaufort et fait demi-tour vers Fort Confidence.
Simpson se désolidarise de Dease et demande à
la Compagnie d'entamer un dernier voyage. N'ayant pas de réponse,
il fait cette même demande en Angleterre , la Geographical
Society lui est favorable. Mais la réponse tardive
ne lui arrive pas et il s'embarque pour de nouvelles aventures
dans le Dakota où il trouve la mort lors d'un règlement
de compte.
|
|
|