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Extrait de Pour Jean Malaurie - 102 témoignages en hommage
à quarante ans d'Études Arctiques. Paris, Plon, 1990.
France
• Jack LANG, Ministre
de la Culture, Paris.
" Au nom du gouvernement français, je tiens à
saluer l'œuvre remarquable du Centre d'Études Arctiques,
dirigé par Jean Malaurie, à l'occasion de ses vingt-cinq
ans d'activités.
L'Arctique est non seulement le dernier espace vierge de l'hémisphère
Nord dont l'importance pour l'avenir de l'humanité est incalculable
- tant l'écologie s'y avère fragile -, mais c'est
aussi - et de temps immémorial - le lieu où ont choisi
de se fixer des sociétés très élaborées
de chasseurs, de pêcheurs et d'éleveurs de rennes,
dont l'affrontement avec notre civilisation occidentale a bouleversé
le destin.
La France se doit de jouer, dans cette ultime exploration de notre
planète, le rôle actif, vigilant et désintéressé
auquel sa culture, ses techniques de pointe et sa tradition de défense
des droits de l'homme l'obligent. "
• Fernand BRAUDEL, de
l'Académie française. Fondateur et Président
de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales
(1956-1972), Paris.
" En 1947, j'ai fondé avec Lucien Febvre et Charles
Morazé ce qui devait devenir l'École des Hautes Études
en Sciences Sociales. Cette école a été créée
dans l'esprit des Annales pour qui toute approche d'un problème
en sciences sociales doit - si elle se veut exacte - tenter d'être
globale.
En 1957, Jean Malaurie a été choisi parmi les plus
jeunes directeurs d'études de l'école et il a créé,
sous ma présidence, le Centre d'Études Arctiques qui
manquait singulièrement dans le cadre de la recherche française.
Frontière du futur, l'Arctique, berceau de civilisations
méconnues, est appelé à jouer un rôle
immense dans l'avenir.
Durant vingt-cinq ans, l'œuvre du Centre d'Études Arctiques
et celle de mon collègue et ami, Jean Malaurie, qui le dirige
avec tant d'autorité scientifique, a été considérable
pour le prestige de la recherche.
Je tenais à rendre ici, à l'un comme à l'autre,
mon plus chaleureux témoignage. "
• Jean BERNARD, Président
de l'Académie des Sciences, Institut de France, Paris.
" Le Centre d'Études Arctiques a maintenu, pendant un
quart de siècle, une présence française dans
les régions arctiques, ce carrefour de nations, tout en faisant
bénéficier les sciences humaines et les sciences de
la nature de son action persévérante au Spitsberg.
C'est donc avec plaisir que je m'associe aux témoignages
flatteurs, recueillis pour son jubilé. "
• Professeur Jean DAUSSET,
Collège de France, Paris. Prix Nobel.
" La France a beaucoup investi dans les recherches sur l'Arctique
u cours des vingt-sept dernières années. Le Centre
d'Études Arctiques en a développé et en a garanti
la pluridisciplinarité. En tant que biologiste, je ne peux
que me réjouir des études anthropologiques qui ont
été faites dans ces populations dont on peur craindre
qu'elles ne se fondent comme d'autres dans l'anonymat. La diversité
des cultures est une inestimable richesse que l'homme doit préserver
jalousement au même titre que la diversité des gènes.
"
• Jacques SOUSTELLE, de
l'Académie française. Ancien Ministre. Président
de la Société des Américanistes, Paris.
" C'est l'intérêt de la France d'être admise
en bonne place dans ce "Club circumpolaire" où
s'imposent Anglo-Saxons et Russes, sans parler des Japonais. Tant
de choses dépendent de ce "toit du monde" qu'est
l'océan Glacial, cercle magique de la stratégie comme
de la météorologie. Grâce aux efforts du Centre
d'Études Arctiques, notre pays y est honorablement présent.
Et puis, pour nous anthropologues, il y a les peuples qui vivent,
qui survivent : Esquimaux, Indiens, Sibériens, Lapons, plus
ou moins bien adaptés à ce milieu naturel exceptionnellement
dur, plus ou moins bien traités par les États dont
ils dépendent. La France n'a d'autre intérêt,
en ce qui les concerne, que celui de l'humanité ; on ne peut
que remercier ceux qui lui permettent de dire son mot pour le bien
de ces populations.
Alors, longue vie au Centre d'Études Arctiques ! Habitué,
comme mexicaniste, à des cieux plus cléments, je respecte
d'autant plus les pionniers du pôle. "
• Roger BLAIS, Président
d'Honneur Fondateur de la Société Arctique Française.
Président d'Honneur de la Société de Géographie,
Paris. Directeur honoraire de l'Institut National Agronomique, Paris.
" En 1829, la Société de Géographie, encore
sans consoeur, décernait pour la première fois sa
grande médaille d'or. Le lauréat ? Un découvreur
de l'Arctique, un Anglais, John Franklin, d'illustre mémoire.
Depuis lors, la Société n'a cessé d'encourager,
à sa mesure, ceux qui, de quelque nationalité qu'ils
fussent, sur des routes périlleuses - et comment après
Franklin ne pas évoquer Charcot - ont apporté leur
contribution à la connaissance de l'espace arctique et subarctique.
Aussi, réjouissons-nous de voir une institution nationale,
le Centre d'Études Arctiques, s'affirmer dans le monde avec
une audience croissante, sous l'autorité de notre ami, son
fondateur et directeur, le Professeur Jean Malaurie. Le Centre se
voue à l'étude des problèmes géographiques
de toutes sortes que pose la nature dans le Grand Nord, sans jamais
quitter l'écoute, à la française, des hommes
qui y peinent, et de leur destin. Apportons-lui notre aide et contribuons
à son rayonnement. "
" La revue Inter-Nord, fait honneur à la nation et à
la recherche. Il semble bien clair qu'il soit de l'intérêt
général que cette action soit largement amplifiée,
notamment dans les domaines océanographiques, météorologiques
et géophysiques. "
• Michel HUTHER, Ing.
ECL, Civil GM, Chef du Département Recherches et Développement,
Bureau Veritas, Paris.
" La présence française dans l'Arctique ne s'est
pas éteinte avec la fin des grandes explorations. La science
et la technologie françaises sont toujours bien présentes.
C'est grâce à l'action efficace du Centre d'Études
Arctiques que la recherche scientifique pluridisciplinaire y a développé
ses activités au plus haut niveau. L'industrie est, elle
aussi, présente par les participations des navires de forage,
des chantiers navals, des ingénieurs offshore et d'usines
aux grands projets d'exploitation des richesses minières,
et par la classification et surveillance des navires travaillant
dans l'océan Arctique. Un événement important
dont l'honneur revient à son directeur, le Professeur Jean
Malaurie, marquera le 25e anniversaire du Centre d'Études
Arctiques, le contact recherche scientifique-industrie. C'est là
un sujet d'espoir pour l'avenir de la participation française
au développement des régions arctiques, dernières
zones du globe avec les fonds des océans permettant d'espérer
de nouveaux développements. "
QUELQUES-UNS DES NOMBREUX TEMOIGNAGES REÇUS DE PERSONNALITES
ETRANGERES
• Terence ARMSTRONG, Emeritus
Reader in Arctic Studies, University of Cambridge. Formerly Acting
Director, Scott Polar Research Institute, England.
"In the quarter century of its existence, Jean Malaurie has
made the Centre d'Études Arctiques a multidisciplinary focus
for research in the Arctic and Sub-Arctic and an impressive number
of enthusiasts have been associated with it and used its facilities.
Likewise Inter-Nord, an integral part of the Centre has taken its
rightful place among the polar journals of the world, offering a
wide and rich selection of papers by highly qualified specialists.
Without the Centre and the publications, the French contribution
to knowledge of the Arctic would have been stunted in growth, and
Arctic studies in general would have been much the poorer."
• Joost BRAAT, Conservateur
du Département d'Histoire des Pays-Bas, Rijksmuseum, Amsterdam,
Pays-Bas.
" J'ai eu le grand privilège et le plaisir d'avoir pu
assister à deux reprises aux réunions internationales
tenues en 1978 et 1983, à Paris, sous l'égide du Centre
d'Études Arctiques. Ce qui m'a beaucoup frappé lors
de ces réunions, outre un accueil chaleureux et efficace,
c'est l'ouverture d'esprit, la franchise, la compréhension
et la bonne entente des participants, ainsi que leur grande diversité.
Depuis des siècles, la France et les Pays-Bas, deux anciens
pays de colonisation et d'exploration, ont eu des attaches historiques
avec les régions arctiques, sans y avoir jamais eu des intérêts
territoriaux. La pêche baleinière (des Basques) d'abord
- depuis le XVe siècle -, l'exploration (hollandaise) pour
le passage du Nord-Est ensuite - au XVIe siècle - et puis
les grandes activités de la pêche baleinière
des Hollandais entre la Novaja Zemlja et le Groenland - au XVIIe
et au XVIIIe siècles - nous ont donné la possibilité
d'enregistrer beaucoup de faits concernant le monde arctique.
Puisse se réaliser par l'intermédiaire du Centre d'Études
Arctiques, à Paris, une coopération franco-hollandaise
fructueuse pour l'exploration scientifique du passé et du
présent de l'Arctique, par la mise en valeur de nos témoignages
historiques et pour la création d'instruments de travail
indispensables à cette recherche. "
• J.V. BROMLEJ, de l'Académie
des Sciences de l'URSS, Directeur de l'Institut d'Ethnographie de
Moscou et de Leningrad, Académie des Sciences de l'URSS.
" Institut d'Ethnographie présente congratulations les
plus cordiales aux collègues français occasion 25e
anniversaire Centre d'Études Arctiques Stop. Espérons
continuer collaboration cadre protocole coopération domaine
Sciences Sociales pour la paix, pour le bien de la science. "
• Niels Otto CHRISTENSEN,
Gouverneur du Groenland (ret.), Copenhague, Danemark.
" Après presque quarante ans d'expérience dans
l'administration du Groenland et à mon titre actuel de Directeur
d'un organisme privé, l'Arktisk Institut, au Danemark, j'ai
eu l'occasion de suivre l'activité scientifique des chercheurs
français dans l'Arctique, notamment au Groenland, et surtout
dans les espaces les plus inaccessibles et les plus éloignés
de cette énorme île.
A l'occasion de l'anniversaire du Centre d'Études Arctiques,
je tiens à exprimer mon admiration pour la recherche scientifique
et pour l'intérêt et l'enthousiasme que manifestent,
de par leurs efforts pour l'Arctique et donc pour le Groenland,
les chercheurs français du Centre d'Études Arctiques,
dont notamment Jean Malaurie. Il est d'une grande importance que
des chercheurs de pays autres que ceux qui ont la souveraineté
des espaces arctiques contribuent aux recherches pour le bénéfice
des hommes et des femmes, habitants de la vaste et sévère
nature arctique. "
• Robert D. ARNOLD, Deputy
Commissioner, Alaska Department of Natural Resources, Juneau, Alaska
(US).
" I salute the Centre d'Études Arctiques and its director
Jean Malaurie on this anniversary for their important contributions
to our knowledge of northern regions and peoples. The multinational
perspectives of the Centre and the independence of the director's
informed observations have consistently provided unique and valuable
insights about the North for those of us who live here. All best
wishes for the future. "
• Jørgen FLEISCHER,
Directeur de la revue Atuagagdliutit ( Gr?nlandsposten). Nuuk/Godthåb,
Groenland.
" De bons amis,
En dehors du Danemark, la France est aujourd'hui le pays qui s'intéresse
le plus au Groenland. Ce sont surtout les explorations françaises
qui ont ouvert la voie à une collaboration culturelle entre
nos deux pays. Nous sommes heureux, au Groenland, d'avoir fait la
connaissance d'une série de chercheurs français qui
se sont mêlés si profondément à la vie
quotidienne groenlandaise que nous pouvons converser ensemble en
groenlandais.
Avec son livre sur Thulé, Jean Malaurie nous a fourni un
beau témoignage sur la peuplade la plus au nord de notre
terre. Et avec ses recherches sur l'inlandsis, Paul-Émile
Victor a confirmé la vieille légende du détroit
qui traverse cet inlandsis de part en part, et que Paul, le fils
de Hans Egede, entendit raconter pour la première fois, il
y a plus de deux cent cinquante ans. "
• Sélim ABOU, Doyen
de l'Université de St-Joseph, Beyrouth, Liban. Écrivain.
" En fondant, il y a vingt-cinq ans, le Centre d'Études
Arctiques, Jean Malaurie pressentait-il la portée politique
de son initiative ? Elle est aujourd'hui patente. Je sais, pour
être Libanais, le destin tragique que peut connaître
un espace d'intérêt international - en l'occurrence
le Proche-Orient - lorsqu'il devient le champ clos des rivalités
soviéto-américaines. Dans cet autre espace "
international " qu'est l'océan Glacial, il était
nécessaire qu'une troisième force, l'Europe, affirmât
sa présence. Le Centre d'Études Arctiques est devenu,
avec les années, ce carrefour européen qui est susceptible
de motiver et d'éclairer les décisions et les interventions
des gouvernements européens dans les problèmes de
l'Arctique, qu'il s'agisse du danger de pollution, ou des risques
qui guettent ses riverains. Lorsque Jean Malaurie parle de la vocation
européenne du Centre, il exprime une vérité
profonde. "
• Captain Alfred S. MCLAREN
USN (Ret.), Commanding Officer USS Queenfish (North Pole, 5
August 1970), Boulder, Colorado (US).
" My congratulations on the Centre d'Études Arctiques
completion of twenty-five fruitful years under the imaginative and
superb leadership of its director, Professor Jean Malaurie. In the
next quarter century I would expect to see the Centre d'Études
Arctiques set new standards for scientific research and investigation
in the Arctic regions, particularly as ti pertains to the preservation
of its environment and fragile ecology. Also, to see French scientific
undersea vessels, conventionally powered and staffed by French scientific,
take their proper place in Arctic ocean exploration and research
particularly as it applies to resource management of the marine
environment and the deep sea bed in the interests of mankind. "
• Pirkko VAHERVUORI, Gouverneur
de la Fondation Européenne de la Culture. Présidente
du Comité National Finlandais de la Fondation Européenne
de la Culture, Helsinki, Finlande.
" Dans l'ensemble de l'œuvre remarquable du Centre d'Études
Arctiques, en tant que Finlandaise, je retiendrai particulièrement
les congrès internationaux qui ont fait participer les pays
non circumpolaires à des débats arctiques, nous faisant
bénéficier de leurs jugements parfois sévères.
Ces congrès ont été, en vérité,
pionniers en étant interdisciplinaires et " intermilieux
" (universitaires et professionnels, syndicalistes et écrivains…).
Dès 1969, ces congrès ont fait participer les autochtones.
Le Centre Arctique International que nous constituons à Rovaniemi
s'inspirera de l'action de Jean Malaurie et nous serons très
honorés si le Professeur Jean Malaurie peut jouer un rôle
dans le développement de cette action internationale finlandaise.
"
• Gertrude NOBILE, Dr
Phil., Rome, Italie.
" C'est avec beaucoup de plaisir que, au nom de mon mari, le
Général Prof. Ing. Umberto Nobile, j'ai l'honneur
d'exprimer mon admiration et ma reconnaissance pour les activités
scientifiques, de renommée internationale, du Centre d'Études
Arctiques. Son directeur, le Professeur Jean Malaurie, était
un ami de mon mari depuis de longues années, qui portait
à ses travaux la plus haute estime. Le général
Umberto Nobile voyait dans l'Arctique l'espace de demain et il n'a
jamais oublié le secours spontané que l'hydravion
français, le Latham 47, dans son vol tragique du 16 juin
1928, et ayant à son bord Roald Amundsen, a porté
à l'expédition italienne de l'Italia. Il faut souhaiter
que cette coopération et cette fraternité scientifique
franco-italienne se développent largement dans l'avenir.
"
UNESCO
• Amadou-Mahtar M'BOW,
Directeur général, UNESCO, Paris.
" La réputation dont jouit la recherche arctique française
repose, en particulier, sur deux facteurs essentiels : la rigueur
des méthodes qu'elle emploie et l'exceptionnelle qualité
des savants qui, depuis le début du siècle, y sont
engagés. Ainsi cette recherche a-t-elle pu s'appuyer sur
les énergies et les talents les plus brillants, conjugués
en un vaste effort interdisciplinaire qui, ici, bénéficie
d'une durée suffisamment longue pour porter tous ses fruits.
"
• Enrico FULCHIGNONI,
Président du Conseil International du Cinéma et de
la Télévision, UNESCO, Paris.
" Le Conseil International du Cinéma et de la Télévision
(créé par l'UNESCO), que j'ai l'honneur de présider,
a eu l'occasion de collaborer avec le Centre d'Études Arctiques
lors du remarquable Premier Festival International du Film Arctique,
tenu à Dieppe, et de débats sur les problèmes
sociologiques et culturels de cette région du monde.
Les membres du Centre d'Études Arctiques et en particulier
son fondateur et inspirateur, le Professeur Jean Malaurie, nous
ton ainsi témoigné une prise de conscience précise
et approfondie des technologies modernes de la communication, et
en particulier du cinéma et de la télévision.
Cette approche pluridisciplinaire de l'étude des sites et
des civilisations arctiques et subarctiques nous a paru extrêmement
prometteuse.
Alors que l'humanité est appelée à connaître
d'ici à la fin du siècle des transformations fondamentales,
il est urgent et essentiel qu'un dialogue s'établisse entre
les cultures connues et documentées et les autres, comme
celles de l'Arctique, infiniment moins familières à
la conscience internationale.
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