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Les raids polaires des Expéditions Polaires Françaises

Le choix du weasel M 29C


Dés la création en 1947 des Expéditions Polaires Françaises (EPF) (Missions Paul-Émile Victor), Paul-Émile Victor souhaite que l'exploration des zones polaires puisse se faire en utilisant des moyens de transport combinés ( transport air-mer- terre).

Naissance des E.P.F.

De ses deux hivernages au Groenland de 1934.1935 et 1936.1937, P.E. Victor rapporte un extraordinaire matériel ethnographique et de nombreuses questions sur la géophysique de l'Inlandsis. Il est conscient que ces études ne peuvent êtres accomplies sans des moyens logistiques importants. L'époque des traîneaux à chiens est révolue. La seconde guerre mondiale stoppe provisoirement ses espoirs. Dès 1946 il reprend son projet avec en plus, dans ses bagages une expérience acquise au sein de l'US Air Force. Trois jeunes Français rentrent du Spitzberg, Yves Vallette, Robert Pommier et J. A. Martin, ont eux aussi des projets et c'est sans mal qu'ils parviennent à convaincre P. E. Victor d'élargir ses investigations à l'Antarctique. Le 28 février 1947 les Expéditions Polaires Françaises voient le jour.

 
Paul-Émile Victor et l'Enseigne de vaisseau Bertrand Imbert, travaillent sur une carte de la côte ouest du Groenland - France Illustration 8 mai 1948
Un concept issu de l'armée américaine

En juillet 1942, P. E. Victor s'engage en tant que soldat dans l'US Air Force dans l'espoir de participer à une expédition de secours au Groenland. N'ayant pu participer à ces interventions au Groenland et après différentes affectations loin du monde polaire, il participe au printemps 1943, à la mise au point du matériel destiné aux troupes de montagne, dans les Rocheuses, au Colorado. Après cette mission il devient instructeur à l'Arctic Training School puis dans les escadrilles du " Search and Rescue " où par la suite il lui sera confié des missions en Alaska et dans le détroit de Béring.

Paul-Émile Victor est donc en contact direct avec les Américains qui mettent en place des moyens de transports mécanisés en zones " froides " notamment à Camp Hale (Colorado) où sont formés différents corps d'infanterie qui forment la 10ème division de montagne ou bien dans la "First Special Service Force", une unité aéroportée formée de commandos canadiens et américains, crée en juillet 1942 à Helena (Montana). Ces différents corps se sont distingués à Kiska (Iles Aléoutiennes), en Alaska, en Italie et dans le sud de la France.

Les véhicules militaires chenillés de la firme Studebaker

Des véhicules chenillés de la firme Studebaker sont introduits dans les différents groupes militaires d'intervention cités ci-dessus. Une expédition militaire du Major Robert Tillotson (10ème division de montagne) avait testé ces premiers véhicules chenillés sur le Columbia Ice Fields (Alberta-Canada) durant l'été 1942.

L'une des premières vocations de cet engin est de participer aux opérations en Norvège ( opérations qui n'ont pas vu le jour) de destruction des industries "d'eaux lourdes" indispensables à la fabrication de la bombe atomique. Le premier véhicule est un T15 Weasel, il est capable de circuler sur la neige et en terrain accidenté à une vitesse de 50 km/h puis après des modifications, il devient le T24 Weasel, les chenilles Sherman passent d'une largeur de 41 à 51 cm et le moteur est situé sous les premiers sièges, 1000 véhicules sont commandés en motorisation 6 cylindres. Le plus petit véhicule chenillé de l'armée américaine prend finalement le nom de Weasel M29 (Weasel n'aurait pas dû être son " appellation ", la firme américaine lui avait donné le nom de Ark).  
M 29
Le véhicule " terrestre " est modifié pour en faire un engin amphibie: le M29C. Il lui est ajouté une " coque " formant à l'avant une sorte de proue, sur les côtés sont rajoutés des volets rabattables, carénage qui permet aux chenilles d'utiliser le phénomène de barbotage pour propulser le véhicule.
Il se voit doté de nouvelles chenilles en fibres enrobées de caoutchouc.
 
2 M 29 C
Ce dernier a un moteur de 6 cylindres, soupapes latérales( 2,8 litres, moteur monté sur la voiture Studebaker Champion ) et développe environ 75 CV. Il possède une boîte 4 vitesses plus une marche arrière, (boite de la Jeep) un réservoir de 130 litres pour une autonomie d'environ 320 km. L'alimentation électrique est assurée par une batterie 12 volts. Ses dimensions sont suivant les versions de 3.18 à 4.79 m de longueur, 1.71 m de largeur et une hauteur, quand il est bâché, de 1.80 m. Son poids à vide est de 2195 kg et en pleine charge de 2740 kg. Il transporte en condition normale 4 personnes dont un conducteur. Sa vitesse est d'environ 58 km/h sur terre et 6 km/h en flottaison.  

Cette dernière version est utilisée notamment dans les reconquêtes américaines des îles du Pacifique et lors de la guerre de Birmanie pour progresser dans les marécages. Il était même prévu des emplacements pour fixer des charges d'explosifs et détonateurs (respectivement, près de la boite de vitesse et dans la cloison dans le dos du chauffeur) pour permettre la destruction du véhicule lorsque les Gi's abandonnaient leurs véhicules.

En tout environ 15 000 unités sont produites entre septembre 1943 et juillet 1945.

Il est à noter que l'armée française utilise ce véhicule chenillé pendant la guerre d'Indochine, il est alors prénommé le " Crabe " par ces utilisateurs.


Les crabes du 1er Groupe d'escadrons Amphibie. (2ème Groupement amphibie du 1REC)
Photographies Collection privée N.Ventugol.
Droits réservés.
Site d'étude historique sur les unités de cavalerie de la Légion Etrangère .
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Défilé de crabes à Travinh, Cochinchine

Paul-Émile Victor choisi donc ce véhicule pour ces premières expéditions motorisées au Groenland en 1948 et en Terre Adélie en 1949. Grâce à sa notoriété P. E. Victor se voit offrir le nombre de véhicules dont il a besoin. Les Weasel sont stockés à l'" ERGM " de Fontainebleau.

Des centaines de véhicules sont stockés dehors, ( plein d'eau puisque les bouchons du caisson n'ont pas été enlevés, étanchéité oblige!). P. E. Victor entouré de ses proches collaborateurs, dont Robert Guillard futur chef des opérations des E P F choisi dans un premier temps une dizaine d'engins.

Démontés et révisés, ces véhicules font quelques mois plus tard une entrée, ne passant pas inaperçue, dans Paris escortés par un peloton de motocyclistes de la police.

Une cinquantaine de Weasel sera utilisée durant 30 ans, tant au Nord qu'au Sud et parcourons des centaines de milliers de kilomètres (voir les informations issues du Manuel d'Opérations - E.G.I.G - E.P.F. - Campagnes 1967 & 1968).

A partir de 1967 un second type de véhicule est utilisé : le HB 40 fabriqué par la société Hotchkiss >>>
 
Un des weasel qui sera utilisé après modifications - France Illustration 8 mai 1948


Diorama - Weasel non "carossé"- Photo G. Gadioux ©


Projet de M. Marret et R. Vincent sur la base d'un M29 1955 - cabine du T60 Citroën et modifications des chenilles- Cdt Petitjean sur le plateau - Collection G. Gadioux


Les raids polaires des Expéditions polaires Françaises   Manuel d'opérations E.G.I.G. 1967-1968
Le choix de Paul-Emile Victor : Le weasel M 29C   Moyens techniques
Les préparatifs ( article de Paul-Emile Victor )   Le weasel
Les premiers raids motorisés au Groenland   Le Hotchkiss HB 40
Les premiers raids motorisés en Antarctique   Les caravanes et les traîneaux
Largage aéroporté    
L'arrivée du "Castor"   Remerciements

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