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Les raids polaires des Expéditions Polaires Françaises

Les premières expéditions motorisées en Antarctique


La première expédition (1948-1949) depuis Dumont d'Urville en Terre Adélie n'est pas menée à bien, le navire bloqué devant un pack épais fait demi-tour sans pouvoir accoster.

La seconde expédition en Terre Adélie consistait à réaliser trois campagnes d'été et de deux campagnes d'hivernage.

La première campagne de 1949-1951 en terre Adélie sous la direction d'André Franck Liotard consiste essentiellement dans l'installation de la base à Port Martin, un ensemble de baraquements en forme de croix mesurant 16 mètres sur 4,5 mètres, sur un piton rocheux de la Pointe de Margerie.

Deux weasels servent de moyens de transport pour acheminer les 250 tonnes de matériel, dont différents éléments modulaires de la futur station, débarquées du navire " le Commandant Charcot " par chaland sur la rive. Les raids en weasels sont moins nombreux qu'au Groenland et aucun ravitaillement par air n'était possible dans cet isolement total.

Pour la campagne (1950-1951) dirigée par Michel Barré un troisième véhicule chenillé est débarqué et la base est agrandie et améliorée. Le programme de recherches scientifiques et l'exploration de la Terre-Adélie donne plusieurs occasions aux équipes en place de parcourir en véhicules et en traîneaux à chiens plusieurs milliers de kilomètres.
 
Plage de débarquement
Base Port Martin
Photos: Robert Pommier

Voici un extrait du journal de Michel Barré :


" Un raid hivernal sur la glace de mer est indispensable à la fin du mois d'août. Il s'agit de retourner à Pointe-Géologie, à 150 km à l'ouest de la base pour étudier l'éclosion et les premières semaines de vie des manchots empereur.
Un raid au mois de juin a montré que la glace de mer isolée par l'épaisse couche de neige peut être à moitié fondue faisant courir de graves dangers aux véhicules à chenilles, les weasels .
Le temps au mois d'août a été effroyable : entre le 7 août et la fin du mois, il y a eu quatorze jours de blizzard violent avec des vents de 80 a 160 km/h et cinq jours de chutes de neige.

Le 2 septembre, à l'aube, le temps est un peu plus calme que d'habitude. On ne peut pas dire que c'est du beau temps: le ciel est gris et menaçant, le 1e vent soulève des petits tourbillons de neige qui montent parfois jusqu'à la
ceinture, mais il y a tellement longtemps que nous avons oublié le vrai beau temps avec soleil radieux, pas " un nuage ni un souffle d'air, que nous avons pris l'habitude de nous contenter de peu. Les voyageurs s'équipent en hâte, finissent de charger les traîneaux, prennent un solide petit déjeuner avant de partir. Dans ma chambre, je trépigne mentalement d'impatience.

J'ai hâte de les voir en route. Ce réflexe est stupide ; si le mauvais temps doit survenir, il vaut certainement mieux qu'ils soient à la base que sur la glace de mer ; mais, malgré moi, j'entretiens une sorte de superstition qui me fait penser qu'une fois dehors, les événements sont inévitables et qu'il est plus facile de les supporter que de les envisager.

Au début de la matinée, les weasels partent vers le large et font route vers l'île Verte.

A midi, ils nous annoncent qu'ils font route pour doubler le front du glacier de Penola. Une heure a peine s'écoule à la base, le blizzard a forcé, la visibilité tombe et la vitesse du vent monte d'une façon vertigineuse. Eux aussi, quelques instants plus tard, sont atteints par les tourbillons de neige et doivent s'immobiliser. Ça tombe mal, ils sont juste à l'un des plus mauvais endroits du parcours. Au milieu des crépitements du blizzard qui pétaradent dans le haut-parleur de la radio, nous les entendons à peine.

Je leur demande quel est l'état de la surface sur laquelle ils sont arrêtés. J'en entends juste assez pour savoir que la glace est complètement pourrie, que, sous la neige, il y a une vingtaine de centimètres de boue neigeuse tellement liquide qu'on dirait de l'eau. Nous nous couchons tous ce soir en pensant avec inquiétude à ce qui va se produite au cours de la nuit. Pendant ce temps là, dans les weasels fermés à double tour, les camarades du raid sont tout aussi conscients que nous des centaines de mètres d'eau salée qui les supportent.

Le blizzard accumule sous le vent des véhicules de longues congères de neige qui grossissent tellement vite que Bertrand a peur de les voir crever la glace par leur poids joint à celui du weasel. Toutes les heures les moteurs sont mis en route et les weasels avancent d'une vingtaine de mètres dans le coton. Cette progression minuscule n'est pas exempte de danger. En l'absence totale de visibilité ils ne savent pas ou ils vont ; il y a toujours le risque de rencontrer une rivière ou un iceberg.

Le lendemain matin, la situation est identique; on s'attend à une éclaircie. Des que nous reprenons contact par radio, je demande à Bertrand ce qu'il en pense. II est formel sur l'état de la surface. " La glace est pourrie ; le raid sans aucun doute est très dangereux. " II me demande ce qu'il doit faire. Je me tourne vers le météorologue pour savoir ce qu'il en pense. Prudhomme prévoit bien un affaiblissement du blizzard mais il estime que nous sommes dans une mauvaise série et ne peut nous promettre les quelques jours de beau temps qui seraient nécessaires pour tenter une opération aussi risquée. J'ai été trop inquiet cette nuit, je n'ai pas d'hésitation, je conseille a Bertrand de rentrer.
Les weasels font demi-tour a 11 heures sous un ciel gris encore menaçant et reviennent à la base. Bertrand repartira quatre jours après et réussira à passer. "

Michel Barré

C'est le jour où le Cdt Charcot allait quitter la Terre Adélie qu'un incendie détruisit en quelques heures la station. L'hivernage ne pouvant être effectué l'ensemble du personnel fût évacué. Il était prévu durant cet hivernage qu'une équipe devait se rendre à Pointe Géologie pour étudier les Manchots Empereurs. Sous la direction de Mario Marret six hommes vont hiverner sur l'île des Pétrels.
Les weasel servirent pour construire cette nouvelle base. Quelques raids furent organisés.

 

Expéditions 1949 > 1953

— trajets en traîneau et à skis   GCC glacier du Cdt Charcot   PG Pointe Géologie
— trajets mixtes   CB Cap Bickerton   GTN Glacier Terra Nova
— trajets en Weasel   CR Cap Robert   PM Port Martin
    GE Glacier Endurance   GP Glacier Penola
1 28/12/50   2 21/10/50   3 19/12/50
 
Wilkies Land (Australie)
 
 
King George V Land (Australie)
   

*Nous avons gardé les premiers noms mentionnés sur les cartes de 1951

L'AGI (Année Géophysique International )

Après 3 ans d'absence en 1955 une nouvelle expédition en Terre Adélie débarque sur l'île des Pétrels pour y établir une nouvelle base dans le cadre de l'A.G.I.
Sous la direction de Robert Guillard la base Dumont d'Urville est installée ainsi que la Base Charcot à 320 km à l'intérieur du continent.


Départ en sno-cats vers la station Charcot
 
Préparation du raid vers la station Charcot
 
La base comprend 3 éléments qui sont assemblés
Photo R. Guillard - Collection G. Gadioux

La première base " intérieure " va être construite à 320 km de la côte, elle est baptisée station Charcot. Les éléments modulaires conçues par Yves Valette, sont assemblés en trois parties sur la nouvelle base Dumont d'Urville sur l'île des Pétrels dans l'archipel de Pointe Géologie. La base sera enfouie dans la neige. Le matériel est débarqué par chalands LCVP ( Landing Craft Vehicle Personnel - chaland d'origine militaire de débarquement construit en aluminium) aidés par hélicoptère de l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre).
La station et le matériel nécessaire est tracté sur des traîneaux avec trois weasels et deux Sno-Cat, l'expédition est dirigée par Roger Guillard. Durant trois mois sur un parcours total de 2500 km les véhicules vont ainsi effectuer les rotations nécessaires charriant 20 tonnes de matériel de construction et 20 tonnes de pièces détachées et d'essence pour la maintenance des véhicules. La station est habitée par ses premiers occupant en janvier 1957.

1er hivernage : Jacques DUBOIS, Claude LORIUS, Roland SCHICH.
2eme hivernage: René GARCIA, Henri LARZILLIERE, Guy RICOU.

Depuis cette date les campagnes n'ont connu aucune interruption. La base n'a cessé de ce développer, de s'agrandir pour devenir une des plus belle base de l'Antarctique. En Terre Adélie les Weasels M 29 C sont peu utilisés. Sur l'île se sont les M 29 qui assurent le transport de lourdes charges et matériel de chantier. L'hiver quand la glace de mer le permets les M 29 C sont utilisés pour monter sur le continent depuis le Cap Prud'Homme.

Raid EAS-EPF (Expédition Antarctique Soviétique – Expéditions Polaires Françaises)

Raid Géodésique et Glaciologique.

2300 km ont été parcouru entre Mirny et Vostock, depuis le niveau de la mer jusqu'à 3800 mètres d’altitude et des températures descendant à – 63°.
Ont participé à cette expédition,cinq français sous la responsabilité de Albert BAUER, Jacques BULLE, Pierre CAMARET, Pierre CHAVEYRON J. L. LE GOFF.
L’équipe a embarqué au Havre le 8 décembre 1963 à bord de « L’Estonia » et a accosté à 60 km de Mirny le 11 janvier 1964.

Le 4 avril l’équipe embarque sur « L’Ob » et après une escale à Dakar le 28 avril, et arrive au Havre le 7 mai
 
En tête du convois, le véhicule russe Kharkantchanka
Photo Jacques Bulles © 2004

A partir des années soixante un nouveau véhicule va venir compléter le parc de véhicules chenillés, il s'agit du HB 40 créé par Victor BOUFFORT, de la société Hotchkiss Brandt.


Weasels et caravane
Mise en place pour accueillir le C130


 
Le HB 40 a ouvert une crevasse
Photos G. Gadioux © Collection 2004

Il faut attendre les années 1970 pour voir de nouveaux raids. C'est le programme I.A.G.P (International Antarctic Glaciological Program- voir C 130 ) Les Weasels servent à la mise en place mais c'est avec les HB 40 " Castor " que les raid sont effectués. Les conditions climatiques et les profiles du terrain engendrent des pannes au niveau des suspensions. Problèmes allant jusqu'à l'arrêt prématuré du raid I .A.G.P II. En 1973. Les gros travaux de glaciologie au " Dôme C " et le projet de l'implantation d'une base à 1200 km de DDU oblige le service technique à ce tourner vers du matériel plus important. Ce sont tout d'abord des D 4 Caterpillar puis des Kässbohrer enfin les Challenger de Caterpillar.




Les raids polaires des Expéditions polaires Françaises   Manuel d'opérations E.G.I.G. 1967-1968
Le choix de Paul-Emile Victor : Le weasel M 29C   Moyens techniques
Les préparatifs ( article de Paul-Emile Victor )   Le weasel
Les premiers raids motorisés au Groenland   Le Hotchkiss HB 40
Les premiers raids motorisés en Antarctique   Les caravanes et les traîneaux
Largage aéroporté    
L'arrivée du "Castor"   Remerciements

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