Le HB 40 est dérivé de plusieurs prototypes successifs, créés par l'ingénieur Bouffort, pour répondre au cahier des charges établi par le bureau technique des E.P.F. et expérimentés de 1962 à 1965.

L'histoire du HB 40 commence lorsqu'un membre des EPF, Roger Vincent (mécano central en 1952) découvre un engin chenillé en feuilletant la revue Sciences et Vie.

Ce véhicule né de l'ingénieur Victor Bouffort en 1952 a pour appellation VP 90 (véhicule patrouille qui roule à 90 km/h) fabriqué par Fouga et amélioré par Hotchkiss sur la base d'un véhicule très bas, 0,80 m de hauteur est très difficile à détecter dans la végétation même réduite. Caractéristiques techniques : L : 3,45 m L :1,90 m H :0,80 m Poids :2500 kg Moteur Porsche 1600 cm3

Char Fouga qui va inspirer Bouffort

Des contacts sont pris et les EPF découvre un engin qui pourrait éventuellement répondre au cahier des charges du nouveau véhicule recherché et espéré en remplacement du légendaire Weasel. Les essais effectués à Andorre dévoilent les défauts de ce véhicule évoluant sur la neige, tout en sachant que celui-ci n'est qu'un prototype. Son principal défaut est l'étroitesse des chenilles dont découle une trop forte pression au sol donc l'enlisement et un manque d'adhérence surtout en dévers . Plusieurs châssis sont donc testés tant des les Pyrénées que dans les Alpes et en Terre Adélie pour rechercher le meilleur compromis entre un véhicule suffisamment puissant, robuste, confortable et ayant une faible pression au sol mais une bonne adhérence. Il devait aussi pouvoir être stocké de long mois sous de basses températures et pouvoir être facilement réutilisable. Il devait pouvoir évoluer sur des dévers important, avoir une importante autonomie, et d'être d'un entretien facile. La maintenance sur l'inlandsis Groenlandais et bien plus sur le continent Antarctique n'étant pas toujours facile. Quelques modifications sont apportées dont l'élargissement des chenilles et le VP 90 P (P pour polaire) baptisé " Pétrel " par les EPF, part pour des essais en Terre Adélie pour la campagne TA 10. L'ingénieur de la base Jean Morin suit ces essais. En mars 1963 après de nombreuses améliorations, des nouvelles techniques sont employées, certaines font l'objet de brevets. Ainsi le véhicule franchis des pentes de plus de 60%, des dévers de 45 à 60% . Il est maniable, la direction précise, à faible rayon de virage et réactive dans toute les configurations. Le moteur de 100 cv lui permet de tracter des charges importantes avec une consommation raisonnable. La suspension du type " Neidhart " rends la conduite confortable et agréable.

Le Petrel en Antarctique Photos Jean Morin Débarquement en Terre Adélie Véhicule au pied de la base Essais en Antarctique

La nouvelle version livrée au Expéditions Polaires Françaises et utilisée pour la première fois au Groenland en 1967/68 pour l'E.G.I.G subit quelques modifications en particulier le moteur qui passe à 100Cv, un habitacle carrosé lui sera aussi à joutée en remplacement de sa bâche et il se nomme le HB 40 (Hotchkiss Bouffort). Le HB40 en attente du ravitaillement qui va être largué par le Nord 2501

Essais du HB 40 dans le jura par l'ingénieur Bouffort Collection G. Gadioux

Ce véhicule a les atouts pour succéder au weasel, provenant rappelons-le des surplus de l'armée américaine (1939-1945) et dont l'entretien ne peut pas être assuré en raison de l'épuisement des stocks de pièces de rechange. Il présente des caractéristiques et des performances nettement supérieures à celles du weasel en ce qui concerne la charge utile et la vitesse.

La version H.B. 40 est construite par la Société Hotchkiss-Brandt avec le concours de la société Kleber-Colombes et de la section technique de l'armée.

La gamme standard est équipée, au choix; des nouveaux moteurs Hotchkiss à essence développant de 115 ou 130 ch, ou diesel 90 ch. La gamme de véhicule permet une utilisation sous des conditions climatiques rudes et pratiquement sur tous les terrains notamment neiges de différentes consistances, boue, rizière, sable, marécage, il est, de plus, flottable, amphibie et aérotransportable.

Le HB 40 est un véhicule civil, quelques unités sont vendus, en suède pour l'Organisation Européenne de Recherche Spatiale sur la base de Kiruna, en Hollande pour circuler au milieu des polders, en Chine où il a fait ses premières démonstrations et un en Australie pour les expéditions en Antarctique. Mais la Sté Hotchkiss ne vendra en tout que onze modèles dont six aux EPF.

Voici ce que nous dit la fiche de présentation générale éditée par la société :

Moteur : • Hotchkiss essence type 3501 de 115 ou 130 ch • Hotchkiss diesel type 3505 de 91 ch • Boîte de vitesses àvitesses toutes synchronisées • Boîte de transfert à 2 rapports • Différentiel du type Cleveland à train épicycloïdaux freinés par des bandes à enroulement fonctionnant dans l'huile assurant également la direction par différence de vitesse des chenilles. Train de roulement constitué de chaque côté par : • Le barbotin d'entraînement placé à l'arrière • 6 galets de roulement et 3 galet-guides de soutien • la roue de tension placée à l'avant • la chenille, ruban en caoutchouc armé avec élément métallique de guidage et adjonction possible de palettes amovibles de grande largeur • les bras de suspension individuels pour chaque galet • la suspension par blocs de caoutchouc Coque en acier soudé à haute résistance constituée par : quatre caissons étanches, comprenant un poste de pilotage avancé à deux places et un plateau de chargement plat. Performances - Vitesse maximum sur route : 60km/h - Pente maximum : 60% - Dévers latéral maximum : 40%   - Angle de franchissement : 45° - Angle de dégagement : 45° - garde au sol 320 mm