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SCIENCES ET TECHNIQUES

Transgroenland 70° 2003

"Du Scoresby Sund à la baie de Disko
De Jean Baptiste Charcot à Paul-Emile Victor
1200 km à ski et à voile en autonomie"

Présentation générale du projet

"La traversée du Groenland fait partie des grands raids mythiques à ski. Cette immense calotte glaciaire (4 fois la France), située entre 60 ° et 84 ° de latitude Nord, longue de près de 3000 km, large de plus de 1000 km par endroit, épaisse de 3000 mètres de glace en son milieu, a fait rêver de nombreux explorateurs polaires.


Nansen au Groenland 1888 Wegener - Expédition 1930 Rasmundsen 1912

Et en tout premier lieu le norvégien Fridtjof Nansen, traverse pour la première fois cet univers de glace en 1888. Il relie Umivik, cote Est, à Nuuk, cote Ouest en quarante jours, soit un périple de 500 km sur la partie Sud de l’inlandsis, en dessous de 65° de latitude Nord. Fort de cette expérience, il entreprendra cinq ans après une tentative pour accéder au pôle Nord. Cette traversée effectuée par Nansen va donner des idées à d’autres explorateurs. Il sera suivi par l’américain Robert Peary en 1892, puis par le groenlandais-danois Knud Rasmussen en 1912, la même année par le suisse Alfred de Quervain, enfin par l’allemand Alfred Wegener en 1913. Ce sont en général des expéditions à caractère scientifique soutenues par les pouvoirs publics. Knud Rasmussen réalise les premiers travaux anthropologiques sur la vie et les mœurs groenlandais. Wegner est un géographe de renom : c’est lui l’inventeur de la théorie de la tectonique des plaques.

Le premier français à traverser la calotte est Paul-Emile Victor. En 1936 après un premier séjour au Groenland, il entreprend l’aventure en empruntant un trajet proche de celui de Quervain qui avait relié la baie de Disko, côte Ouest, par 70° de latitude Nord, à Ammassalik par 65 ° de latitude Nord sur la côte Est. Paul Emile Victor effectuera cette traversée de 800 km, en traîneau à chien, avec ses compagnons : Robert Gessain, Michel Perez, et Eigil Knuth, le danois. Une expédition polaire classique pour l’époque avec 33 chiens, 3 traineaux et 1200 kg de matériel (sept semaines de rations alimentaires pour les hommes et les chiens…et un canot pliant pour l’arrivée sur la cote Est). Cette expédition se déroulera entre le 17 mai et le 7 juillet 1936. C’est un succès. Après la seconde guerre mondiale, les expéditions polaires française vont se développer sous la conduite de PEV de 1948 à 1951 sur cette calotte groenlandaise, mais avec d’autres moyens techniques : véhicules à chenilles, téléférique, camp de base en dur… Pour l’expédition de 1948, c’est 43 tonnes de matériel qui vont être emmenées. C’est la fin des expéditions lourdes et scientifiques ayant pour objet de traverser l’inlandsis. Il y a bien une station scientifique sur le sommet de la calotte qui fonctionne encore aujourd’hui, mais l’accès s’effectue aujourd’hui en avion. Campagne 1934-35. De haut en bas : Paul Emile VECTOR; Dr. Robert GESSAIN; Michel PEREZ; F. MATTER- STEVENIER .
1ere campagne 1934-35

a traversée du Groenland devient une étape dans le parcours initiatique de l’expéditeur polaire avec une composante sportive et identitaire. Les chiens sont abandonnés en général au profit des voiles de traction. En 1993, Reinhold Messner entreprend la traversée avec son frère, mais les conditions météorologiques vont l’obliger à abandonner. En 1995, trois expéditions franchissent l’inlandsis par trois itinéraires différents : celle d’Alain Hubert avec Laurence de la Ferrière, celle du Groupe Militaire de Haute-Montagne sous la conduite d’Antoine de Choudens, enfin celle du norvégien Nils Oddvar Halleland. En 1997, Bernard Muller et Alain Hubert réalisent un raid, qui va devenir une classique, entre Sondre, côte Ouest, et Isortok, côte Est, soit 600 km avec des clients.
Si on feuillette la liste des expéditions sportives, recensées par le Centre Polaire Danois, on constate que tous les ans, 6 à 8 expéditions traversent la calotte du Groenland. C’est l’itinéraire que nous venons d’évoquer qui est le plus emprunté. La voile est souvent utilisée. Les expéditions scandinaves utilisent encore des traîneaux à chiens. Chez les Danois, la traversée du Groenland a un caractère initiatique pour preuve le périple entrepris, il y a deux ans par le jeune fils du roi de Danemark. Il faut avoir en mémoire que le Groenland est une ancienne colonie danoise qui constituait pour ce petit pays une terre immense et sauvage.

Notre projet est de relier le fjord de Scoresby Sund à l’Est à la baie de Disko à l’Ouest. Une traversée de 1200 km de long par 70° de latitude Nord. Cet itinéraire s’inscrit dans l’histoire polaire française du XXème siècle. En effet, il s’agit de rallier deux lieux mythiques : Scoresby Sund, un lieu chère à Jean Baptiste Charcot à Disko, un lieu chère à PEV. On sait les liens qui relient Charcot et PEV. C’est Jean-Baptiste Charcot qui a ouvert au début du siècle dernier l’aventure polaire française à bord de son bateau : le pourquoi pas ? Après deux expéditions en antarctique, il entreprend d’explorer la mer du Groenland à partir de l’année 1925.
En 1932, il est chargé de conduire une mission scientifique dans le Scoresby Sund. Un séjour d’une année qui eut un retentissement d’un point de vue scientifique au vu de la variété des formations géologiques qui constituent l’un des fjords les plus grands du monde. Charcot eut la reponsabilité par la suite d’installer de nombreux missions sur cette côte Est du Groenland et plus particulierement sur le Scoresby Sund (Charcot, 1929-1998). Une lecture attentive des cartes à cet endroit fait apparaître : une baie Charcot, un glacier Charcot et une terre Charcot…C’est Charcot qui va accepter d’emmener PEV au Groenland à Amassalik. Charcot doit retourner dans le Scoresby Sund en 1934 et PEV veut se joindre à cette expédition pour se faire déposer à Ammassalik pour y étudier les communautés inuit d’un point de vue anthropologique.


A droite P.E. V. à bord du "Pourquoi Pas ?"
avec J. B. Charcot au centre.

Toute sa vie PEV sera reconnaissant à Charcot d’avoir accepté sa requête. Il dédicacera son premier ouvrage Boréal ( 1938-1958) de la manière suivante : à la mémoire de Jean Charcot qui m’ouvrit la route…Après avoir séjourné une année à Amassalik, PEV de retour en France n’a qu’un projet en tête retourner au Groenland. Il veut traverser la calotte du Groenland d’ouest en est pour l’étudier et puis rejoindre Ammassalik pour compléter les études déjà réalisées. Le point de départ de cette traversée : la baie de Disko. Cette même baie sera le terrain d’exploration des EPF de 1948-1949 et le point de départ des missions 1948-1951 avec la construction de la station centrale sur le sommet de la calotte. Là aussi la trace cartographique de PEV est apparente : à proximité de la baie de Quervain, on trouve le port Victor. Point de départ de l’expédition de 1948 avec des engins mécaniques pour accéder à la calotte. Nous utiliserons le chemin des EPF pour descendre de la calotte et rejoindre la côte. Nous passerons à coté de la cabane des EPF.

L’itinéraire que nous allons emprunter est relativement inhabituel. A notre connaissance (Jensen 1990), il a été parcouru une seule fois par une équipe de trois norvégiens en 1995 sous la conduite de Nils Oddar Halleland. Nous démarrons l’expédition le 15 mars 2003 du fjord de Scoresby Sund avec des pulkas chargés à 120 kg. Nous traversons cette baie en empruntant la banquise formée à cette époque en cotoyant, ainsi, les zones de mouillage de Charcot, il y a 70 ans. Le moyen de locomotion choisi est le ski nordique et la voile de traction.

La traversée à cet endroit représente une longueur de 1200 km soit 60 jours d’expédition sur place. Elle est réalisée en totale autonomie. Les problèmes principaux de ce genre d’expédition sont : la durée de l’expédition, l’accès et la descente de la calotte soit 2000 mètres de dénivellé positif au départ et négatif à l’arrivée avec les risques liés aux crevasses et aux bédières ( la création de rivière sur la calotte), une température moyenne de l’ordre de –20° avec des tempêtes avec des vents à 100km/heure. En ce qui concerne les vents, la progression à la voile n’est réellement possible qu’après avoir atteint le point culminant de la calotte à 3200 mètres pour profiter des vents catabatiques qui convergent vers l'Ouest. Pour atteindre la côte Ouest et descendre de la calotte, nous rejoignons la piste des Expéditions Polaires Françaises réalisées en 1948. L’arrivée est prévue le 15 mai à Ilulissat dans la baie de Disko.

Transgroenland 70° 2003

Présentation générale L'itinéraire Les objectifs scientifiques L'équipe Bibliographie



Le cas des expéditions polaires :
Introduction Conclusion
Vers une définition d'un savoir d'action en sciences de gestion Analyse des problèmes rencontrés
(l'enquête & les questionnaires)
Vers un modèle d'aide à la conception d'une stratégie nutritionniste L'expédition Transgroenland 70°


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