L'exploration du Groenland se déroula du 23 juillet
au 13 août.
Aprés la traversée du détroit de Davis,
ils amerrirent au Groeland dans la région de Godthaab (4)
pour remonter vers le Nord
Les ères d'amerrissage étaient pour la plupart situés
au fond de fjords. L'amerrissage se faisait difficilement en "plongeant"
par dessus les reliefs. La traversée du Groenland n'était
pas des plus aisé, ils devaient survoler l'inlandsis à
deux reprises, un plateau culminant à 3 000 mètres
équivalent à la hauteur moyenne des Alpes, le tout
souvent dans les nuages. Il y avait aussi la difficulté
à trouver des repères visuels, tout était
blanc sur blanc. Le risque de voir le givre s'accumuler sur les
ailes était à prendre en compte. En tout ce fut
environ 8300 km parcourus pour 43 heures de vol.
Les Lindbergh rencontrèrent deux figures de
l'exploration groenlandaise sur la côte est :
- Ils firent la connaissance en premier lieu du docteur
Koch (voir
l'article de l'Illustration) et ils explorèrent la zone
de Scoresby Sund, l' ile d'Ella et à Eskimonæs le 4
et le 5 août. Sur les conseils et avec l'aide du docteur Koch,
le 6 ils s'envolèrent vers Ammassalik, Koch leur demanda
une attention particulière lors du survole des nunataks élevés
(pointes rocheuses sortant de l'inlandsis) au sud de Scoresby Sund
(voir l'article de l'Illustration).
- Le 13 août à Ammassalik, ils rencontrèrent
Rasmussen qui menait une expédition sur les traces du Lieutenant
de Vaisseau français Jules Alphonse René Poret De
Blosseville qui explora la côte orientale du Groenland de
juillet à août 1833 jusqu'au 69°40' N à
bord du brick la " Lilloise " (donnant des noms français
sur la carte : baie d'Aunay, Cap Beaupré, Cap Tupinier, Monts
de Rigny ). Ils le quittèrent pour l'Islande.
Lindbergh rapporta :
" En 1933, la plupart des endroits, où nous nous posâmes,
n'offraient aucune facilité. Nous nous considérions
comme très heureux de trouver un bon mouillage et une bouée
d'amarrage bien placée... Nous arrivions souvent sans connaître
les conditions d'amerrissage. Si elles étaient mauvaises,
nous poursuivions notre route. Nous ne partions jamais sans avoir
plusieurs destinations possibles. Notre sécurité ne
reposait pas sur des formules de performances et de structures mais
dans la mise en équilibre de facteurs constamment changeants,
parfois dans un décollage rapide, comme parmi les icebergs
d'Angmagssalik, parfois dans un vol prolongé... et toujours
avec des rations supplémentaires et un équipement
pour les cas d'urgence. "
Charles Lindbergh Le Dernier Héros Ed. France-Empire 1968
Auteur : Ross Walter S.
En septembre, à Stockholm, il écrivit:
" Une route transatlantique par le Groenland et l'Islande peut
fonctionner, je crois, dans des conditions satisfaisantes durant
les mois d'été... Même avec le matériel
actuel, la compétition avec les lignes maritimes doit être
avantageuse ".
L'ensemble des données récoltées
sur le terrain furent analyser, à Manhattan dans les bureaux
de la Tour Chrysler, par Juan Trippe entouré de l'ingénieur
en chef Priester, l'ingénieur en radio navigation Leuteritz
.
Un premier constat fut tiré à l'issu
de ces vols au-dessus du Groenland :
- les bans de brume se localisent essentiellement le long des côtes
formant des bandes d'une largeur d'environ 30 km, permettant l'utilisation
des ports encaissés dans les fjords profonds.
- l'atterrissage sur l'inlandsis est envisageable
à condition que la luminosité soit bonne.
- les orages en cette période estivale sont
moins violents que ceux rencontrés sous les tropiques
- les problèmes de visibilité, produits
par un manque de contraste entre la surface de l'inlandsis, la brume,
et le ciel, empêchent l'aviateur de repérer l'horizon.
- les aurores boréales peuvent amener des interférences
dans les communications radio.
- les courants d'air venant de l'inlandsis vers les
côtes provoquent des vents ascendants ou descendants en fonction
du profil côtier et des différences de températures.
Cette circulation est difficilement maîtrisable à ce
jour.
Charles Lindbergh en tant que conseillé, préconisait
pour une route transatlantique nord d'utiliser des avions puissants
qui soient capable de faire des vols directes survolant l'inlandsis.
Il fallait avant toute chose être capable de constituer un
réseau de station radio pouvant transmettre les ondes de
radio navigation mais aussi des données météorologiques.
Il était de plus en plus convaincu qu'il fallait, pour faire
évoluer les routes aériennes, naviguer sur des distances
orthodromiques, sur les grands cercles que sont les géodésiques
de notre sphère, c'est à dire les chemins possédant
la plus petite courbure.
L'avion reçu le nom de " Tingmissartoq
", ce qui signifie en esquimau: " celui qui vole comme
un grand oiseau ", nom inscrit sur la coque du Loockheed par
jeune groenlandais.
Après le Groenland le voyage continua vers
l'Islande, les Lindbergh visitèrent ensuite les Feroë,
les Shetlands, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Russie,
la Norvège, l'Angleterre, l'Irlande, l'Ecosse, la France,
les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, le Portugal, les Açores,
les Canaries, Rio de Oro et les îles du cap Vert où
ils arrivèrent à la fin de novembre. Lindbergh et
Anne pensaient faire un vol de Santiago vers l'Amérique du
Sud, mais ils y trouvèrent des vents très forts les
empêchant de décoller. Ils se dirigèrent vers
à Bathurst, en Gambie, mais cette fois le vent n'était
pas présent les empêchant de décoller. Il attendirent
plusieurs jours, et s'envolèrent vers Natal, au Brésil,
à 3 000 kilomètres au sud-ouest.
Ils remontèrent vers le nord par étapes en survolant
le continent américain pour finir leur périple le
19 décembre 1933 à Flushing Bay. La distance parcourue
à l'issue du voyage était de 47000 kilomètres.
Sur une carte du Groenland l'on peut lire aujourd'hui
: les monts Lindbergh - Lindbergh Mountains (69° N 31°O),
une chaîne d'environ 1000km², située à
une centaine de kilomètre de la côte.
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Chronologie des étapes au
Groenland
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4 Arrivée
au Groenland Godthaab - Nuuk
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3 Ammassalik
- Tasilak |
64°11'N 51°45'O
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65°36'N 37°38' O |
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1 Holsteinborg - Sisimiut
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4 Godthaab - Nuuk |
66°55'N 53°35'O
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64°11'N 51°45'O |
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2 Scoresbysund- Ittoqqortoormiit |
5 Julianhåb
- Qaqortoq |
70°28'N 21°58'O |
60°43'N 46°04'O |
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A Ella ø
72°52 N 25°07 O |
3 Ammassalik - Tasilak
65°36'N 37°38' O |
B Eskimonæs
74°06 N 21°20 O |
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6 Vers l'Islande |
2 Scoresbysund- Ittoqqortoormiit
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70°28'N 21°58'O |
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Mme. Lindbergh et son
mari, le grand pilote, prenant congé du Dr Rasmussen,
debout à l'arrière de la barque, Angmagssalik,
en août 1933- Photo de la 7eme expédition de
Thulé dirigé par le Dr Knud Rasmussen (L'Illustration
voir le dossier)
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Tour de l'Atlantique |
A New York
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L Paris |
B Halifax |
M Lisbonne |
C Saint John's |
N Iles des Açores |
D Baie d'hDSON |
O Villa Cisneros |
E Godthaab |
P Cap vert |
F Holsteinborg |
Q Bathurst |
G Scoresby Sund |
R Natal |
H Islande |
S Port of Spain |
I Iles Féroé |
T Saint dominque |
J Moscou |
U Miami |
K Oslo |
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Route
vers la Chine
(voir le dossier) |
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