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ROUTE POLAIRE

Vols de reconaissance au dessus du Groenland
sur la route transatlantique

Anne Morrow Lindbergh et Charles Lindbergh 1933





Vol transatlantique par la route du grand Nord (1933)

Charles et Anne Lindbergh préparèrent une série de vols de reconnaissance au-dessus de l'Atlantique commandités par l'ambitieux Juan Trippe de la Pan America Airways.

Plus que l'étude de futures routes aériennes le but fut aussi d'établir des relations commerciales avec les différents pays parcourus. La Pan America Airways voit dans la route nord atlantique un nouvel axe de développement pour la compagnie.

En terme de vol transcontinental trois routes sont connues pour relier l'Amérique à l'Europe :

- Au nord, par les Iles Ferroé, l'Island, le Groenland et Terre Neuve, empruntée pour la première fois par les pilotes de l'Air Service de l'Armée Américaine en 1924 lors de leur tour du monde, et étudiée par l'expédition britannique de Watkins (British Arctic Air Route Expedition) en 1930 et parcourue par Von Gronau (voir notre dossier) en 1930, 1931 et 1932. Il est a noter que le pilote Parker Kramer (voir notre dossier) disparu sur cette route dans le sens USA-Europe en 1931 au sud de la Norvège.

- Au centre par un vol direct de New York à Paris, empruntée pour la première fois par Lindergh en 1927.

- Au sud, le Portugal, les Açores, Terre neuve empruntée pour la première fois par les pilotes par le NC4 piloté par le commandant Read dans le sens USA-Europe en 1919.

*Bien que très lent n'oublions pas que le Graf Zeppelin entre 1928 et 1929 empruntait simultanément ces différentes routes.

Les préparatifs et les vols dans le grand nord

En 1932, la Pan American Airways obtenait l'autorisation de se poser en Islande en rachetant les droits de la Trans-American Airlines.
De 1932 à 1933 la compagnie soutenait deux expéditions scientifiques au Groenland. L'intérêt pour la compagnie était essentiellement de regrouper des données météorologiques sur les différentes régions nord ainsi que de fournir des données précises concernant les différentes variables en matière de durée du jour.
La première, dans la continuité des travaux de H. G. Watkins (British Arctic Air Route Expedition) décédé durant l'été 1932 lors d'un accident en Kayak, était commandée par J. R. Rymill basé à 70 milles d'Angamagsalik.
La deuxième expédition, " the University of Michigan-Pan American Greenland Expedition " se déroulait dans le cadre de la deuxième année polaire internationale, elle était dirigée par le docteur Ralph L. Belknap et se déroulait dans la région de Nugssuaq (74E19'N.56E13'W) à environ 100 milles au-dessus d'Uperniski.
La Pan American soutenait aussi le travail du météorologue Thorkell Thorkelsson, directeur du centre météorologique d'Islande.
 
Carte maximun, avec le timbre représentant le Sirius, commémorative de la traversée de l'Atlantique via les Açores. (Voir la série de timbres)

La compagnie s'était entourée d'un comité scientifique et de conseillés en aviation dont l'explorateur et anthropologue canadien d'origine islandaise Vilhjalmur Stefanson, le Major Robert A. Logan, aviateur de la première guerre et précurseur en matière de vols arctiques (il survola notamment dans le début des années vingt les côtes groenlandaises pour le compte du gouvernement canadien) et A. P. Botved (homme d'affaire et aviateur danois).

Vilhjalmur Stefanson joua un rôle prépondérant concernant l'étude des routes aériennes arctiques par le grand arc de cercle. Dés la fin de la première guerre il avait pris conscience que l'océan arctique, à l'image d'une mer fermée, serait un lieu de passage obligé pour aller d'un continent à l'autre. Il collecta et fit la synthèse de plusieurs documents et cartes des régions qui seraient survolées. Il participa à la préparation du matériel emporté par le couple, préconisant ses conseils.
L'association entre Stefanson et la Pan American dura jusqu'en 1945.

L'appareil choisi par Lindbergh était le même Lockheed que pour le voyage en orient. Il avait subi les réparations suite aux détériorations qu'il avait connu en Chine. L'avion avait subi quelques modifications, il était doté d'un nouveau moteur Wright Sr1820-f2 Cyclone de 710 CV avec une hélice à pas variable.
L'avion était équipé de deux postes radio, dont un étanche, installé dans un canot pneumatique pour un amerrissage de fortune.

Il disposait des meilleurs instruments de navigation de l'époque : compas gyroscopique directionnel et d'un horizon artificiel Sperry, deux compas apériodiques. La dureté du climat qui sera rencontré incita Lindbergh à faire monter un nouvel indicateur de givrage.

Le " Jelling ", un bateau danois, était affrété par la Pan Am pour maintenir le contact par radio avec les Lindbergh dans la région du Labrador-Groenland-Islande. Le bateau devait aussi assurer les différents ravitaillements à Halifax, Saint John (Saint Jean), Cartwright, au Groenland, et en Islande. Il avait embarqué à son bord un hydravion Fairchild.

Ils s'envolèrent le 9 juillet 1933, de Flushing Bay, New York, pour remonter la côte est des USA vers l'extrême nord du Canada en passant par Terre-Neuve et le Labrador. Ils passèrent par Halifax -St Jean, Catwright, Hopedale jusqu'à l'entrée du détroit de Frobisher pour traverser le détroit de Davis en direction du Groenland.

L'exploration du Groenland se déroula du 23 juillet au 13 août.

Aprés la traversée du détroit de Davis, ils amerrirent au Groeland dans la région de Godthaab (4) pour remonter vers le Nord

Les ères d'amerrissage étaient pour la plupart situés au fond de fjords. L'amerrissage se faisait difficilement en "plongeant" par dessus les reliefs. La traversée du Groenland n'était pas des plus aisé, ils devaient survoler l'inlandsis à deux reprises, un plateau culminant à 3 000 mètres équivalent à la hauteur moyenne des Alpes, le tout souvent dans les nuages. Il y avait aussi la difficulté à trouver des repères visuels, tout était blanc sur blanc. Le risque de voir le givre s'accumuler sur les ailes était à prendre en compte. En tout ce fut environ 8300 km parcourus pour 43 heures de vol.

Les Lindbergh rencontrèrent deux figures de l'exploration groenlandaise sur la côte est :

- Ils firent la connaissance en premier lieu du docteur Koch (voir l'article de l'Illustration) et ils explorèrent la zone de Scoresby Sund, l' ile d'Ella et à Eskimonæs le 4 et le 5 août. Sur les conseils et avec l'aide du docteur Koch, le 6 ils s'envolèrent vers Ammassalik, Koch leur demanda une attention particulière lors du survole des nunataks élevés (pointes rocheuses sortant de l'inlandsis) au sud de Scoresby Sund (voir l'article de l'Illustration).

- Le 13 août à Ammassalik, ils rencontrèrent Rasmussen qui menait une expédition sur les traces du Lieutenant de Vaisseau français Jules Alphonse René Poret De Blosseville qui explora la côte orientale du Groenland de juillet à août 1833 jusqu'au 69°40' N à bord du brick la " Lilloise " (donnant des noms français sur la carte : baie d'Aunay, Cap Beaupré, Cap Tupinier, Monts de Rigny ). Ils le quittèrent pour l'Islande.

Lindbergh rapporta :

" En 1933, la plupart des endroits, où nous nous posâmes, n'offraient aucune facilité. Nous nous considérions comme très heureux de trouver un bon mouillage et une bouée d'amarrage bien placée... Nous arrivions souvent sans connaître les conditions d'amerrissage. Si elles étaient mauvaises, nous poursuivions notre route. Nous ne partions jamais sans avoir plusieurs destinations possibles. Notre sécurité ne reposait pas sur des formules de performances et de structures mais dans la mise en équilibre de facteurs constamment changeants, parfois dans un décollage rapide, comme parmi les icebergs d'Angmagssalik, parfois dans un vol prolongé... et toujours avec des rations supplémentaires et un équipement pour les cas d'urgence. "
Charles Lindbergh Le Dernier Héros Ed. France-Empire 1968 Auteur : Ross Walter S.

En septembre, à Stockholm, il écrivit: " Une route transatlantique par le Groenland et l'Islande peut fonctionner, je crois, dans des conditions satisfaisantes durant les mois d'été... Même avec le matériel actuel, la compétition avec les lignes maritimes doit être avantageuse ".

L'ensemble des données récoltées sur le terrain furent analyser, à Manhattan dans les bureaux de la Tour Chrysler, par Juan Trippe entouré de l'ingénieur en chef Priester, l'ingénieur en radio navigation Leuteritz .

Un premier constat fut tiré à l'issu de ces vols au-dessus du Groenland :
- les bans de brume se localisent essentiellement le long des côtes formant des bandes d'une largeur d'environ 30 km, permettant l'utilisation des ports encaissés dans les fjords profonds.

- l'atterrissage sur l'inlandsis est envisageable à condition que la luminosité soit bonne.

- les orages en cette période estivale sont moins violents que ceux rencontrés sous les tropiques

- les problèmes de visibilité, produits par un manque de contraste entre la surface de l'inlandsis, la brume, et le ciel, empêchent l'aviateur de repérer l'horizon.

- les aurores boréales peuvent amener des interférences dans les communications radio.

- les courants d'air venant de l'inlandsis vers les côtes provoquent des vents ascendants ou descendants en fonction du profil côtier et des différences de températures. Cette circulation est difficilement maîtrisable à ce jour.

Charles Lindbergh en tant que conseillé, préconisait pour une route transatlantique nord d'utiliser des avions puissants qui soient capable de faire des vols directes survolant l'inlandsis. Il fallait avant toute chose être capable de constituer un réseau de station radio pouvant transmettre les ondes de radio navigation mais aussi des données météorologiques. Il était de plus en plus convaincu qu'il fallait, pour faire évoluer les routes aériennes, naviguer sur des distances orthodromiques, sur les grands cercles que sont les géodésiques de notre sphère, c'est à dire les chemins possédant la plus petite courbure.

L'avion reçu le nom de " Tingmissartoq ", ce qui signifie en esquimau: " celui qui vole comme un grand oiseau ", nom inscrit sur la coque du Loockheed par jeune groenlandais.

Après le Groenland le voyage continua vers l'Islande, les Lindbergh visitèrent ensuite les Feroë, les Shetlands, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Russie, la Norvège, l'Angleterre, l'Irlande, l'Ecosse, la France, les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, le Portugal, les Açores, les Canaries, Rio de Oro et les îles du cap Vert où ils arrivèrent à la fin de novembre. Lindbergh et Anne pensaient faire un vol de Santiago vers l'Amérique du Sud, mais ils y trouvèrent des vents très forts les empêchant de décoller. Ils se dirigèrent vers à Bathurst, en Gambie, mais cette fois le vent n'était pas présent les empêchant de décoller. Il attendirent plusieurs jours, et s'envolèrent vers Natal, au Brésil, à 3 000 kilomètres au sud-ouest.
Ils remontèrent vers le nord par étapes en survolant le continent américain pour finir leur périple le 19 décembre 1933 à Flushing Bay. La distance parcourue à l'issue du voyage était de 47000 kilomètres.

Sur une carte du Groenland l'on peut lire aujourd'hui : les monts Lindbergh - Lindbergh Mountains (69° N 31°O), une chaîne d'environ 1000km², située à une centaine de kilomètre de la côte.

 
Chronologie des étapes au Groenland
   
4 Arrivée au Groenland Godthaab - Nuuk
3 Ammassalik - Tasilak
64°11'N 51°45'O 65°36'N 37°38' O
 
1 Holsteinborg - Sisimiut 4 Godthaab - Nuuk
66°55'N 53°35'O 64°11'N 51°45'O
   
2 Scoresbysund- Ittoqqortoormiit 5 Julianhåb - Qaqortoq
70°28'N 21°58'O 60°43'N 46°04'O
   
A Ella ø
72°52’ N 25°07’ O
3 Ammassalik - Tasilak
65°36'N 37°38' O
B Eskimonæs
74°06’ N 21°20’ O
 
  6 Vers l'Islande
2 Scoresbysund- Ittoqqortoormiit  
70°28'N 21°58'O  
 
 
Mme. Lindbergh et son mari, le grand pilote, prenant congé du Dr Rasmussen, debout à l'arrière de la barque, Angmagssalik, en août 1933- Photo de la 7eme expédition de Thulé dirigé par le Dr Knud Rasmussen (L'Illustration voir le dossier)
 
 
 
 
 

Photo des Monts Lindbergh issue du site Tangent Expeditions International, avec l'aimable autorisation de Paul Walker


 
----- Tour de l'Atlantique

A New York

L Paris
B Halifax M Lisbonne
C Saint John's N Iles des Açores
D Baie d'hDSON O Villa Cisneros
E Godthaab P Cap vert
F Holsteinborg Q Bathurst
G Scoresby Sund R Natal
H Islande S Port of Spain
I Iles Féroé T Saint dominque
J Moscou U Miami
K Oslo  
----- Route vers la Chine
(voir le dossier)



Lindbergh ses vols dans le Grand Nord : Sur les traces de Lindbergh :
   
Passage du Nord Ouest Northwest Orient Airlines
Au dessus du Groenland Transatlantique via Thule


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