LA DERIVE EN ARCTIQUE
Le deuxième hivernage du Fram
L'été terminé, un second hivernage commence avec
toujours un excellent moral de l'équipage. Les provisions alimentaires
sont plus que suffisantes, il reste 100 tonnes de charbon et assez de
pétrole pour s'éclairer pendant dix ans.
Mi-octobre, le Fram se trouve à mi-chemin entre les îles
de la Nouvelle-Sibérie et la terre François-Joseph.
Un mois
plus tard, Nansen confie pour la première fois à Sverdrup
son projet d'atteindre le pôle Nord, puis le 20 novembre, au reste
de l'équipage. Johansen est choisi pour accompagner Nansen. Sverdrup,
lui, aura la responsabilité du navire et des hommes. Les préparatifs
débutent : construction de deux kayaks de 3,7 m pouvant contenir
un homme, trois mois de conserve et une certaine quantité de vivres
pour les chiens, construction de plusieurs traîneaux, choix des
provisions, des vêtements et du matériel de campement, examen
des instruments scientifiques à emporter.
Le 12 décembre, le Fram atteint 82° 30' N, latitude jamais
encore atteinte par un navire. 833 kilomètres seulement le séparent
encore du pôle.
L'année 1895 débute avec la première grosse frayeur
de l'expédition. Pendant deux jours, la banquise se disloque et
l'équipage doit rapatrier à bord du navire tout ce qui reste
sur la banquise. Un énorme monticule de blocs de glace s'approche
du navire, menaçant de s'écrouler sur le pont ou de faire
basculer le Fram. Alors que des dépôts de vivres et d'équipements
sont précipitamment rassemblés pour une évacuation
urgente, d'énormes et nombreux blocs se détachent et tombent
sur la tente dressée sur le pont, menaçant d'ensevelir l'équipage.
Lorsque tout s'arrête, la partie bâbord du navire est entièrement
ensevelie sous un amas de neige et de glace. Le 6 janvier 1895, la position
est 83° 40' N.
Sources iconographiques : L'Illustration 13 mars 1897 (illustrations
d'aprés les photograpies réalisées durant l'expédition)
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