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Accueil -> Rubriques -> Routes polaires -> L'utilisation d'un hydravion Stinson par les EPF

L'hydravion Stinson au service des Expéditions Polaires Françaises

LA PREMIÈRE EXPEDITION


L'équipage " Marine Nationale " du " Commandant Charcot " est formé à Brest, tandis que les travaux de renforcement pour la navigation dans les glaces et l'installation des équipements nécessaires aux missions antarctiques s'achèvent à Saint-Malo. Le commandement de l'aviso polaire est confié au Capitaine de Frégate Max Douguet l'un des quelques connaisseurs des conditions de navigation dans les mers australes. Il sera vite surnommé " Douguay-Truin ", en mémoire du grand pionnier, par celui de tous les membres d'équipage qui deviendra plus tard le plus célèbre, l'EV Luc-Marie Bayle.

Ce dernier assure à bord les missions multiples de photographe, historiographe et peintre officiel. C'est sous cette dernière casquette qu'il gagnera la notoriété, devenant Directeur des Musées de la Marine, membre de l'Académie de Marie, et surtout Peintre Officiel de la Marine.
 
Cap. de Frégate Max Douguet
Photo Robert Pommier
Son style fantaisiste s'accorde avec un joli coup de plume et, outre la rédaction du Journal de Bord des deux premières expéditions, il signera un ouvrage beaucoup plus détendu et illustré relatant les mêmes événements sous le titre " Le Voyage de la Nouvelle Incomprise ".
Le commandant en second est le Capitaine de Corvette Guillon, remplacé pour la troisième croisière par le Capitaine de Frégate Goua, qui succédera à Douguet à mi-parcours.

Les membres de la première mission polaire en Terre Adélie sont dirigés par André Liotard, bras droit de Paul Emile Victor. Leur but est d'installer une station permanente sur le continent antarctique et de tenter de s'y maintenir au moins urie année entière, jusqu'à la relève. Le navire devra lui effectuer des relevés hydrographiques, océanographiques et météorologiques dans la bande de 150 milles des côtes.

Préparatifs et désillusions

La coque dûment renforcée, le " Commandant Charcot " quitte Saint-Malo le 14 septembre 1948 pour parfaire son armement à Brest. n importe de ne perdre aucun moment, car l'été austral, qui seul permet une relative accessibilité à la côte, ne dure que deux mois. Hélas, après deux heures de route seulement les deux moteurs rendent l'âme successivement, et c'est en remorque que le navire entre dans la Penfeld...
Il semble que l'équipage de la Transat qui l'a ramené de San Francisco ait omis les lubrifications indispensables. La réparation promettant d'être longue, la mission d'hivernage est abandonnée, et remplacée par une simple reconnaissance, qui permettra " d'aller voir " et aussi de montrer le pavillon national.
De fait, le départ prévu le 20 octobre n'a lieu que le 26 novembre 1948. On a embarqué plus de 200 tonnes de matériels de toutes sortes, trente chiens esquimaux, mais renoncé à installer à bord l'avion acheté par les Expéditions Polaires Françaises et qui vient de recevoir son CdN.

Après escales à Casablanca et Durban, en Afrique du Sud, le Commandant Charcot touche Hobart, son port d'attache en Tasmanie, et n'en repart que le 5 février 1949, alors que s'achève l'été austral.
On trouvera la sobre relation de l'expédition sous la plume de Pierre Dubard dans l'ouvrage Le Charcot et la Terre Adélie cité in-fine dans1es sources. N'ayant pas de relation avec l'aviation, nous n' en reprendrons pas le détail.
Le pack est rejoint le 12 février, à 65° de latitude sud. Au bout de trois semaines d'efforts infructueux en des points multiples, le point le plus austral atteint n'a été que de 65°44 dans un petit couloir d'eau libre. Il faut se rendre à l'évidence : la mission a échoué. Le l er mars, Douguet abandonne et offre à son équipage une reconnaissance des Iles Balleny. Maigre consolation.

L'aviso, qui est rentré en France via le canal de Suez. est de retour à Brest le 10 juin, après une croisière de 29 200 milles. Il entre immédiatement en radoub dns le bassin Tourville. Pendant ce temps les autorités maritimes et les scientifiques vont tenter de comprendre les raisons de l'échec, et surtout d'y remédier.

Les enseignements de l'échec de la première expédition

Il est indéniable que le premier motif d'échec est le retard apporté au départ de l'expédition. Le créneau d'été austral ( correspondant à nos mois de janvier et février) est trop court pour ne pas tenter d'en profiter pleinement.

Et puis bien sûr la méthode des essais et de erreurs employée pour la tentative de franchissement du pack a montré toutes ses1imites. Du haut du nid-de-pie, le veilleur n'a pas l'élévation suffisante pour déceler les parties d'eau libre née de la dislocation des f1oes (sur un plan pratique, le floe est un morceau de banquise, c'est à dire de la glace d'eau de mer, à la différences des icebergs qui sont constitués de glace d'eau douce détachée des glaciers continentaux. Le pack est un amoncellement de floes, mouvant et changeant) Du fait de la rotondité de la terre, l'observation ne révèle qu'une surface chaotique blanche devant le navire.
C'est alors que l'on prend cette fois la décision d'emporter à bord l'hydravion d'observation laissé à terre. Ses rechanges et son carburant prendront la place vide laissée par les chiens de traîneau laissés en pension au zoo de Melboume !


Sources :
- Extrait du journal N° 195 "Le Trait d'Union", revue de branche française d'Air Britain
- Auteur de l'article : Patrick Vinot Préfontaine


Nous remercions M. Jean Delmas président de l'assocition qui nous a autorisé en avril 2001 à publier cet article.


L'hydravion au service des EPF  
La première expédition La fin confuse de la troisième expédition
La deuxième expédition Le "Commandant Charot"
   
  • Sources et remerciements

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