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Accueil -> Rubriques -> Routes polaires -> L'utilisation d'un hydravion Stinson par les EPF

L'hydravion Stinson au service des Expéditions Polaires Françaises

LA FIN CONFUSE DE LA TROISIEME , EXPEDITION

Le 3 octobre 1950, le "Commandant Charcot " repart pour les terres australes. Mais le contexte de cette mission est des plus précaires, car le changement au ministère conduit la Marine à refuser son soutien pour le retour (!). Il faut au moins pourtant reprendre les 11 hommes des Expéditions Polaires Françaises laissés en Terre Adélie l'été (austral) précédent. Mais les crédits, votés depuis trois ans, ne sont plus débloqués.

Finalement la Marine, après ce que nous appellerions aujourd'hui un " lobbying " forcené, accepte de soutenir la mission pour autant qu'elle ait un caractère scientifique plus marqué en cartographie et hydrographie. Pour ce faire, elle détache le L V Barré, qui a participé aux deux premières expéditions, pour en prendre le commandement à la place du " Polaire " pressenti par les EPF. L'ambiance à bord va s'en ressentir, d'autant que de l' équipage originaire ne restent que le L V Chabasseur et le Commandant Douguet, qui cèdera d' ailleurs son poste au CC Goua sur la route du retour.
Quant à l'hydravion, nous ne pourrons cette fois en dire grand chose. Les premières pages du journal de bord indiquent que " le Stinson est de nouveau embarqué ", mais Widlund ne figure pas sur le rôle des membres des Expéditions Polaires, tout au moins au départ de Brest. Peut-être a-t-il rejoint la mission plus tard ?

Et puis, plus rien.

Il est vrai qu' au tout dernier moment, tout a failli basculer. L'ouverture des hostilités en Indochine conduit brutalement la Marine à cesser tout financement. C'est donc l'Education Nationale qui apporte les 70 MF sur les 100 nécessaires. D'autres ministères complètent in extremis. Mais en même temps la Marine fait débarquer bon nombre d'instruments de navigation et de sondage, destinés à armer d'autres navires partant pour l'Extrême-Orient. Il est envisageable que le Stinson, bien que ne lui appartenant pas, ait aussi été laissé à terre, bien qu'il ait été révisé aux Mureaux jusqu'au 8 septembre ? Il y a pourtant à bord le SecondMaitre mécanicien avion Paul Le Hir (75 B45).
Quoi qu'il en soit, son rôle n'aurait été cette fois que mineur : contrairement aux autres années, le pack polaire est très nettement décollé de la côte et déjà très fragmenté. Il sera franchi sans efforts, en deux jours seulement. Le 9 janvier 1951, le "Commandant Charcot " mouille devant Port-Martin pour récupérer les Polaires, effectuer quelques relevés et repartir pour Hobart. Le laconique journal de bord de Douguet ne fait nulle mention de l'emploi d'un hydravion. Un lecteur pourrait-il nous apporter une réponse certaine ?
Le 6 février 1951, le navire fait route vers le nord, sans plus rencontrer la moindre glace flottante! Ce sont les 1Dêmes conditions absolument exceptionnelles qui avaient permis aux deux voiliers de Dumont d'Urville de rejoindre pour le première fois la Terre Adélie.
L ' expédition rentrera cette fois en France par Nouméa, Tahiti et le canal de Panama, tournant définitivement le dos à la banquise...

Que sont-ils devenus ?

Le 9 août 1951, une note du Service Hydrographique de la Marine (SH2/ EMG1/SH5411/SHO) enjoint d'arrêter tous les travaux à bord du "Commandant Charcot" concernant les expéditions polaires et de récupérer à bord tous les instruments fournis par la Marine Nationale. Il n'y a plus d'équipage disponible non plus, et la quatrième campagne d'exploration polaire australe est annulée.
On achève pourtant le carénage du "Commandant Charcot", en vue de sa cession au ministère de la France d'OutreMer. Mais ce n'est qu'un répit: envoyé comme stationnaire à Madagascar dans la perspective d'être employé comme ravitailleur des missions aux îles australes, il est rapidement rappelé en métropole et mis en réserve normale à Brest à compter du 1er février 1952. Il n'en repartira jamais.
Pierre Widlund abandonne aussi les Expéditions Polaires Françaises. Son mariage tardif n'a pas résisté à ses absences. Il finira sa vie sur la Côte d' Azur, " captain " puis simple gardien de divers yachts. C'est sur l'un d'eux que son corps sera découvert sans vie, au bord d'un quai de Cannes, le 16 juillet 1973.
Quant au petit Stinson, dont le CdN est suspendu le 7 juillet 1951 (date du retour du "Commandant Charcot" en Métropole), il poursuivra vaillamment sa carrière quelques années encore, bien loin des vastes horizons glacés.


Sources :
- Extrait du journal N° 195 "Le Trait d'Union", revue de branche française d'Air Britain
- Auteur de l'article : Patrick Vinot Préfontaine


Nous remercions M. Jean Delmas président de l'assocition qui nous a autorisé en avril 2001 à publier cet article.


L'hydravion au service des EPF  
La première expédition La fin confuse de la troisième expédition
La deuxième expédition Le "Commandant Charot"
   
  • Sources et remerciements

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