Vitus Béring - La première expédition
Peu
avant sa mort, en janvier 1725, Pierre 1er lance le grand projet d'exploration
de l'est de son empire avec des directives officielles claires : "Vous
devez établir où commence la côte américaine
et atteindre une des colonies européennes."
À cette époque, la Californie est espagnole. La terre de
Rupert (futur Canada) est convoitée par les aventuriers anglais
et français. La future compagnie de la Baie d'Hudson est déjà
installée depuis 50 ans dans la baie qui donna son nom.
Au printemps 1725, Béring quitte St Pétersbourg, devant
lui s'étendent 130 degrés de longitude, des milliers de
kilomètres de forêts, tourbières, fleuves et lacs.
Seuls quelques collecteurs d'impôt, nobles en exile et chasseurs
de fourrure s'étaient aventurés avant lui dans cette immensité.
Il lui faudra 3 ans pour rejoindre le Kamtchatka où il fait construire
un bateau. Suivant les indications glanées avant son départ,
récit de voyageur, cartes approximatives, il met voile vers le
nord-est.
Il passe le détroit qui portera son nom et les voiles du St Gabriel
le poussent jusqu'à 67°18' de latitude nord sans apercevoir
les montagnes de la Grande Terre (l'Alaska) que des récits situent
sous ces latitudes.
Homme prudent, il fait demi-tour fidèle à sa devise : "Si
tu ne veux voir ton vaisseau le jeu des vents, prends garde." Extraite
des odes d'Horace.
En janvier 1730, Béring rentre de sa première expédition,
elle aura duré 5 ans, loin de satisfaire les objectifs que lui
avait dictés le tsar et surtout sans avoir mis en évidence
les terres que des savants de salon ont fait figurer sur leurs cartes.
Béring et ses officiers parlent des Tchoutches, habitants les côtes
de l'actuelle Tchoukochka et de la péninsule d'Anadyr. Ils parlent
du Kamtchatka et de ses volcans.
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