L’ENVOL DE L’OERN
Les membres de l’expédition, accompagnés du lieutenant
Svedenborg présent en tant que remplaçant, quittèrent
la Suède le 18 mai 1897 à bord du navire le Svenskund qui
jeta l’ancre près de la maison de Pike le 30 mai. Le hangar, construit
l’année passée n’avait pas trop souffert des intempéries
et put être à nouveau utilisé. Les préparatifs
se poursuivirent, et tout fut prêt le 1er juillet.
Il
est intéressant de noter que cette expédition était
très bien couverte par les médias. La publicité s'en
est appropriée l'image avec des reproductions comme celle-ci. Il
s'agit notamment d'une carte collection pour le cacao Van Houten.
Le 11 juillet 1897, à 13 h 46, le ballon s’envola avec ses trois
membres d’équipage. C’est à ce moment qu’il fut baptisé
l’Oern (« aigle » en suédois). Avec des mouvements assez réguliers,
l’aérostat s’éleva doucement et prit la direction du nord-est,
laissant traîner derrière lui les guideropes dans l’eau.
Quelques instants plus tard, le ballon se mit à descendre et un
mouvement brusque plongea la nacelle dans l’eau (selon d’autres sources,
elle n’aurait fait que l’effleurer), puis il remonta si rapidement qu’il
fallut déjà vider 207 kg de lest de sable. Les guideropes,
précieux éléments sur lesquels comptait l’expédition,
cassèrent (ou se dévissèrent). Cet incident modifia
considérablement la trajectoire du voyage, puisque privé
de ses possibilités d’orientation, le ballon était à
la merci du vent.
Du
11 au 14 juillet, le ballon poursuivit sa route dans les airs. Andrée
et Strindberg consignèrent le détail de l’expédition
et leurs observations sur des carnets. Le ballon suivait la direction
de l’est. Parfois, des brouillard se formaient et le ballon descendait.
Cette perte d’altitude était due au passage du ballon d’une zone
de soleil à une zone d’ombre. La partie inférieure d’un
guiderope fut réparée à l’aide de câbles de
délestage, et le 12 juillet, la navigation aux guideropes commença.
La direction suivie était est. Dès que le ballon entrait
dans un nuage, l’altitude diminuait tant que les guideropes frôlaient
la glace. Dans la nuit, le ballon fit une chute de 500 m à 20 m.
Les câbles ne se tendirent pas. Puis les vents poussèrent
le ballon vers le nord et la brume s’installa. Pendant toute la durée
du vol, la température avoisina 0 degré. Dans l’après-midi,
la nacelle fut si basse qu’elle heurta la glace. Du lest fut jeté
par dessus bord. La direction devint ouest. Dès lors, les chocs
de la nacelle sur la glace s’enchaînèrent les uns après
les autres. A 22 heures, l’Oern s’arrêta, ballotté au gré
du vent et accroché pendant 13 heures à un bloc de glace.
Le 13 juillet, il se dégagea. La brume s’épaissit à
nouveau et du givre se déposa sur les cordes, augmentant la surcharge
pondérale. La direction était est. Dans l’après-midi,
les chocs contre la glace recommencèrent, et un incendie sans grande
gravité se déclara. Le 14 juillet, le vol était toujours
lent et bas. La nacelle heurta si souvent la glace qu’Andrée décida
d’interrompre là le voyage et d’atterrir. Les soupapes furent ouvertes,
et les trois aéronautes débarquèrent sur la glace
flottante, à plus de 300 km de la terre polaire la plus proche
(320 km de la terre du Nord-Est et 350 km de la terre de François-Joseph).
Le voyage avait duré soixante-cinq heures.
L'Oern aprés l'atterrissage.
Origine: Société Suédoise d'Anthropologie
et de Géographie |
Cartes
postales de l'expédition (Cliquer pour
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Pendant le vol en ballon, des messages furent envoyés par pigeons
voyageurs ou par bouées. Seules quatre petites bouées furent
retrouvées à différentes dates (dont une après
1.142 jours de dérive), ainsi que la grosse qui devait être
jetée au pôle. Un seul message par pigeon voyageur fut intercepté.
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