LE PATRIMOINE DES TAAF
RESTAURATION DE LA STATION PORT-JEANNE D'ARC
La station baleinière de Port-Jeanne d'Arc
En 1893, les frères Bossière du Havre, fils du dernier
armateur français à avoir pratiqué la pêche
à la baleine, obtiennent, du gouvernement français, la concession
exclusive des îles Kerguelen, pour 50 ans. Ils souhaitent y installer
une usine baleinière moderne. Autour de chaudières à
charbon produisant de la vapeur seraient construits des autoclaves pour
faire fondre le lard des mammifères marins.
A cette époque, plusieurs grandes villes du monde occidental utilisent
l'huile de baleine pour leur éclairage. Cette huile sert encore
dans l'industrie textile. De la chair on peut obtenir des farines animales,
et les fanons des baleines mysticètes servent aux armatures de
parapluies, d'ombrelles et de corsets.
En 1906, les Bossière font appel au savoir-faire et aux capitaux
des Norvégiens. Ce sont eux qui construisent la station de PJDA
et la gèrent pendant ses quelques années d'activité.

La station vers 1908 |

La station vers 1910 |
En trois mois, 300 Norvégiens édifient une véritable
petite ville. Les archéologues estiment qu'il fallut 460 tonnes
de sapin du Nord et 2.500 tonnes d'acier.
La production d'huile commence en 1907.
L'usine tourne tout au long de l'année, avec une centaine d'ouvriers
et de cadres Norvégiens.
L'activité interrompue pendant la première guerre mondiale,
est reprise en 1919 par une compagnie du Cap. En 1922, l'usine ferme définitivement,
en raison de la raréfaction des baleines et des éléphants
de mer surchassés, plus encore de la création des navires-usines
qui traitent à bord les baleines.
Dans les années '30, l'effondrement des cours de l'huile de baleine
remplacée par des huiles de synthèse marquera la fin de
l'activité baleinière industrielle à grande échelle.
Port-Jeanne d'Arc est un site de 6 hectares totalement isolé. La
plus proche vie humaine est celle de la base de Port-aux-Français,
à 4 heures de bateau.
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La station abandonnée en 1955 |
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Le piteux état de l'atelier de
l'usine à l'arrivée des archéologues (novembre
2000) |
LE PATRIMOINE DES TAAF :
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