LE PATRIMOINE DES TAAF
RESTAURATION DE LA STATION PORT-JEANNE D'ARC
Les étapes de la restauration
Au cours des six mois qu'a duré la mission, deux bâtiments,
symboles de l'autarcie des baleiniers de PJDA, l'atelier de mécanique
et la porcherie.ont été restaurés.
Seul ici est présenté le travail accompli pour remettre
en état l'atelier mécanique.
C'est bien avant la mission PJDA 2000/2001 qu'avait commencée l'opération
de restauration de l'usine baleinière. Puisqu'on ne disposait ni
de cartes à la bonne échelle, ni de plans de l'usine, il
avait fallu les dresser dès 1994. Des techniques mises au point
par J.-F. LE MOUËL dans un autre milieu sévère, l'Arctique,
permettaient de relever le défi. On utilise un théodolite
à laser qui permet non seulement des levers rapides - entre les
rafales de vent !- mais encore de traiter les données in situ,
en temps réel.
Depuis des années également, la Mission du Patrimoine des
TAAF avaient fait appel aux " Anciens " qui, depuis la création
de la base de Port-aux-Français, avaient pu passer par PJDA et
prendre des photos " souvenirs " de la station. Cette masse
iconographique fut structurée en une base de données iconographiques
que les ordinateurs embarqués permirent de consulter quotidiennement.
Dès l'arrivée sur le terrain en novembre 2000, l'équipe
s'employa à nettoyer le site des vieilles ferrailles et de tous
les déchets " non-historiques " qui avaient pu s'y accumuler
au cours des 50 dernières années. Lorsque arriva le Marion
Dufresne, navire ravitailleur des TAAF, plusieurs tonnes de ces déchets
mis en caisses furent évacués du site par l'hélicoptère
de service ; celui-ci rapportait des cales du navire les éléments
utiles à la restauration proprement dite. On était désormais
à pied d'uvre.
D'abord furent positionnés sur les plans de l'intérieur
de l'atelier tous les éléments mobiliers (machines, outils,
placards, tiroirs, vis, clous, barils, etc.). Numérotés,
ils furent alors évacués dans un autre bâtiment de
la station.
Puis on démonta les tôles du toit et le bardage - ou ce qu'il
en restait ! - pour retrouver, nue, l'ossature bois du bâtiment.
Chacun de ses éléments, dûment numéroté,
fut démonté et renvoyé à la menuiserie de
Port-aux-Français où il fut nettoyé, restauré
puis remis sur épure.
Du bâtiment, il ne restait plus au sol que les solives de plancher,
la plupart d'entre elles trop pourrie pour être réutilisée.
C'est alors que, sous ce qui avait été le plancher commença
le travail archéologique proprement dit. La fouille fut menée
avec beaucoup de méticulosité à la truelle, au pinceau
et à la curette de dentiste.

Intérieur de l'atelier |

La fouille archéologique commence entre les
solives de plancher
ou ce qu'il en reste ! |

Démontage des équipements |
Chaque objet mis au jour est nettoyé, numéroté,
et doté d'une fiche descriptive. Puis il est conditionné
pour être éventuellement acheminé vers le Laboratoire
de conservation, restauration et recherche du CNRS à Draguignan
où il recevra les soins que nécessite son état. Dans
3 ou 4 ans, ce travail achevé, il pourra revenir à PJDA.

Démontage des bâtiments |

Les caisses de déchets " non-historiques
"
vont être héliportées sur le Marion-Dufresne |

Du Marion-Dufresne arrivent les bois de restauration |
Reconstruction |

Dans la menuiserie de Port-aux-Français,
les charpentiers mettent sur épure les éléments
de l'ossature bois. |

Fondation |

Sur l'ossature est posé le bardage bois de même espèce
et de même qualité que le bardage d'origine. |

Grâce à des échantillons de peintures
prélevés par les archéologues en 1998, une entreprise
fournisseur des Monuments Historiques norvégiens a pu reconstituer
la peinture d'origine. |
La restauration en bref : 95 % du bois d'origine a été
sauvé et remis en place, 4 %, récupéré sur
d'autres bâtiments effondrés de la station, et 1 % remplacé
par du bois neuf de même espèce et de même qualité
que l'original.
Le bardage a, quant à lui, été remplacé à
100 %.
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L'atelier restauré sous différents angles |
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LE PATRIMOINE DES TAAF :
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