LE PATRIMOINE DES TAAF
LA PIERRE DE PELLEFOURNIER
La découverte de la pierre gravée
C'est
en 1994, lors d'une mission d'inventaire du patrimoine historique des
TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises), que Jean-François
Le Mouël, archéologue et chercheur au CNRS, recense une centaine
d'inscriptions dans la pierre sur les îles Saint-Paul et Amsterdam.
L'une d'elle, celle de Pellefournier l'intrigue particulièrement.
En effet, alors que les autres inscriptions racontent le plus souvent
des naufrages et citent les noms du bateau, du capitaine et des marins,
celle de Pellefournier est définitivement celle d'un " terrien
". .
Longue de 1,55 m et haute de 75 cm, elle porte, gravé en lettres
profonde, le message " Pellefournier Emile Mazarin de Noyarez, Grenoble,
Canton de Sassenage, Département de l'Isère, 1844 ".
Suite des recherches en Isère
Désireux de percer le mystère de cette pierre, Jean-François
Le Mouël décide de se rendre en Isère. Grâce
aux mairies de Noyarey et de Sassenage, aux archives départementales
de l'Isère et aux archives des Armées, grâce aussi
à des généalogistes locaux, il parvient à
mettre un visage et une histoire sur le nom gravé, sans pour autant
retrouver d'actuelle descendance.
Il découvre qu'Emile Pellefournier, dit Mazarin, est né
à Grenoble en 1819, qu'il s'est marié à Noyarey en
1852 avec Marie-Célestine Vial, dont il a eu un fils Emile-Joseph
né en 1860 et décédé en 1937. Enrôlé
le 28 octobre 1840 au titre de grenadier, il a quitté l'armée
le 1er juin 1847, sur l'actuelle île de la Réunion. Son pedigree
militaire donne même une description physique de cet homme, qui
avait sans doute participé au corps expéditionnaire français
au moment où la France tentait de prendre position dans ces territoires
(l'Ile Saint Paul fut revendiquée par la France en 1843).
La mémoire de Pellefournier et l'avenir de la pierre
Fort de ses découvertes, Jean-François Le Mouël souhaite
qu'Emile Pellefournier survive dans les mémoires. Ce vu sera
exaucé dès janvier 2002, puisque les TAAF ont décidé
de reproduire la pierre gravée et son texte dans sa leur nouvelle
collection de timbres.
En outre, en ce moment même à Amsterdam, à l'initiative
des TAAF, deux archéologues du Laboratoire CNRS de Draguignan s'emploient
à mouler les inscriptions lapidaires. Ces moulages devraient faire
l'objet d'une exposition dans les années à venir.
LE PATRIMOINE DES TAAF :
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