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Jean-Baptiste Charcot
Pellicules photographiques retrouvées
après le naufrage |
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Du Pourquoi-Pas ? brisé par la tempête sur les rochers
de la côte islandaise, la mer a rejeté sur la grève
de nombreuses épaves.
On a pu recueillir la plaque de dunette en cuivre et argent qui porte
les mots Honneur et Patrie, devise des marins français.
On a retrouvé des morceaux de la barre du gouvernail brisé,
des bouées de sauvetage
et cinq petites bobines de pellicule
photographique, à demi recouvertes de sable.
Cela semblait bien insignifiant au milieu de tous ces débris du
Pourquoi-Pas ?.
Pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, ces pellicules ont été
ballottées par les vagues avant de venir s'échouer. Elles
furent envoyées à M. Zarzecki, consul de France à
Reykjavik qui rassemblait tout ce que la mer avait rejeté.
Celui-ci les remit au commandant de l'Audacieux qui ramenait en
France, avec Eugène Gonidec, seul survivant du naufrage, Robert
Gessain et Michel Perez qui venaient de passer une année au Groenland
avec la mission Paul Émile Victor.
Le docteur Gessain pensait que ces bobines de pellicule avaient appartenu
à Charcot ; qu'elles contenaient les dernières photographies
qu'il avait dû prendre et qu'il devait les faire développer
à son retour en France.
Ces bobines ont été confiées par Robert Gessain le
9 octobre 1936 à M. Chuzeville, photographe portraitiste à
Paris, qui s'est efforcé d'en tirer les meilleurs résultats.
Ce dernier nous confia dans une lettre émouvante : " Ce
n'est pas sans émotion que je me suis mis immédiatement
en mesure, aidé par un de mes fils, de procéder au développement
de ces pellicules car nous pensions qu'elles contenaient peut-être
la dernière photo d'un visage cher à une maman, une veuve
ou à de petits orphelins des malheureux naufragés de cette
terrible catastrophe ".
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