Jean-Baptiste Charcot
La Deuxième Expédition Antarctique 1908 - 1910
D'où vient donc l'étrange attirance de ces régions
polaires, si puissante, si tenace qu'après en être revenu,
on oublie les fatigues morales et physiques pour ne songer qu'à
retourner vers elles ? D'où vient le charme inouï de ces contrées
pourtant désertes et terrifiantes ? ainsi s'exprime Charcot
en février 1905.
Dès
1906, l'idée de Charcot, c'est de repartir pour approfondir les
travaux effectués avec le Français au travers d'une
nouvelle expédition française de grande envergure.
En septembre 1907, la construction du Pourquoi-Pas ? est officiellement
lancée aux Chantiers Gautier de Saint-Malo.
Ce second bateau polaire, plus grand et plus puissant que le Français
est un trois-mâts barque à machine auxiliaire dont les aménagements
intérieurs comportent trois laboratoires et une bibliothèque.
Cette
expédition antarctique comporte un hivernage à l'île
Petermann jusqu'en novembre 1909 dans une anse trouvée le 1er janvier
1909 et dénommée Port-Circoncision en souvenir du grand
navigateur français Bouvet de Lozier qui avait baptisé ainsi
l'île qu'il avait découverte le 1er janvier 1739.
Malgré la lassitude de l'hivernage et les avaries du navire, la
campagne d'été finale est fertile en résultats et
en découvertes nouvelles. Le 11 janvier 1910, on a dépassé
la latitude extrême atteinte jusqu'ici dans ces parages. La Terre
Alexandre 1er se montre sous un angle nouveau qui permet d'en améliorer
le tracé. Puis, découvrant une terre inconnue qui reçoit
le nom de Charcot en hommage à son père, Charcot reprend
sa route vers l'ouest à la lisière de la banquise, se faufilant
dans la brume au milieu des icebergs.
Charcot,
à la limite de ses forces, avec un équipage épuisé
et des soutes presque vides, donne bien à regret le signal
du retour. Après dix jours de navigation dans le Pacifique
sud, le Pourquoi-Pas ? entre par l'ouest dans le détroit
de Magellan et mouille dans la petite rade de Puerto Gallante.
Le 11 février 1910, le Pourquoi-Pas ? arrive à
Punta Arenas et Charcot adresse à l'Académie des Sciences
à Paris un télégramme dont la conclusion reflète
sa modestie : ...Avions rêvé davantage. Avons fait
du mieux possible.

Punta Arenas, la Cinquième Compagnie
de Pompiers a
offert une réception en l'honneur de l'équipage
-photo transmise par Mauricio ROSAS PERRIERE
directeur de la compagnie en 2008.
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Pendant le chemin du retour vers l'Europe, la décision est
prise : le Pourquoi-Pas ? va retrouver la France à
Rouen.
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