LES FRERES BOSSIERE
La deuxième campagne 1912-1913
En 1911, les Frères Bossière forment la Société
Concessionnaire des Iles Kerguelen et annoncent en fin d'exercice un bénéfice.
Toujours dans l'optique d'élever des moutons, une campagne de prospection
territoriale est montée en 1912 sur les Kerguelen. C'est le baron
Pierre Decouz qui est missionné en tant que responsable de la mission.
L'objectif qui lui est fixé est de trouver le meilleur terrain
pour créer une colonie et accueillir les ovins.
Accompagné du guide de haute montagne Valérien Culet, il
débarque le 1er février 1912 et explore le Golf du Morbihan.
Après quelques jours et un aller-retour à Durban, d'où
il ramène quelques moutons, il s'installe dans la Baie de l'Observatoire
fin mars pour préparer son hivernage.
Les frères Bossière créent la Compagnie Générale
des îles Kerguelen, Saint Paul et Amsterdam en septembre 1912.
Deux bateaux sont armés, le "Jacques" et le "Yves
de Kerguelen".
L'ensemble de la campagne pourtant bien débutée va être
anéanti, par une série de contretemps.
Le Baron Decouz à plusieurs reprises ne respecte pas les recommandations
qui lui ont été données : peut-être découragé
par un hivernage trop long et sûrement par la déception de
ne trouver que des terres désolées. Avec son guide, il quitte
les Kerguelen sans attendre les navires promis par les frères Bossière.
Le Baron Decouz ne ramène que peu d'informations exploitables après
un an passé aux Kerguelen et pourtant il tient des conférences
et écrit des articles sur son expédition.
Les deux navires ratent leur rendez-vous aux Kerguelen.
Le "Yves de Kerguelen" débarque fin avril 1913 à
Port Gouvieux du matériel destiné à l'équipage
du "Jacques". Après trois mois d'attente et quelques
cartographies du secteur, le "Yves de Kerguelen" repart vers
Cap Town. Il y est vendu dans la plus grande confusion en décembre
pour une bouchée de pain.
Le "Jacques" arrive à port Gouvieux le 17 août.
Il réussit à débarquer un millier de moutons sur
la presqu'île Bouquet de Grye. L'endroit est mal choisi, il est
aride et inhospitalier. Quand la première guerre éclate,
seuls deux cents moutons ont survécu. La campagne est un échec
total. "
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