LA FANTASTIQUE HISTOIRE DE JARKOV
Jarkov, un témoin privilégié pour les scientifiques
Aujourd'hui, Jarkov, encore prisonnier du permafrost, repose dans une
cave aux parois de glace qui a la particularité de conserver tout
au long de l'année une température constante de - 15°C.
Un contexte idéal pour les scientifiques du monde entier qui viennent
de débuter les premières recherches. L'enjeu scientifique
est en effet considérable.
Mort à 47 ans il y a 20380 ans (résultat des datations au
carbone 14), Jarkov doit nous permettre de mieux connaître l'origine
du mammouth laineux, son environnement, son bol alimentaire, mais aussi
les causes réelles de son extinction.
© Francis Latreille / Cerpolex
Des premiers résultats très prometteurs
Plusieurs laboratoires du monde entier couvrant de très nombreuses
disciplines scientiques sont associés au programme d'étude
Mammuthus et les résultats de leurs recherches commencent à
nous parvenir.
Ainsi, l'Institut de biodiversité des écosystèmes
de l'université d'Amsterdam a pu analyser les mousses, graines,
fleurs, pollens et champignons prélevés dans les poils et
autour du bloc. Leur remarquable état de conservation a permis
d'ores et déjà d'en déduire qu'ils appartenaient
à un environnement de steppe et non de toundra.
Alors que l'image de mammouths se déplaçant dans un paysage
de toundra enneigé est bien ancrée dans l'esprit du public,
les premières analyses remettent aujourd'hui totalement en cause
cette notion.
Par ailleurs, le professeur Daniel Fisher, paléontologiste au muséum
de préhistoire du Michigan (USA) vient d'étudier un petit
échantillon prélevé à la base de l'une des
défenses de Jarkov. La croissance des défenses chez un mammouth
mâle, le cas de Jarkov, nous renseigne en effet sur le climat, les
ressources en nourriture et le comportement individuel.
Cette recherche en est à ses débuts, mais le scientifique
peut affirmer aujourd'hui que Jarkov était en bonne santé
au moment de sa mort. Elle a eut lieu au sortir de l'hiver, alors que
la température était modérée. Plusieurs indices
montrent également que durant les 3-4 dernières années
de sa vie, l'animal a migré plusieurs fois entre des latitudes
élevées et une zone plus méridionale.
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