COUPURE DE PRESSE
UNE EXPLORATION AUX TERRES LES PLUS SEPTENTRIONALES
Source : L'illustration - N°4212 - 24 novembre 1923
Résumé
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Parmi les terres les plus septentrionales, il y a le Groenland.
Ce désert glacé est la plus grande île de la
terre après l'Australie, elle représente un quart
de l'Europe. Il est fascinant d'imaginer cette région recouverte
d'un immense glacier, où le paysage toujours blanc et désertique
rend les distances considérables, où la glace se transforme
en montagne pouvant s'élever jusqu'à 3000 m. Malgré
les difficultés évidentes pour l'homme sur ce territoire
inconnu, les Danois l'explorent encore en 1920
. Le Groenland
leur appartient depuis environ 50 ans et ils ont presque relevé
la totalité des contours extérieurs.
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D'inexplorée, il ne reste plus que la terre Peary située
proche du pôle Nord, derrière la banquise. Cette terre
de l'extrême, impossible d'accès par bateau sera explorée
par Lauge Koch à partir de l'été 1920. Il installe
son camp de base sur la baie de Robertson située sur la côte
ouest du Groenland, près de l'entrée sud de la manche
arctique. Des esquimaux habitent cette région et c'est pourquoi
Koch choisit de s'y installer. Ainsi, il dispose de personnel et d'équipements
sur place pour mener à bien son expédition. |
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Il existe deux itinéraires possibles. Le premier, plus long,
sera emprunté à l'aller et le second au retour. A
l'aller, il contourne les côtes du Groenland en passant par
la banquise où le détroit de Smith et le Canal Kennedy
sont le passage pour atteindre l'océan glacial. Au retour,
il coupe le glacier par l'intérieur en direction du sud-ouest.
L'expédition est fin prête et prend son départ
le 18 mars 1921. M. Koch et son équipe d'esquimaux disposent
de 19 traîneaux, 200 chiens et 4 tonnes d'approvisionnements
transportés par caravane. La seule faille à ce projet
est l'absence de vivres pour le retour, il est prévu de chasser
du gibier pour nourrir hommes et chiens.
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Les
débuts sont difficiles, la température descend jusqu'à
- 40°C et la banquise le long de la côte Nord est parsemée
de monticules de glace. Ce
dur passage se fait à la force des poignets et, après
cette réussite, Lauge Koch renvoie en arrière son
équipage pour augmenter ses chances de réussite :
Il garde avec lui 3 esquimaux, 3 traîneaux de vivres et 32
chiens en parfaite forme. Le 5 mai, après 6 semaines de route,
il atteint son but et commence sa carte de la terre Peary. Au Nord,
il atteint l'extrême pointe du Groenland (encore vierge de
pas humains) et deux semaines plus tard, il relie au cap Bridgman
ses relevés à ceux exécutés avant sur
la côte Nord-Est. Une uvre géographique s'achève,
le Groenland est situé sur la carte.
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Le retour s'amorce comme prévu par le second itinéraire
en prenant la direction sud du Fjord Indépendance. La situation
est plus que difficile : 1100 km séparent l'équipée
de la baie Robertson où se trouve le camp de base. Il n'y
a plus de vivres, pas de gibier à chasser et la moitié
de la meute meurt de faim. Finalement, la chance se présente
sous la forme de 9 bovins musqués qui sont chassés
et permettent de nourrir les chiens. Ainsi, l'équipée
parvient au sud du Fjord Independance. 6 semaines de répit
sont accordées : Lauge Koch étudie le terrain tandis
que les esquimaux chassent pour la suite du retour.
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Le 15 juillet avec peu de vivres, l'explorateur et son équipe
commencent la traversée de 700 km du grand glacier groenlandais.
De nouveau, ils rencontrent de nombreux obstacles (neige molle,
crevasses, escarpement de glace) et parviennent difficilement au
plateau formé par le sommet du glacier. De là, la
progression va être plus rapide. Seul problème, il
n'y a plus de vivres. Pour les hommes, la lutte contre la faim va
durer 24 jours. Après avoir mangé les chiens pour
survivre, ils vont trouver leur salut dans une tempête d'est
pendant laquelle Lauge Koch à l'idée de créer
une voile sur le traîneau. Celle-ci leur permet de rejoindre
leur camp de base ainsi que leurs vivres, quel délice de
trouver toute cette nourriture.
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Après cette expédition, M. Koch est encore resté
2 ans au Groenland. En 1922, il se livre à une expérience
automobile (avec 2 tracteurs Forson) sur les glaciers. Malgré ses
échecs, il garde foi dans l'application de l'automobile pour l'exploration
des régions polaires.
A lire aussi : EN AVION AU-DESSUS DU GROENLAND (1933)
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