LES INFORMATIONS
Date
Titre |
Juin 2003
François Beiger - Objectif Groenland - Retour vers
Tasiilaq |
François Beiger - Objectif Groenland
Cela fait un peu plus de deux semaines déjà
que j'ai quitté Tiniteqilaaq avec Max pour
progresser dans ces montagnes arctiques qui flirtent
avec le cercle polaire. Mais comme je le faisais remarquer,
sans mes propres compagnons à quatre pattes.
C'est un peu comme un vide autour de moi. Il me manque
la complicité avec Ganac, la subtilité
avec Étoile, les coups de gueules avec Lugalik
et ces moments forts qui m'unissaient avec eux dans
les tempêtes. Une partie de ceux-ci sont restée
dans les Alpes, avec justement ma chienne de tête
Ganac et son équipe plus quelques nouveaux
qui sont nés en février de cette année.
Les autres, les retraités comme je les appelle,
sont restés au Canada où j'ai toujours
un pied à terre. Ils y vivent des jours heureux
gardés par un couple d'amis sur qui je peux
compter et où je suis souvent.
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En faisant cette mini expédition sur la côte
est du Groenland je ne peux pas prétendre connaître
l'île. Mais je peux dire que j'ai goûté
à certaine aventure. Un autre genre que celle du
Canada. Sans vouloir me répéter, les montagnes
sont tout un défi dans cette expédition.
La condition physique doit être celle d'un alpiniste.
Pour les chiens c'est la même chose. Les étapes
sont plus courtes que celles que j'avais l'habitude de
faire sur la toundra. Entre trente et quarante kilomètres
par jour alors qu'au Nunavik la moyenne était de
quatre vingt. Par contre les dénivelés sont
autrement plus importants. C'est une trans-alpe dans un
environnement arctique !
En quittant le dernier sommet, il y a tout juste trois
jours, le temps s'était légèrement
amélioré. Seulement voilà ! Comme
dans toutes les montagnes, la météo a ce
caprice de pouvoir changer en quelques minutes. Un vent
d'Ouest s'était levé et avait rendu la progression
extrêmement difficile. De plus, la température
ces derniers jours, était remontée et avoisinait
les cinq degrés au-dessus du point de congélation.
C'est dire qu'il faisait chaud pour les chiens comme pour
Max et moi. Et pour nous arranger tout cela, la pluie
s'en était mêlée. Une petite pluie
fine, un crachin qui avait rendu notre progression titanesque.
Les yeux plissés, la tête baissée,
le dos arque bouté, j'essayais de franchir un passage
de séracs sur un minuscule glacier. Les chiens
enfonçaient avec leurs pattes dans la neige mouillée.
L'effort était deux fois plus considérable.
Par moment je faisais un pas en avant et j'avais l'impression
d'en faire deux en arrière. Dans les montées,
je relayais Max pour pousser sur le guidon du traîneau.
Dans les descentes je laissais Max diriger les manuvres.
- On va s'arrêter sur le replat pour laisser souffler
les chiens.
- Une gorgée de thé nous fera également
du bien ! Lui répondis-je.
Ils avaient le poil tout mouillé, la langue pendante,
la queue basse signe d'effort et de fatigue. À
peine arrêté, les uns assis avec un regard
vide, les autres couchés la tête entre les
deux pattes avant, ils lapaient inlassablement la neige.
La pluie dégoulinait de mon bonnet et embuait mes
yeux. C'était ce sale temps et surtout la remontée
des températures de ces derniers jours qui nous
avaient empêché d'approcher le Mont Forel
! Quand je dis que la nature restera toujours maître
de la situation ! Rien ne sert de la braver.
Nous voilà reparti en direction d'une petite
combe neigeuse que je distinguais à peine dans
ce décor blanc. Le vent s'enroulait comme une
tornade et rebondissait de chaque côté
des parois. On croisait des traces de renards polaires
et de perdrix blanches diluées dans la neige
mouillée. Soudain, en abordant une descente
qui débutait par un virage à droite,
Max n'avait pas remarqué la roche plate cachée
par un léger dévers. Les chiens, à
fond de train, entamèrent cette descente. Max,
les deux pieds sur les minuscules petits montants
arrière, moi, assis à l'avant du traîneau,
en arrivant sur la roche avec le patin gauche un effet
de frein brutal envoya le traîneau en toupie.
Les chiens, déstabilisés par ce coup
d'arrêt, partirent dans le dévers. Pour
ma part, je fus éjecté du traîneau
en prenant un coup de patin dans la cuisse gauche,
quant à Max, un pied sur le frein, les deux
mains sur le guidon il essaya de contrôler tant
bien que mal l'incident tout en arrogant ces chiens. |
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- Ha ! Ha ! Ha !
" Ganit ", compris vite que c'était loin
d'être la bonne direction. Elle remonta la pente
du dévers pour retrouver la bonne piste. Fort heureusement
ce plongeon se termina par une grosse frayeur et un hématome
à la cuisse. Une pause pour retrouver nos esprits,
vérifier les attelages des chiens, démêlé
la ligne de trait, puis reprendre ce passage un peu ardu.
Je trouvais également que l'atmosphère se
refroidissait. La neige devenait craquante en surface.
Une mince pellicule de glace se formait. Les chiens enfonçaient
moins.
- Il se pourrait bien que cette nuit il y ait une chute
du thermomètre ! Que je fais remarquer à
max !
- Ce n'est pas nous qui allons nous en plaindre !
- Non ! Mais attention aux pattes des chiens si cette
neige mouillée se transformait en tessons de glace
coupants. As-tu des bottines pour eux ?
- Non !
- J'ai emporté de la crème au cas-ou !
Le ciel devenait plus limpide. La clarté s'en ressentait.
Avec la blancheur et la réverbération de
la neige, j'avais du mal à imaginer l'heure qu'il
pouvait être. Huit heures du soir ! Ce qu'il me
manque aussi dans cette expédition, c'est cette
présence de la grande faune que je ressentais à
chaque fois. Même si je ne la voyais pas, je la
flairais dans l'air. Se sentir épié ou guetté
faisait parti de mes fantasmes arctiques ! Sur la côte
est du Groenland, à part une petite quantité
d'ours polaires, il n'y a rien d'autre. Pas de caribou,
pas de buf musqué. Par contre sur la côte
ouest et plus au nord on retrouve ces animaux en grand
nombre. Surtout les bufs musqués qui sont
venus, il y a des millénaires, par le passage entre
l'île d'Ellesmere et le Nord duGroenland. C'est
d'ailleurs ce même passage qui a permis à
ce peuple Inuit de migrer sur cette île et de venir
s'y installer.
- Ce replat va nous servir pour monter notre tente et
passer la nuit.
- Une nuit sans pénombre et surtout sans nuages
!!
Les chiens installés, le campement monté,
une soupe de lentilles et quelques tranches de fromages
grignotées accompagné d'un thé tiède
et bien sucré, chacun s'enfilait dans son sac de
couchage pour passer le dernier bivouac au milieu de ces
sommets dont les pierres doivent avoir bien des choses
à conter !
Max me précisa :
- Demain nous allons rejoindre Tasiilaq en longeant le
bord d'une rivière qui n'a pratiquement pas gelée
de tout l'hiver. Ici, ce dernier, qui semble se terminer
prématurément, a été anormalement
chaud. Avec des écarts de températures tout
aussi inhabituel. Tantôt au-dessus du point de congélation,
tantôt des jours à moins vingt. Alors qu'au
Canada, les records de froid se sont succédés
cet hiver 2003 ! !
C'est donc une autre expédition qui va s'achever
pour moi. Une expédition qui n'a ressemblé
en rien à celles que j'ai fait auparavant au Canada.
Par contre, les peuples Inuit continueront toujours à
me fasciner. Cet accueil, cette chaleur, cette sagesse,
ces visages souriants, cette jeunesse pétillante
même si elle semble déboussolée et
on pourrait l'être à moins ! Quand je vois
ce que l'homme blanc a pu apporter comme cochonneries
aussi bien en nourriture qu'en matériel qu'en pollution
! Tout ce qu'il laisse sur place comme souillure quand
il a fini de s'emparer des richesses !
Cette expédition était aussi celle de la
solidarité de toutes ces personnes, et j'en profite
pour les remercier, qui auront permis à ce groupe
de jeunes français, handicapés mentaux,
de venir passer une semaine ici à Tasiilaq. Ce
sont ces liens d'amitiés que j'ai liés avec
Kaïa, avec Anne-Mette, cette danoise qui s'occupe
avec beaucoup de passion du foyer d'Inuit défavorisé.
C'est aussi ces innombrables chiens groenlandais qui resteront
toujours les compagnons de travail et d'aventure de l'homme
qui aime le froid ! Je sais déjà que je
retournerai à Tasiilaq pour justement rapporter
de jeunes chiots qui me permettront d'avoir la troisième
race de chiens polaires dont je veux m'équiper
pour préparer le prochain défi qui pointe
déjà son nez dans mes esprits et sur le
papier ! Une nouvelle grande expédition, avec mes
chiens cette fois-ci, et toujours à la rencontre
d'un peuple. Alors, rendez-vous en 2005, mais auparavant,
cet automne 2003, place au livre et au film sur "
Objectif Groenland "
Une grande tournée de conférences commence
en France. Découvrir les villes et les dates en
visitant le site www.objectif-groenland.com
Pour aider au financement du voyage, vous pouvez vous procurer
les cartes postales de l'aventure dédicacées
avec un cachet Objectif-Groenland pour 1,50 €
Il suffit d'envoyer un courrier avec le nom et l'adresse
de réexpédition accompagné
chèque à l'ordre de l'association Handicap
Rêves Défis Jeunesse.
26 avenue du Stade 74000 - Annecy
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
et soutenir son projet sur le site : www.objectif-groenland.com
Voir
aussi le partenariat avec le Club Philatélique Polaire
de France
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Date
Titre |
Communiqué
du mardi 6 mai 2003
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
J'arrive enfin à envoyer un message pour
donner un peu de mes nouvelles.
Je reprends donc le court de cette expédition
qui continue à travers un décor de montagnes
pourvues de neige poudreuse avec des pentes, des couloirs,
des combes à rendre jaloux tous les fanatiques
de ski hors piste. J'ai pour ma part, pris mes raquettes
à neige. Non pas mes raquettes canadiennes
en frêne et en babiche, trop encombrantes pour
ici, mais une belle paire de raquettes nouvelle technologie
qu'un fabricant français m'a gracieusement
offerte. Je les ai fait adapter à mes bottes
Kamik. |
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Pratiquement arrivé au 66ème parallèle,
la clarté du jour, en cette semaine du 1er mai,
dure maintenant vingt quatre heures. Je l'ai déjà
vécu au Nunavut un certain 16 juin 1996. À
une heure du matin, je faisais du traîneau sur la
banquise dans la baie de Frobisher encore gelée
à cette date !
En vous quittant, dans le dernier reportage, j'en étais
à la veille de gravir un glacier.
Mais pour le moment je suis sur un plateau proche de cet
inlandsis. Pendant la nuit, assez froide merci, de tant
à autre, un coup de gueule d'un des chiens, de
plus en plus excité par la femelle en chaleur,
nous tenait compagnie. Nos trois jeunes maraudeurs en
liberté, se sont mis, pour leur part, légèrement
en retrait sur un rocher qui surplombe notre campement.
Allongé encore dans mon duvet, je lève ma
tête, et voilà que je prends une bonne dose
de givre dans le cou. De quoi me rafraîchir la nuque
et de me retrouver avec les cheveux rendus en petits glaçons.
Ce givre, qui s'accroche sur les parois de la tente à
l'intérieur, provient de la condensation de notre
respiration.
- Allez debout ! Un coup d'il à l'extérieur,
ciel dégagé, soleil à l'horizon Est.
Lui, il est debout déjà depuis trois heures
trente du matin. Là il est tout juste six heures.
Mes deux compagnons se lèvent également.
Max va faire la tournée des chiens, Fred, qui découvre
l'ambiance expédition, révise son matériel
et surtout ses batteries quant à moi, trois pelletés
de neige dans la casserole, en route pour un café
et quelques morceaux de fromage hollandais. N'étant
pas stressé, on se prend une bonne petite heure
avant de recharger le traîneau.
- Tient, voilà celui que l'on rencontre partout.
Celui qui vient vous voir au cas ou il y aurait quelques
restes à manger ou surtout à voler. Le corbeau
!! Plus petit que l'européen, le corbeau groenlandais,
et oui, je leur donne des nationalités maintenant,
paraît moins voleur et il n'a pas le même
cri. Il roule les rrrrrr en croassant. C'est peut-être
le croassement groenlandais !! Tout est rangé,
les chiens sont attelés, Fred et sur le traîneau,
l'ancre est décrochée, nous voilà
parti sur les pentes de quelques collines, avec nos trois
faiseurs de trouble qui perturbent toujours l'ordre dans
la meute. Un petit coup de fouet dans l'air remet de la
discipline.
- " On devrait arriver à Tiniteqilaaq en début
d'après-midi ", nous précise Max. Pas
un brin de vent. La neige porte toujours aussi bien. Une
bonne montée très courte mais avec un pourcentage
assez impressionnant. Dingo et Scorpion, les deux chiens
tracteurs, poussent sur leurs pattes arrière qui
s'enfoncent à chaque coup de rein. Je descends
et donne un coup de main à pousser le traîneau.
Je plante bien la pointe de mes bottes dans la neige pour
ne pas me trouver déséquilibrer à
chaque poussée. L'effort est violent et mes sous-vêtements
me collent à la peau. Je tire sur la corde centrale
pour inciter les chiens à l'effort.
- Ha ! Ha !
Et toujours les trois emmerdeurs qui importunent les travailleurs
!! Un bon dix minutes pour faire deux cent mètres.
Le soleil qui plombe l'atmosphère et pas le moindre
brin de vent. Houa ! Nous voilà enfin au haut !
Pas le moment de s'arrêter, la descende, de l'autre
côté, est aussi impressionnante en pourcentage
que la montée que l'on vient de faire. En plus,
il faut slalomer entre les rochers tout en basculant le
traîneau.
- " Passe cette corde sous le patin gauche à
l'avant ! ", me crie Max en me lançant une
grosse corde en chanvre avec un nud au beau milieu.
Je l'enfile comme il me dit et me jette sur le traîneau
pour donner du poids sur le nud qui fait effet de
ralentisseur. J'ai l'impression d'être à
la Fête Foraine du Wacken dans le grand huit. Cette
cavale, nous mène dans une grande combe au pied
du glacier. Il est là, devant nous, comme une masse
silencieuse mais d'une beauté divine. J'ai l'impression
d'entendre un chant Inuit qui se dégage des séracs.
- Combien de kilomètres de long ?
- Deux à trois heures !
- Ok !
Avant d'entamer ce passage, je me désaltère,
et je m'allège de ma grosse veste en duvet. Les
chiens attaquent le sujet, la queue en trompette, le museau
à ras de la neige, la tête qui se balance
de gauche à droite.
- Ha ! Ganit ! Go !
Déjà plus de deux heures que cela grimpe.
Lentement mais sûrement. Les premiers kilomètres
sont assez raides. La neige recouvre totalement le glacier,
ce qui nous assure une certaine sécurité.
Bien que !!! Puis, c'est un interminable faux plat qui
va nous mener jusqu'à huit cent cinquante mètres
d'altitude et une vue, à vous décrocher
les yeux de leurs orbites. Féerique ! D'un côté
la baie d'Ammassalik dans le lointain, de là d'où
nous venons, et devant nous, le Fjord de Sermilik. Un
majestueux Fjord qui est parsemé d'icebergs et
de plaques de glaces mouvantes.
Un arrêt sur le dôme, où la température
est assez fraîche, non seulement pour laisser souffler
les chiens, mais pour nous permettre de récupérer
de l'énergie et se grignoter une barre de céréale
et boire un thé.
- Il nous reste quelques belles descentes et trois ascensions
avant d'approcher Tiniteqilaaq. Annonce Max. À
part les éternels grognements et les babines qui
se retroussent pour laisser apparaître des crocs
saillants, lorsque les épaules se frottent trop
entre eux, les chiens sont aussi brave que mes bons "
Gamins " qui me manquent !!
Dix minutes plus tard, on repart. Allez ! La meute avale
les kilomètres sans trop de problème. Il
est trois heures de l'après-midi lorsque les trois
cent chiens du village de Tiniteqilaaq nous accueillent
dans un hurlement majeur. Les maisons sont éparpillées
pêle-mêle sur des rochers qui dominent le
Fjord de Sermilik. Cent cinquante habitants, pas de motoneige,
pas de voitures. Des chiens, des kayaks, des bateaux à
moteurs, une église, une poste, un magasin général,
une toute petite école dans le bâtiment de
la mairie, et une maison des jeunes. Ils représentent
le cinquante pour cent des habitants. Tout cela est ravitaillé
deux fois par semaine par un hélicoptère.
Quand il arrive à atterrir !!!
Fred va nous quitter ici et va rejoindre Tasiilaq en hélicoptère.
Il fait beau donc pas de problème, puis il va regagner
la France avec des kilomètres de pellicule.
Pour ma part, je prévois une halte d'une journée
avant de reprendre l'expédition vers la chaîne
de montagnes que je distingue vers le Nord. Un beau plat
de résistance !!! J'ai deux semaines devant moi
pour boucler mon projet. À vrai dire, le final
de mon expédition n'est pas très loin. Mais,
les montagnes, les glaciers, les séracs, les descentes,
les combes, la qualité de la neige, et surtout
la météo avec ses tempêtes sont des
facteurs incontrôlables.
- Mais demain est un autre jour. Alors ! !
Debout sur une roche au bord du Fjord, mes jumelles à
la main, je scrute les immenses icebergs dont l'un d'eux
fait la hauteur d'un immeuble d'au moins dix étages.
Sa surface est l'équivalent d'un quartier de maisons.
Autour de lui grouillent de multiples petites plaques
de glace dans des tons jade ou bleu pour les plus beaux
et grisâtre pour les plus sales. Des mouettes se
font bercer sur le flot des vagues. Il est à peine
neuf heures du matin lorsque, subitement, je vois les
chasseurs Inuit s'activer dans le village. Au même
moment passe devant moi, à une vingtaine de mètre
dans le Fjord, un banc de narval qui ondule leur échine.
Je viens de comprendre l'affolement des chasseurs. Max,
me rejoint pour mettre son kayak à l'eau et pour
partir à son tour à la chasse.
- Je viendrai te chercher d'ici deux heures, quand je
pourrai sortir mon bateau. La marée pour le moment
est encore trop basse. Je décide de rester mais
je vais me placer sur la colline qui domine le village
pour pouvoir mieux observer ce remue-ménage, tel
un aigle sur la cime de son arbre. Je ne compte plus les
petites embarcations qui prennent le large avec deux à
trois chasseurs par bateau. La vie entière s'arrête
au village. Le postier, le maire, l'employé de
la municipalité, tout le monde est sur le Fjord
à la recherche des narvals. Une telle opportunité
ne se présente qu'une fois par an et encore ! Parfois
il faut attendre deux ans pour voir ce phénomène.
C'est dire l'aubaine qui m'arrive ! Et je ne vais
pas la manquer. Le narval c'est, pour les Inuit du
Groenland et surtout ceux de la Côte-Est, le
met succulent par excellence. Le caviar, et surtout
des revenus. Dans les heures qui vont suivre, les
Inuit de Tasiilaq vont apprendre la nouvelle et vont
venir acheter une ou deux pièces de viande
aux chasseurs de Tiniteqilaaq.
Ce sont aussi les viscères qui vont servir
de repas aux chiens. C'est cette longue défense
pointue et longue d'un bon mètre que le mâle
porte sur son front qui va être sculpter en
figurines mythiques. Des " Toupillas " sorte
d'esprit maléfique qui peut vous porter malheur
ou le contraire. |
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Ces sculptures vont également être source
de revenu pour le sculpteur en les vendant à la
boutique d'artisanat de Tasiilaq. Vers treize heures je
vois Max revenir en kayak. Je descends au bord du Fjord
pour le rejoindre.
- Alors ?
- Déjà trois narvals de chassé.
Il dévisse un couvercle sur son embarcation puis
plonge sa main dedans et en sort plusieurs pièces
de viande sanguinolentes de couleur presque noire.
- Les chasseurs font la coupe à même les
nombreuses îles qui parsèment le Sermilik.
Me précise Max.
- Je monte cela chez moi et l'on part en bateau.
- Ok !
Le ciel aussi est de la fête. Bleu ! Et le soleil
inonde toutes ces scènes, riches en tradition,
de ses rayons qui ont bien du mal à réchauffer
l'atmosphère. Un vent vient tout juste de lever
ce qui n'aide en rien la température ! Pendant
plus trois heures, on va se faufiler avec le bateau de
Max entre les Icebergs, les îlots de glace, les
plaques de neige. Pas la moindre ondulation de l'échine
d'un narval. Puis, au loin, je vois les premiers chasseurs
Inuit qui rentrent au village les bateaux pleins de viande
à ras bord. À notre tour, nous retournons
au village pour être de la fête. Elle va durer
la soirée. Et demain ? En route pour un autre glacier
qui porte le nom de :
- Glacier du 16 septembre ! Non ! Pas le 11 septembre
!!
François Beiger
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
et soutenir son projet sur le site : www.objectif-groenland.com
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aussi le partenariat avec le Club Philatélique Polaire
de France
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Date
Titre |
Communiqué
du dimanche 4 mai 2003
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
Samedi 26 avril
Le groupe de jeune handicapé et ses accompagnateurs
viennent de reprendre l'hélicoptère
depuis Tasiilaq pour Kulusuk. Avant de vous décrire
mon expédition, j'aimerai vous dire que ce
magnifique voyage au Groenland pour tout le groupe
a été une très grande réussite
à tout point de vue. Rencontre, chaleur humaine,
moment fort et pour ceux qui se pose encore la question
de savoir si ces jeunes handicapés se sont
rendu compte où ils étaient et ce qu'ils
faisaient, je peux rassurer ces personnes.
Il n'y avait qu'à les écouter parler
et raconter leur journée le soir au moment
du repas. 2003, l'année européenne du
handicap, je me devais d'aller au bout de mon rêve.
Non, il n'y a pas une planète handicap, il
n'y a que des gens qui n'osent pas les regarder en
face et leur serrer la main. |
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Dimanche 27 avril
Je passe en revu tout mon matériel, ravitaillement
et appareils photos. Fred, un ami français, cameramen,
que j'ai connu au Canada lors d'un tournage pour une chaîne
française sur ma vie, va m'accompagner pendant
la première semaine de l'expédition pour
rapporter les images du film qui est prévu de réaliser
avec une très bonne production française.
Je précise cela, parce que là-aussi je me
suis battu jusqu'à la dernière minute pour
boucler tout cela. Film et livre que vous aurez en primeur,
j'espère, à l'automne prochain.
Max, un français qui habite un tout petit village
Inuit qui porte le nom de Tiniteqilaaq, doit venir nous
chercher dans l'après-midi avec ses douze chiens
groenlandais.
Comment ai-je connu Max ? Il y a une année, j'ai
eu un jour un message électronique de sa part.
Il avait pris connaissance, grâce à mon site
Internet, de mon projet d'expédition au Groenland
et me proposait d'être son lien sur place si besoin
était. J'ai été touché par
ce message. Max a pratiquement l'âge de mon fils
Xavier. Par la suite, on est resté en contact et
au fur et à mesure que le projet avancé,
j'ai du modifier plusieurs fois l'itinéraire et
pour finir, on va faire cette expédition ensemble.
C'est pour moi, un symbole de pouvoir partager une passion
commune avec un jeune.
Mais rien n'est gagné d'avance quand il s'agit
de nature, de météo et de conditions parfois
extrêmes. Le soleil pour le moment est de la partie
ce qui est quand même rassurant pour un bon départ.
Autour d'une table à l'hôtel Nansen on projette
:
- "On part demain matin vers 10h par la baie et l'on
va rejoindre l'île qui est ici". La carte étalée
sur la table, je pointe du doigt les endroits que Max
nous indique.
- "Puis on va prendre la vallée entre ces
deux montagnes et par la suite rejoindre à environ
800 mètres d'altitude ce glacier". "Premier
campement".
Ces mots raisonnent avec passion dans mes oreilles.
- "Ok pour moi ! Tu prends assez de cassettes de
tournage".
Pour Fred c'est une première de partir dans une
expédition. J'ai confiance dans ces images. Il
a l'habitude de tourner sur les animaux.
- "Mais attention, Fred, on ne pourra pas demander
aux chiens de refaire la scène". Ici on va
travailler en décor et déplacement naturel.
Fred est Max on le même âge. On forme une
bonne équipe avec le " Papi François
" comme il m'appelle.
Lundi matin, les douze chiens groenlandais sont là,
attachés à la " Stak-Out " que
Max a installée sur la glace du Fjord. À
côté, trois jeunes chiens de cinq mois environ,
en liberté, mais dont ne connaît pas vraiment
le propriétaire tellement il y a de chiens au village,
sèment la pagaille parmi ceux de Max.
Connaissant la coutume pour l'avoir vécu chez les
Inuit de Quaqtaq au Canada, ces trois jeunes vont nous
suivre tout le long de la traversée vers Tiniteqilaaq.
Ce que Max me confirme. Donc, tous les chiens attendent
patiemment que l'on est fini de charger le traîneau.
Les traîneaux sur la Côte Est du Groenland
sont assez ressemblant à ceux que j'utilise au
Canada. Un frein central en ferraille, une ancre à
neige, juste les patins à l'arrière qui,
à mon sens, sont un peu trop court pour poser les
pieds. Mais il faut dire qu'au Groenland, on est très
souvent assis sur le traîneau, sauf dans les montés
et ça il y en a, je les devine !!
Par contre la ligne de trait est une simple corde, mais
solide, où les chiens sont attelés en double
sans être retenu au collier. Ce qui complique les
choses et facilite certaines belles bagarres de domination
surtout entre les mâles. Max précise d'ailleurs
:
- J'ai quelques femelles qui débutent leurs chaleurs
!! Les mâles sont à surveiller. Ça
commence à grogner.
Je repaire deux chiens parmi les douze qui ressemblent
vraiment à certains de ma meute. Scorpion qui est
une copie d'Atsak, mon Eskimo du Canada, et Dingo qui
est le calque d'Iqaluit. Autre particularité des
chasseurs Inuit au Groenland, ils coincent une des pattes
avant du chien dans le collier ce qui l'empêche
de courir et de tirer à plein force. C'est l'équivalent
de ce que je fais en décrochant les chiens à
l'arrière du harnais pour qu'ils ne puissent effectivement
pas tracter en force. Tout est prêt, le magnifique
Fjord est devant nous. Le soleil inonde la région
et les montagnes qui nous entourent sont comme des sentinelles
qui nous protègent. Assis sur le traîneau,
Fred, caméra sur l'épaule, et moi, nous
sommes prêts pour ce départ. L'ancre à
neige est levée, les chiens se mettent en marchent,
le museau à ras de terre et comme je le prévoyais
avec les trois fanfarons de chiots qui vont semer le trouble
tout le long. J'en suis sûr !
- Allez ! En route pour Tiniteqilaaq.
Dans un premier temps on doit atteindre l'île d'Aammaqqaaq.
La traverser par son milieu pour se diriger vers la baie
nord du Fjord de Tasiilaq. Les chiens avancent à
une bonne cadence. De temps à autre, les premiers
grognements se font entendre. C'est à celui qui
aura le dernier marmonnement. Les babines se retroussent
puis d'un seul coup cela part. Un bond sur l'autre, tantôt
les oreilles, tantôt le cou ou encore le dos pour
essayer de faire plier son concurrent. Heureusement cela
ne dure jamais bien longtemps. Mais c'est assez spectaculaire.
Il faut dire qu'avec mes " Gamins " je n'ai
jamais eu droit à ce genre d'empoignade aussi répétée.
Je dis toujours que c'est au plus jeune âge qu'il
faut montrer son autorité de maître et faire
comprendre que les bagarres, pas questions. Je pense que
les Groenlandais ne sont pas plus batailleur que les autres
races . J'ai bien réussi avec mes Eskimos du Canada.
L'intonation de la voix est aussi très importante
dans la discipline.
On a maintenant rejoint le début de la vallée
qui se faufile entre des montagnes assez hautes que cela
donne une impression d'un cul-sac. Cela me rappelle la
traversée des Alpes que j'ai fait en 2001. Mais
cela me fait tout drôle de ne pas diriger de traîneau
et je dois avouer qu'il me manque mes " Gamins. "
Mais je rappelle la règle du Groenland, pour ceux
qui ne le connaisse pas :
- Il est impossible de venir avec ses propres chiens,
même de traîneau. Ils veulent protéger
leur race. Ce que je comprends un peu.
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Le terrain change très rapidement de configuration
et les premières montées à forte
pente se font sentir. La cadence ralentit, les dos
des chiens s'arrondissent, les cordes se tendent,
les pattes arrière forcent dans la neige. Heureusement
qu'elle porte bien grâce aux nuits fraîches
qui forment une bonne croûte en surface. Nos
trois accompagnateurs font des aller et retour entre
nous, des rochers, pour voir s'il y avait un petit
quelque chose à trouver derrière, et
par moment se faufilent entre les pattes des travailleurs
ce qui déclenche des grognements et des coups
de crocs. Pas question pour nous de rester assis sur
le traîneau. |
C'est là que la condition physique doit être
au top niveau. Pour ma part, après avoir traversé
un hiver assez chaotique en grippe, je retrouve une excellente
forme. Mais je crois surtout que c'est le fait de me retrouver
dans mes éléments de prédilection.
Les chiens, le Grand Nord, la neige, la glace et l'ambiance
expédition. Il ne faut pas oublier que l'on part
à la côte zéro en altitude. Le niveau
de la mer, et notre premier campement va se situer à
six cent mètres. C'est dire que les progressions
se font à un rythme régulier avec quelques
bons passages. Le traîneau doit peser pas loin de
quatre cent kilos.
Un faux plat, une descente, tout cela sous un soleil radieux
qui tempère juste assez pour ne pas gêner
les chiens et rendre la neige comme de la soupe. Il faut
dire que le fond de l'air reste froid et le vent et quasiment
nul. On approche d'un petit lac que l'on traverse sur
sa longueur.
- On est a deux jours de Tiniteqilaaq précise Max.
Il nous annonce aussi que demain c'est la traversée
d'un superbe glacier dont le point culminant ce situe
autour des 810 mètres et long de quelques bons
kilomètres. De quoi se régaler les yeux,
transpirer et rester attentif aux crevasses
.
François Beiger
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
et soutenir son projet sur le site : www.objectif-groenland.com
Voir
aussi le partenariat avec le Club Philatélique Polaire
de France
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Date
Titre |
Communiqué
du 23 avril 2003 depuis Tasiilaq
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
Tasiilaq, le Mont Forel en point de mire
Samedi
19 avril sept heures du matin. Je pousse le rideau de
la fenêtre de ma chambre et je constate que le temps
est encore pire que hier. Bruine, nuages crasseux, et
vent du nord-ouest. Pas de quoi se réjouir pour
un samedi de Pâques !
Puis, vers treize heures, on venait à peine de
boire le café, quand la fille de l'accueil rentre
dans la salle à manger et nous annonce :
- L'avion décolle dans une heure. Des taxis viennent
vous chercher.
Chacun monte dans sa chambre récupérer ses
bagages. Je redescends aussitôt chargé de
tout mon stock, un taxi est déjà là.
Le type empoigne mes deux sacs, dix minutes plus tard
j'étais à l'aéroport. Le vent qui
soufflait toujours aussi fort déblaye les nuages
et laisse apparaître un ciel de plus en plus bleu.
L'envol vers Kulusuk se précise enfin ! Dans le
hall, qui grouille de monde, c'est un peu la foire d'empoigne.
On sent une excitation générale.
Dans le ciel, devenu bleu azur, il ne reste que quelques
nuages floconneux qui filent à vive allure poussé
par un vent du nord. Le Focker s'avance sur la piste,
les moteurs à hélices ronflent à
plein régime, le tarmac défile sous ses
roues, ça y est, on décolle ! Et déjà
l'avion survole la mer, aux reflets verdâtres, parsemée
d'écume qui roule au bout de chaque vague. D'ici
une heure trente environ, je vais pouvoir dire :
- À moi le Groenland !
Cette
expédition je vais la mener vers le Mont Forel
en partie en chiens de traîneau. Mais comme toujours,
dans le Grand Nord, rien ne peut assurer que cela va se
faire en une semaine, un mois ou ne pas pouvoir la terminer.
La météo au-dessus du 60ème parallèle
est reine ! Ici, à Tasiilaq, sur la Côte
Est du Groenland, où je suis actuellement, cela
fait plus de deux semaines que les vents soufflent à
150km/h avec neige mouillée et à la limite
de la pluie. Merci, j'ai connu cela !
Alors avant de débuter cette expédition,
voilà en quelques lignes son parcours.
Dans un premier temps, rejoindre le village de Tiniteqilaaq,
puis en bateau remonter le Fjord Sermilik et me rendre
jusqu'au glacier du 16 septembre. Là, commencera
la montée vers la calotte pour atteindre dans un
premier temps l'altitude de 1410 mètres. Puis dans
un décors gigantesque, d'après les cartes
topos que j'ai, je me faufilerai sur le glacier de France,
puis celui de Paris en longeant celui des Champs Élysée
et arriver enfin aux pieds du Mont Forel à 2600
mètres d'altitude.
Tout ce parcours, je vous le raconterai à mon
retour. Alors rendez-vous à mon retour,
Oui, le Mont Forel n'est pas loin en kilomètres,
mais cela ce situe au-dessus du cercle polaire, alors
rien n'est moins sûr.
Bienvenue !
François Beiger
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
et soutenir son projet sur le site : www.objectif-groenland.com
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aussi le partenariat avec le Club Philatélique Polaire
de France
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Date
Titre |
Communiqué
du 21 avril 2003 depuis Tasiilaq
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
Enfin
arrivé à Tasiilaq depuis samedi. Après
avoir dégusté un vent à plus de 100k/h
et de la bruine, enfin l'avion arrive à Kulusuk
samedi après-midi.
Puis par hélicoptère vers Tasiilaq. Survol
de la chaîne de montagne un décor grandiose
s'offre à mes yeux. Accueil chaleureux à
l'auberge Nansen où apparemment on m'attendait.
Cela remonte le moral au beau fixe.
Dimanche matin, un soleil, un ciel bleu, pas un nuage.
Je découvre enfin ce que je ne connaissais que
par les photos, une chaîne de montagnes digne des
Alpes. Rien à envier.
Debout 7h pour profiter de tout cela. Il y a 4 heures
en moins de décalage avec la France.
8 heures en route pour une petite visite du village. Dimanche
de Pâques, je fais un petit tour à l'église,
jour du Seigneur oblige.
Tout en traversant le village les premiers sons des chiens
de traîneau viennent jusqu'à moi comme un
appel !
Je me dirige au son et à mon intuition et j;arrive
dans une baie où une bonne dizaine d'attelages
arrivent les uns après les autres conduit par des
chasseurs Inuit. Des chiens en pagaille, c'est le cas
de le dire, mais je reconnais quelques très beau
Groenlandais, dont certains ressemblent à mes Chiens
Inuit du Canada. Noir au pattes blanche, l'oeil vif.
J'assiste à leur départ. Je me régale
les yeux. Puis avec mes raquettes aux pieds, je pars pour
un petit entraînement d'une vingtaine de kilomètres.
De quoi me mettre en appétit pour mon expédition
au Mont Forel.
À oui, dans une semaine, j'attaque l'expédition
au Mont Forel avec Max et ses 12 chiens. Mais avant, j'ai
hâte de retrouver mon groupe de jeunes avec l'encadrement
et les deux cameramen pour ce fameux film que vous aurez
tous le plaisir de découvrir cette automne.
Je vous laisse, le coucher de soleil m'appelle.
À bientôt, avec des photos que vous trouverez
sur le site.
François Beiger
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
et soutenir son projet sur le site : www.objectif-groenland.com
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de France
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Date
Titre |
Communiqué
du 17 avril 2003 depuis Reyqjavik
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
" Je suis actuellement bloqué en Island,
impossibilité d'envol pour le Groenland. Tempête
depuis plusieurs jours. Ce qui promet pour mon expédition.
En plus je ne pourrais assurer mes reportages en direct
depuis le Groenland sur le site www.objectif-groenland.com
á la page suivre en direct pour des raisons de
transmission. Difficulté de branchement via le
net.
Je devrai enfin pouvoir rejoindre Kulusuk demain samedi
par avion bien que les vents soient toujours aussi violent
plus de 100k/h.
Puis le groupe de jeune arrivera mercredi prochain. La
météo qu'il annonce est meilleure pour leur
voyage et j'en suis ravi pour eux."
François Beiger
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précédentes expéditions
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Date
Titre |
Janvier 2003
François Beiger - Objectif Groenland |
François Beiger - Objectif Groenland
avril - mai 2003
François Beiger et son équipe vous souhaitent
la bienvenue sur "Objectif Groenland" sa prochaine
expédition. Avril-Mai 2003 dans le cadre de "
Handicap, Rêves Défis Jeunesse "
"Pendant
que d'autres, utilisent des techniques nouvelles pour parcourir
la calotte glacière, pour ma part, j'ai voulu, tout
d'abord, qu'Objectif Groenland soit un projet humanitaire
et pédagogique dédié au handicap mental.
Un projet avec des chiens de traîneau."
Tel que je l'ai fait lors de mon expédition Nunavik
99, l'association "Handicap, Rêves et Défis
Jeunesse" va inviter du 21 au 26 avril 2003, des jeunes
handicapés mentaux et les gagnants des classes de
collèges qui ont participé tout l'automne
au concours. Ils vont me rejoindre sur la côte Est,
à Tasiilaq et vont réaliser un rêve.
Randonnée en traîneau à chiens avec
les chasseurs Inuit, nuit en cabane, visite du village et
d'une maison pour handicapés Inuit, et bien d'autres
choses.
Par la suite, dès la fin avril, je partirai en compagnie
de Max, un jeune français, devenu Inuit et chasseur
de phoque. Il vit à Tiniteqilaaq. Avec son attelage
de 12 chiens groenlandais, on va tout d'abord monter sur
la calotte glacière à plus de 1000m d'altitude.
Puis lentement, en bravant les tempêtes et l'altitude,
on va s'approcher du Mont Forel à 2600 m au pied.
Muni de crampons et de piolets, j'ai décidé
de gravir son sommet, 3360m, ce qui rappellera mon époque
d'alpiniste pendant plus de 10 ans dans les Alpes.
Mais cette ascension, au-dessus du cercle polaire est un
défi physique, que bien des explorateurs ont tenté
de faire ! Tout le mois de mars sera consacré à
mon entraînement dans les Alpes justement.
Départ pour le Groenland fin mars, début
avril, pour rencontrer les Inuit du Groenland tout d'abord
sur la côte Ouest, puis je rejoindrai la côte
Est pour accueillir les jeunes handicapés le 21 avril."
François Beiger
Vous pouvez lui rendre visite pour découvrir ces
précédentes expéditions
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de France
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