Gilles Elkaim rescapé d'une dérive imprévue

Gilles Elkaim avait quitté la localité de Tiksi, dans la république russe de Iakoutie, il y a plus d'une semaine .

L'aviation militaire russe a annoncé avoir secouru jeudi dans l'Arctique russe un voyageur français qui dérivait sur un morceau de glace après que celui-ci se soit détaché du continent.
Le naufragé, est Gilles Elkaim, il a réussi à allumer une balise de détresse après avoir été emporté par une glace flottante qui s'est détachée dans l'embouchure de la Lena au nord de la Sibérie, ont rapporté les agences de presse russes.

Il voyageait en traîneau avec une dizaine de chiens lorsqu'un morceau de la rive s'est détaché, l'emportant au large sur l'Océan glacial arctique. Un hélicoptère Mi-8 a été envoyé pour le
récupérer. Le Français n'a pas été blessé et il récupérait jeudi soir dans la localité de Tiksi.

Voir l'article du Télégramme 22/11/2002 pour plus d'informations .

En kayak le long des côtes de la Mer de Laptev.

Les dernières autorisations renouvelées sont en poche et je retrouve mes connaissances de Tiksi, douaniers et miliciens venus accueillir les passagers du vol en provenance de Yakoutsk. A peine est-il encore besoin de contrôler mes papiers. Le Major Beregavoy de la base militaire de Tiksi-3 vient à ma rencontre très officiellement et me conduit à Tiksi-1, la cité des civils. On nomme non sans un certain humour Tiksi-2 le cimetière, en plein essor paraît-il. En réalité, Tiksi-2 n'est autre que l'ancien port choisi par Papanine, scientifique russe spécialiste des milieux polaires dans les années 40. L'exploitation du Grand Nord sibérien battait alors son plein et la création d'un grand port sur la route maritime du Nord-Est devenait indispensable. Aujourd'hui Tiksi-2 est désaffecté du fait de l'abaissement du niveau des eaux de la petite baie au fond de laquelle est installée une station météo. Une fois Tiksi rejoint en kayak, cette même station polaire sera mon lieu de résidence jusqu'à l'embâcle qui me permettra de poursuivre, début novembre en traîneau à chiens.
Ma rencontre avec le Commandant Koudrichov est cordiale et me rassure quant à mon retour vers Ust-Olienok et au transfert avenir des chiens vers Tiksi en hélicoptère militaire. Voilà donc la question logistique pratiquement réglée.
L'hélicoptère se pose sur la petite plage de galets de la rivière Olienok.....

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaïm.

Les dernières autorisations renouvelées sont en poche et je retrouve mes connaissances de Tiksi, douaniers et miliciens venus accueillir les passagers du vol en provenance de Yakoutsk. A peine est-il encore besoin de contrôler mes papiers. Le Major Beregavoy de la base militaire de Tiksi-3 vient à ma rencontre très officiellement et me conduit à Tiksi-1, la cité des civils. On nomme non sans un certain humour Tiksi-2 le cimetière, en plein essor paraît-il. En réalité, Tiksi-2 n'est autre que l'ancien port choisi par Papanine, scientifique russe spécialiste des milieux polaires dans les années 40. L'exploitation du Grand Nord sibérien battait alors son plein et la création d'un grand port sur la route maritime du Nord-Est devenait indispensable. Aujourd'hui Tiksi-2 est désaffecté du fait de l'abaissement du niveau des eaux de la petite baie au fond de laquelle est installée une station météo. Une fois Tiksi rejoint en kayak, cette même station polaire sera mon lieu de résidence jusqu'à l'embâcle qui me permettra de poursuivre, début novembre en traîneau à chiens.
Ma rencontre avec le Commandant Koudrichov est cordiale et me rassure quant à mon retour vers Ust-Olienok et au transfert avenir des chiens vers Tiksi en hélicoptère militaire. Voilà donc la question logistique pratiquement réglée.
L'hélicoptère se pose sur la petite plage de galets de la rivière Olienok.....

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaim.

Ust-Olienok, Yakoutie
Dur mois de Mai

Une semaine de tempête a suffit à me dégoûter de Sindasko, dernier village de la Région de Taïmir et l'un des plus septentrionaux de tout l'Arctique russe. Heureusement que ma charmante voisine dolgane, Antonina, est venue mettre un peu de bonne humeur à l'endroit et que la petite boutique n'a pu, du fait du mauvais temps, être ravitaillée en vodka.

Aussitôt que s'annonce l'accalmie, je charge le traîneau et me prépare à une étape de « nuit ». Le jour polaire s'est installé et le soleil passe donc plein Nord vers minuit. N'ayant pas assez d'aliment pour chiens, j'ai opté pour un itinéraire plein Est en ligne droite, à travers la toundra vers le village de Youroung-Khaya à 200km d'ici. Antonina vient me faire ses adieux en m'apportant du pain-maison et une paire de chaussettes qu'elle vient de tricoter

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaim.

Gilles et ses 11 chiens atteignent la Yakoutie
Yakoutie, Mer de Laptev - 73°40'N 116°32'E
Jour 518 - 23 mai 2002 - 7131 km du Cap Nord

« Les sacs s'entassent au pied du traîneau et quelques Dolganes curieux viennent observer mon attelage. L'un d'entre eux est sceptique : « Tes chiens ne pourront pas tirer un tel poids ! » Je sais pour ma part que nous allons décoller comme une fusée estampillée ESA (European Space Agency). Il suffit de voir comment les chiens sont excités. Même Bars ne tient pas en place ! C'est plutôt bon signe. Je suis seulement inquiet pour les deux nouveaux que je viens de recueillir. C'est leur premier jour au sein de mon équipe et on peut donc s'attendre à quelques conflits. Une vielle dame fait le détour pour inspecter ma belle tunique en peau de renne. J'enfile ma paire de moufles. C'est le signe d'un départ imminent. »

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaim.

Khatanga, Péninsule de Taïmir - 72°N 102°28'E
20 avril 2002 - Jour 485 - 6462 km du Cap Nord

« Les sacs s'entassent au pied du traîneau et quelques Dolganes curieux viennent observer mon attelage. L'un d'entre eux est sceptique : « Tes chiens ne pourront pas tirer un tel poids ! » Je sais pour ma part que nous allons décoller comme une fusée estampillée ESA (European Space Agency). Il suffit de voir comment les chiens sont excités. Même Bars ne tient pas en place ! C'est plutôt bon signe. Je suis seulement inquiet pour les deux nouveaux que je viens de recueillir. C'est leur premier jour au sein de mon équipe et on peut donc s'attendre à quelques conflits. Une vielle dame fait le détour pour inspecter ma belle tunique en peau de renne. J'enfile ma paire de moufles. C'est le signe d'un départ imminent. »

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaim.

Kresty, 70°52'N 89°54'E
Jour 448 - 14 mars 2002 - 5800km du Cap Nord

« 1er mars, premier jour du printemps. Déjà ! Ces dix jours passés à Doudinka auront passé terriblement vite. Je m'en veux de ne pas avoir pu répondre à toutes les invitations. Doudinka, l'un des plus célèbres goulag de l'ex- Union Soviétique restera dans ma mémoire comme une petite ville extrêmement accueillante.
Le personnel de l'aéroport est réuni autour de mon traîneau. Chacun y va de son mot d'encouragement ou de petits présents. L'ordre est donné à Pushok et malgré le poids du traîneau, nous entamons un sprint qui ravit mes spectateurs. Je suis inquiet malgré tout : comment allons-nous donc sortir de cette ville ? … »

Ces deux derniers mois ont été extrêmement difficiles pour Gilles et ses chiens. Des températures de -50° à -60° pendant tout le mois de janvier l'ont, sans répit, harassé, épuisé, obligé à repousser ses limites à l'extrême.

" J'ai dû faire appel à toutes mes ressources mentales pour survivre dans cet enfer.
Je sors de cette seconde nuit polaire non sans quelques séquelles physiques qui se résorberont vite avec le retour du soleil. Vous trouverez les détails du voyage dans ma dernière news bien que les mots ne suffisent pas à traduire ce que j'ai pu expérimenter, seul dans la nuit et dans le froid. Nous sommes donc passés au travers des épreuves et laissons la sauvage Péninsule de Gydansk dans le sillage. J'ai atteint l'Ienisseï après un an et demi de voyage et 5500 km depuis le Cap Nord en Norvège. Un nouveau pays s'ouvre à moi : la Péninsule de Taïmir habitée de différents peuples : les Dolganes et les Nganassanes. L'exploration et l'aventure à la clef. "

Extrait de la lettre d'information de Gilles Elkaim.

Antipayuta, le 23 décembre 2001

Dix jours que ça dure. A peine ai-je pu entrevoir le village et m'orienter. Nuit et blizzard continuels, on pourrait rêver de meilleures conditions pour préparer le plus difficile itinéraire de l'expédition.
La Péninsule de Gydansk me sépare du bassin de l'Ienissieï. J'ai tracé une route qui pourrait surprendre les Nenets de la région qui voyagent toujours en ligne droite, assis sur leurs traîneaux à rennes. Avec un chargement de 400kg, des chiens non encore rodés ou comme les nouveaux, tout à fait débutants je dois trouver un passage, même s'il est plus long, offrant le moins de dénivellé possible.
Je vais donc longer la Baie de Tazovsky vers le sud avant de m'engager vers l'est sur les rivières. 400 km jusqu'à une exploitation gazière, en pleine solitude et nature sauvage.

Le 7 novembre 2001, il a quitté Nida, petit village sibérien situé au fond de la Baie de l'Ob. Pendant 40 jours il devra hâler, seul son traîneau chargé de 140 kg de matériel pour rejoindre Antipayuta situé à 400 km sur la Péninsule de Guidansk. Il retrouvera là bas ses chiens de traîneau pour poursuivre son périple vers l'Est sur plus de 3000 km en direction du fleuve Ienisseï, de la Péninsule de Taïmir, de la Mer de Laptev et de la Yakoutie septentrionale.

Cette étape s'avère décisive car elle est la plus difficile de toute l'expédition.

Arktika : du Cap Nord au Détroit de Béring

Gilles Elkaim, Parti du Cap Nord le 30/05/00, c'est engagé dans une expédition de 3 ans. Vous pouvez découvrir, par des mises à jour régulières, les différentes étapes de l'expédition en solitaire et les différentes rencontres effectuées lors de ce voyage.

Plus qu'un exploit sportif, Giles Elkaim favorise la rencontre avec les minorités oubliés de l'arctique. Il compte à travers ces 10 000 kms se faire aider occasionnellement des populations locales ( Saami de Kola, Nenets de Yamal, Dolganes et Nganassanes de Taïmir, Evenks, Evènes et Youkhaguirs de Yakoutie, Tchouktches et Yuit de Tchoukotka ) pour son alimentation et ses déplacements.