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LE CENTRE D'ÉTUDES ARCTIQUES

L'Académie Polaire d'État de Saint-Pétersbourg
par Mme. le Recteur Azourguet TARBAIEVNA CHAOUKENBAEVA


La première expédition soviéto-française en Tchoukotka (1990), sur les bords du détroit de Béring, fut subventionnée par le Fonds de la Culture à Moscou. Elle était sous l'autorité scientifique de l'école des Hautes études en Science Sociales du Gosplan (Léningrad), du CNRS et de l'EHESS (Centre d'études arctiques, Paris). L'organisation technique était assurée par l'Institut de Recherche Arctique et Antarctique de l'URSS (Leningrad). Cette expédition, qui était la première grande expédition du Fonds de la Culture, comportait quinze spécialistes et techniciens. Elle était sous la direction scientifique du professeur Jean Malaurie. C'était la première expédition internationale en Tchoukotka depuis la Révolution d'Octobre et la deuxième expédition internationale depuis la célèbre expédition géographique et astronomique diligentée par Catherine II, sous l'autorité du commandant britannique, Joseph Billings (1785-1794), compagnon du capitaine James Cook.

L'objectif principal était de faire un examen de la politique d'autonomie conduite en Tchoukotka depuis les instructions du Comité du Nord en 1924, et qui comptait, parmi ses inspirateurs, le célèbre anthropologue Wladimir Bogoraz.

Outre les rapports précis et documentés des huit scientifiques partenaires de l'expédition, dont six chercheurs scientifiques russes et russiens, le premier des résultats a été la création, à la requête des recommandations prioritaires de l'expédition, et dans les moindres détails, du " Cercle des cadres du Nord ". En 1991, a donc été créé à Leningrad, sous l'égide de l'Institut de politologie de l'URSS, un établissement d'enseignement supérieur pour les Peuples du Nord. Cette création a été décidée à un moment très difficile de l'histoire de l'URSS.

L'URSS en tant qu'État socialiste dissous en 1992, redevenant la Russie, dut faire face douloureusement, mais avec un extraordinaire courage, à une période de fracture majeure. L'École des cadres, en raison de la dissolution de l'Institut de politologie de l'URSS, se vit contrainte d'inventer une libre structure, pouvant permettre son maintien. Elle était en effet ardemment demandée par les régions, les territoires autonomes et républiques du nord de la Sibérie et de l'Extrême Orient.

1992: CERCLE DES CADRES DU NORD

Dès la fondation, trente élèves auditeurs au niveau de la maîtrise de l'enseignement supérieur russe et représentant dix-huit nationalités du nord de la Sibérie et de l'ExtrêmeOrient ont constitué le premier groupe d'étudiants de cette institution originale. Tous sont diplômés de l'enseignement supérieur russe (niveau maîtrise ). Ils ont décidé de vivre à Saint-Pétersbourg, pendant deux années, afin de recevoir une formation moderne d'administration d'État, mais spécifique aux peuples autochtones de l'Arctique.

Certains des élèves-administrateurs viennent de l'Institut A. Herzen fondé à Leningrad en 1932 pour former les enseignants de l'Extrême Nord.

Cet encadrement des jeunes élites s'avère d'autant plus urgent que, les primes du Nord ayant été supprimées à Moscou, les cadres russes et russiens quittent l'Arctique. L'administration complexe de ces immenses régions, où des populations vivent encore une existence traditionnelle (nomadisme, chasse des animaux sauvages, élevage des rennes), court le plus grand risque d'une désorganisation profonde. Le " Cercle des cadres du Nord ", sous la présidence d'un petit groupe d'experts, a immédiatement fait appel au concours de l'intelligentsia de Saint-Pétersbourg qui lui a assuré, avec générosité, sa contribution la plus totale.

Elle a obtenu également la participation éminente du professeur Jean Malaurie, qui a assuré la présence de huit experts français pour quatre cents heures annuelles. Ainsi il était poursuivie, sous forme pédagogique, la collaboration scientifique franco-russe, si fructueuse lors de la première expédition soviéto-française en Tchoukotka. Il était apparu aux huit scientifiques que les idéaux du Comité du Nord 1924, sans aucun doute inspirés par les Droits de l'Homme de la grande Révolution française, avaient été, au fil des années, peu à peu ignorés ou bafoués, la politique stalinienne des nationalités devenant peu à peu contraire aux principes même du Comité du Nord. À l'équipe des professeurs français s'est jointe une équipe danoise spécialisée dans les problèmes groenlandais similaires.

Les responsabilités du pouvoir en soixante-dix ans n'a malheureusement pas été progressivement accordées à ces peuples du Nord. Aussi de graves problèmes de dysfonctionnements économiques, sociaux, culturels, médicaux pédagogiques, une désespérance des vingt-six ethnies nord sibériennes, de plus en plus minoritaires, sur leurs propres territoires, s'en sont suivis. Alcoolisme, violence, suicide dans le grand Nord, sont, hélas !, une réalité tragique.

La qualité de l'enseignement a attiré l'attention ( ministère de l'Éducation de la Fédération de Russie, ( ministère des Nationalités et de la politique régionale de Fédération de Russie. À Paris, un accord de coopération long terme avec l'EHESS a été signé en 1992, avec sonprésident M. Marc Augé. La prestigieuse ENA (École nationale d'Administration) a, dès les premières années accordé son patronage, sur recommandation de son directeur, M. René Lenoir.

1994: L'ACADÉMIE POLAIRE


En janvier 1994, les autorités russes, impressionnées par le développement de cette école des cadres, unique en Russie et qui avait déjà doublé ses effectifs, décident de créer l' Académie Polaire. Ses cofondateurs sont les ministères de l'Éducation de la Fédération de Russie, le Comité d'État du Nord, le ministère des Nationalités de la politque régionale, le gouvernement de la République Sakkha (Yakoutie) et le cercle polaire de Saint-Pétersbourg, organisme initiateur. Le professeur Jean Malaurie, directeur du célèbre Centre d'Études arctiques à l'EHESS, conseillé spécial du Directeur général de l'UNESCO pour les cultures traditionnelles, spécialiste des peuples Inuit du Nord d Groenland, de l'Arctique central et du détroit de Béring fut élu par ses pairs de l'intelligentsia russe membre titulaire de l' Académie des Sciences humaines de Russie.

UNE INSTITUTION POUR LA DÉCOUVERTE ET LE RESPECT MUTUEL ENTRE LES CULTURES
Quelques étudiants de l'Académie Polaire d'État de la promotion
Femand Braudel. En arrière-plan le Président Jacques Chirac. À sa gauche, le professeur Jean Malaurie.
À l'extrême droite,en avant, Azourguet Tarbaïevna Chaoukenbaeva. (Septembre 1997)
Photo Jean Malaurie.

Une École des cadres ? Quel est le pouvoir qui, en Russie comme à l'étranger, confronté à ces peuples arctiques n'a pas voulu mettre en oeuvre un tel projet ?

L'originalité de l'Académie polaire est de modifier radicalement le regard paternaliste - pour ne pas dire condescendant et colonial - que les cultures occidentales ont toujours porté dans leurs écoles, leurs administrations et leur politiques, vis-à-vis des peuples premiers. Le processus reste malheureusement toujours le même: éduquer, convertir pour assimiler, avant d'inviter les peuples à discuter de leur avenir, d'égal à égal. Telle a été la politique suivi
en Amérique du Nord à l'égard des Amérindiens, au Groenland, convertis massivement au luthérianisme à fin du XVIIIe siècle. Pour les trois cent mille chasseurs, éleveurs des vingt-six ethnies nord-sibériennes, la situation assez différente, compte tenu des directives du Comité! Nord en 1924, mais celles-ci ont été si vicieusement appliquées que, dans le cadre d'une ethnogenèse soviétique comprise, le désastre est sous nos yeux.

Le corps enseignant de l'Académie polaire compte soixante savants russes aussi éminents que le professeur Gadlo, titulaire de la chaire d'ethnographie à l'Université de Saint-Pétersbourg, le professeur Soulivanov, Directeur adjoint au musée de l'Ermitage (archéologie), divers historiens et juristes. L'équipe française compte, et dès sa création en 1992, outre le professeur Jean Malaurie, le professeur Jean-François Caillard, médecin titulaire de la chaire de médecine du travail a l'Université de Rouen et vice président de l'association mondiale de la médecine du travail, le professeur Jacques Lewiner, titulaire de la chaire d'électronique de la grande Ecole de physique-chimie de Parsi et M. Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique.

Tous sont convaincus que leur enseignement, d'esprit maïeutique, doit d'abord éveiller la personnalité sibérienne de leurs étudiants du Nord afin que, d'eux-mêmes, ils redécouvrent les valeurs de leur patrimoine et apprennent à se prémunir contre les faiblesses et les vices de leurs propres cultures, comme de la nôtre.

À la lumière du véritable drame que vit l'écologie arctique, en raison d'une pollution croissante des eaux, de la toundra et de l'atmosphère, consécutif à un développement pétrolier et gazier désordonné, ces peuples, pour leur survie et la nôtre, doivent en outre inventer des politiques juridiquement résolument nouvelles, à l'échelle du continent sibérien.

STRUCTURE DE L'ENSEIGNEMENT

Outre un large enseignement de sciences de gestion, des cours sont assurés qui ouvrent aux grands courants de la pensée historique, anthropologique, économique et philosophique. Les élèves administrateurs font des stages pratiques dans les ministères: ministère de l'Intérieur, du Comité du Nord, des Nationalités et de l'Économie.

La rentrée du 1er septembre 2001, Saint-Pétersbourg, avant l'inauguration solennelle.
Académie Polaire d'État, la rentrée du 1er septembre 2001, Saint-Pétersbourg, avant l'inauguration solennelle des nouveaux bi réservés à l'administration et l'enseignement des 1000 élèves inscrits. De l'autre côté de la rue, la Cité universitaire polaire, L'ensemble des bâtiments de l'Académie Polaire représente 27000 m2. Photo D.R.

Un enseignement scientifique de 45 minutes est assuré par petits groupes, avec une méthode interactive: simulation, tables rondes, débats. Deux langues étrangères sont étudiées: le français (première langue obligatoire) et l'anglais. Un groupe artistique a été créé à l'Académie : artisanat de gravure sur morse, couture de fourrures, musique et danse traditionnelles. Deux fêtes sont célébrées désormais chaque année depuis cinq ans: le Printemps et le Solstice d'été.

 
 
 
 
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La remise du Diplôme " Docteur Honorus Causa " à l'Université d'Etat de Saint-Pétersbourg au professeur Jean Malaurie par le Recteur de l'université L. Verbitskaïa. Juillet 2001, Saint-Pétersbourg.C'est lors du jour du solstice d'été que sont remis les diplômes, dans l'un des plus beaux palais de Saint-Pétersbourg, sur le bord de la Néva. À cette manifestation solennelle, sont présents des représentants des autorités de la ville, du gouvernement de la Fédération de Russie venant de Moscou, ainsi que des Académiciens de l'Académie des Sciences humaines de Russie et le Consul général de France.

Le professeur Jean Malaurie est toujours présent. Il remet avec moi-même (le Recteur) et les vices-recteurs, les diplômes de fins d'études. Tous les deux ans, les diplômés prennent leur fonction dans le grand Nord: chef de district, directeur de bibliothèque, directeur d'école (primaire-secondaire ), conseiller et président du territoire. Plus ambitieux, certains deviennent boursiers de thèse afin d'accéder à des postes encore plus élevés. Un syndicat des élèves diplômés de l' Académie a été créé pour défendre les droits de ces diplômés autochtones dont les populations sont minoritaires dans le nord de la Russie, et face à une administration d'esprit très conservateur.

Tous les cinq ans, les diplômés qui sont en poste sont appelés à revenir de leurs lointaines régions, pour se recycler à l' Académie polaire et enseigner pendant des cycles courts à leurs jeunes camarades. Chaque promotion porte le nom de personnalités éminentes de l'histoire arctique, russe et mondiale: Vladimir Bogoraz, Knud Rasmussen, Aleksej Pavlovitch Okladnikov ; la dernière promotion porte le nom de Fernand Braudel, l'illustre historien français qui a fondé, avec le professeur Jean Malaurie, à l'EHESS, le Centre d'Études arctiques. Les étudiants deviennent les enfants spirituels de ces personnalités dont ils apprennent à connaître la vie et l'oeuvre.

COOPÉRATION AVEC L'ENA FRANÇAISE

À la fin de leurs études, chaque année depuis trois ans, six des meilleurs diplômés font un stage à Paris, à l'Institut international de l' Administration publique auprès du Premier ministre (IIAP). L 'IIAP a été fondé par le Général de Gaulle afin de faciliter la rencontre en France des plus hauts fonctionnaires ( ambassades, ministères) d'Afrique, d'Asie, d'Amérique et d'Océanie, dans le but d'un échange des idéologies et des méthodologies spécifiques à chaque pays. Les stagiaires nord-sibériens ont ainsi l'opportunité de rencontrer des futurs diplomates ou hauts fonctionnaires du monde entier.

La formation des cadres autochtones nord-sibériens a vivement intéressé la direction de l 'IIAP , et notamment son directeur, M. Didier Maus, éminent juriste constitutionaliste. Ces stages courts de un mois seront suivis de stages longs d'un an, pour les meilleurs des meilleurs. Ces stages annuels sont une sorte de repère d'excellence. I1s font l'objet de commentaires très élogieux de toutes les ethnies sibériennes, honorées de voir leurs représentants reçus avec tant d'ambition et d'honneur. Les élèves sont particulièrement intéressés par la politique de décentralisation de l'État français, notamment dans les territoires autonome5 des Dom- Tom, du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie) et par la révolution administrative que vit la France, 12 grande nation, en entrant dans l'Europe.

Au Danemark a eu lieu en 1997 un premier stage de deux mois d'une dizaine de jeunes élèves de l' Académie polaire dans une École internationale du Jutland, près d( Copenhague, inspirée par le grand pédagogue danois Grundtvig. Il sera poursuivi et élargi en 1998.

Une des personnalités éminentes de l'histoire arctique: le célèbre philologue de la Sibérie. Membre dul(;omité de rédaction de InterNord. Aleksej Pavlovitck Okladnikov. ©D.R.


DES CHOIX NÉCESSAIRES

L'Académie polaire a formé, depuis 1992, soixante administrateurs. Ces hommes et ces femmes, tous en postt se trouvent être le pouvoir de demain. La presse russe écrivait récemment: " dans les dernières promotions de l' Académie Polaire se trouve sans doute le futur président de 1 République Sakkha ". Avec la République Sakkha, ce peuples du Nord représentent les trois quarts de la Sibérie et plus de la moitié de la Fédération de la Russie. Qu'on le veuille ou non, ces minorités représentent, de par leur volonté politique, une réalité majeure.

L'Académie polaire est en activité depuis cinq ans si l'on tient compte de la date de fondation du" Cercle des cadres du Nord ". Six cents élèves y sont actuellement inscrits dans trois formations: I 'une de maîtrise ( deux ans ) (1997), la deuxième d'un enseignement de trois ans pour les postes bacheliers et la troisième d'un enseignement de cinq ans, un lycée ayant été créé pour accueillir les plus jeunes (classe baccalauréat) afin de les former plus en profondeur. En l'an 2000, l' Académie comptera 1000 élèves.

Mais il est des réalités que l'on ne peut pas masquer :

• l'enseignement de l'École publique primaire et secondaire russe dans le nord de la Sibérie est défaillant. L'Académie polaire se trouve confrontée à une mission pédagogique essentielle mais astreignante de recyclage de ses élèves, dès leur arrivée à Saint-Pétersbourg ;
• seconde réalité: la crise russe, hélas !, s'intensifie. L'État russe est aujourd'hui en crise si profonde que le pays vit une cruelle pénurie financière. Des fonctionnaires ne sont pas payés depuis des mois. Les professeurs d'Université et les plus grands savants recouvrent leurs honoraires avec de tels retards, et à des taux si faibles, qu'assez récemment, un des plus grands savants russes, Vladimir Nechaï, directeur de Tcheliabinsk 70, a préféré, après un appel pathétique, se suicider plutôt que d'assister à la destruction progressive de son laboratoire. " Entre vingt mille et trente mille chercheurs de haut niveau ont quitté la Russie entre 1991 et 1995 ", précise Mickaël Gloubokovski, vice-président de commission à la Douma. Et 30 % des chercheurs ont quitté le secteur scientifique qui leur était confié pour se lancer dans le monde des affaires.

L'Académie polaire vit de subventions et de bourses qu'octroient les régions autonomes du nord de la Russie. Les élèves sont choisis par les régions autonomes, envoyés par les autorités de ces régions; mais les bourses ne sont que partiellement ou pas du tout envoyées.

La situation matérielle de nos étudiants est donc médiocre, pour ne pas dire préoccupante. L'administration financière de l'Académie est elle-même mise en péril. L'Académie continue à loger ses élèves dans des bâtiments qu'elle loue.

Elle assure son enseignement dans des conditions très insatisfaisantes, eu égard à la hauteur intellectuelle et politique de la mission que le gouvernement de la Russie, en patronnant l' Académie en 1994, a demandée à son Rectorat d'assurer. La même situation frappe les universités et les plus grands établissements supérieurs russes.

La Russie se doit de se responsabiliser. Les vingt-six ethnies des peuples du Nord appartiennent aux plus antiques civilisations de l'histoire du monde. Aucune hypocrisie n'est de mise.

Si la situation continue à se détériorer, beaucoup de ces ethnies seront rayées de la carte en moins d'une génération.

Le grand empire russe est si souvent visionnaire. Après avoir procédé à la création de cette Académie polaire, hélas! la Russie s'est retrouvée à son point de départ. Selon le mot, déjà célèbre du Premier ministre, M. Victor Tchernomyrdine : " Nous avons voulu faire de notre mieux et, comme d'habitude nous avons échoué. "

DÉCENNIE DES PEUPLES AUTOCHTONES - ONU 1995-2005

L'ONU a décidé de consacrer en 1995 la Décennie à la défense des " peuples autochtones de la planète " : voilà une sage décision qui devrait convaincre l'opinion mondiale et les gouvernements responsables que, à l'égard des minorités ethniques, la tolérance de l'autre ne suffit plus.

Deux mille ans d'histoire chrétienne, deux siècles de droits de l'homme, pour simplement découvrir que " l'autre ", qui est de culture étrangère, doit être toléré, ce n'est pas beaucoup. Il ne s'agit plus de tolérance mais de respect et d'admiration de civilisations trop longtemps ignorées, pour ne pas dire méprisées, puisqu'on en a si longtemps négligé la formation des élites. La société technologique conduira le monde à sa perte si, sous le signe de la mondialisation et de l'économie de marché, le fort continue à détruire le faible, selon une loi historique permanente que la philosophie darwinienne a sacralisée.

La Russie se doit de participer à la Décennie de l'ONU avec cette création majeure qu'est l'Académie polaire. Celle-ci est un des organismes constituants du grand congrès international des minorités de la planète que l' Académie des Sciences humaines a décidé de réunir, à SaintPétersbourg, en 2005.

L'Académie polaire poursuit donc son ceuvre à laquelle elle se propose d'apporter une dimension internationale avec une coopération plus étroite avec les gouvernements autonomes groenlandais, inuit et indiens nord-canadien: les organisations autonomes inuit et indiennes nord-alaskiennes, et les organisations sailles et scandinaves.

L'universel est une multiplication de singularité: Encore faut-il que ces singularités soient respectées et se mesure de féconder les autres cultures et civilisations, par la nôtre, celle de l'Occident.

Le Président Jacques Chirac en visite officielle à l'Académie Polaire d'État, Il est reçu par la recteur Azourguet Chaoukenbaeva, À gauche de celle-ci, Jean Malaurie, président d'honneur, (Septembre 1997) Photo Jean Malaurie.
   
En 2003, l' Académie polaire d'État connaît une grande extension: 27000 m2 pour les établissements d'enseignement, bibliothèque polaire, restaurant; une cité universitaire pour les élèves qui sont tous internes. Les autorités russes ont décidé en octobre 2003 de créer lans l'Académie Polaire d'État un " Institut de recherche avancée Jean Malaurie ". Dans cet institut, dix diplômés bénéficieront d'une nnée sabbatique. Comme dans la villa Médicis, ils auront pour mission de réaliser une grande oeuvre dans l'esprit du peuple dont ils ont issus et pour éclairer son avenir. films, essais économiques, romans, peintures ou sculptures etc. Un premier prix international sera décerné. Des personnalités russes et françaises parraineront sur place chacun de ces jeunes chercheurs et séjourneront une quinzaine de jours avec eux.

 




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Présentation : historique et activités Le professeur Jean Malaurie
Les Séminaires d'Études Arctiques Levé de carte au Groenland
Liste des mémoires et thèses soutenus Pôle géomagnétique Nord
L'Académie Polaire d'Etat de Saint-Pétersbourg  
La première mission soviéto-française en Tchoukotka Bibliographie - Films - Congrés internationaux - CD
Témoignages de fidèles du Centre d'Études Arctiques Collection Terre Humaine
Hommages de personnalités Collection Polaires
Témoignages sur les Inuit d'aujourd'hui  
Le Festival international du film arctique  
La revue Inter-Nord Remerciements
Visiter le dossier sur le Fonds Polaire Jean Malaurie


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