LA DERIVE EN ARCTIQUE
Le projet
De retour en Norvège, Nansen enseigne à l'institut zoologique
de l'université de Christiana. Il publie plusieurs articles et
écrit deux livres " The First Crossing of Greenland "
(La première traversée du Groenland) en 1890 et " Eskimo
Life " (La vie esquimaude) en 1891. En même temps, sa réputation
acquise par l'exploit du Groenland devient vite internationale, et lui
laisse envisager une expédition plus importante.
Nansen
présente alors son nouveau projet devant la Société
Géographique Norvégienne : une dérive transpolaire.
Impressionné par l'expérience du navire la Jeannette (Voir
le dossier sur George Washington De Long et la Jeannette en déroute)
écrasé par les glaces au Nord de la Nouvelle-Sibérie,
et dont des débris ont été recueillis trois ans plus
tard à l'extrémité Sud-Ouest du Groenland, il est
persuadé qu'il existe un passage et veut tenter de refaire ce voyage.
Pour Nansen, si les précédentes expéditions polaires
tentant de gagner l'extrême Nord ont échoué, c'est
parce qu'elles se sont dirigées dans des mers où le courant
porte au Sud. Il établit alors le trajet suivant : atteindre les
îles de la Nouvelle-Sibérie, naviguer aussi loin que possible
vers le Nord, se laisser emprisonner par les glaces, et dériver
grâce au courant portant au Nord de l'Océan Glacial de Sibérie
jusqu'au Groenland. Nansen, dont l'expédition est effectuée
dans un but purement scientifique, ne projette pas à cet instant
d'atteindre le pôle Nord.
Le projet, qui s'écarte beaucoup des idées admises et ne
remporte pas la faveur des explorateurs arctiques de l'époque,
est cependant accepté. Le Gouvernement et le Parlement norvégiens
accordent à Nansen une subvention de 392.000 francs.
A cette somme viennent s'ajouter 622.000 francs, offerts par le roi de
Norvège et des concitoyens.
Sources iconographiques : Transparent pour lampe magique (début
XXième s).
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