LES CAMPAGNES FRANCAISES
Les tirs en Terre Adélie
La campagne de 1966-1967
La base Dumont D'Urville, en terre Adélie est pratiquement au Pôle
Magnétique Sud, et offre aux différents scientifiques une
position privilégiée pour les études de la magnétosphère
et des relations soleil-terre. Les sondages vont permettre d'étudier
l'enveloppe de gaz raréfiés neutres et ionisés entourant
le globe à partir d'une altitude de 100 km.
C'est à la demande du Groupe de Recherche Ionosphérique
qu'est organisée la première campagne. L'étude porte
sur l'ionosphère, particulièrement riche en particules chargées
au voisinage du Pôle Magnétique, et les échanges et
répartitions des particules.
C'est du port du Havre que le brise-glace danois, le Thala Dan embarque
le matériel nécessaire à la campagne de tirs. Le
20 décembre l'équipe du CNES, constituée de 26 personnes,
rejoint en avion, le bateau à Hobart (Tasmanie) pour une traversée
d'une semaine.
Pour pallier au froid et au risque de voir geler les pains de poudre qui
propulseront les fusées, des couvertureschauffantes sont installées.
Le
chargement du bateau est imposant, et c'est près de 600 tonnes
de matériel qui sont déchargées sur la base Dumont
D'Urville (140°E- 66,7°S).
Ce matériel se compose des fusées deux étages Dragon,
des instruments de mesures embarqués et de leur rampe mobile mais
aussi de l'environnement nécessaire qu'il faut monter ou bâtir
: sable, béton, poste de commandement, station de réception
des mesures, groupes de production électrique, abris de montage,
voie ferrée pour acheminer les fusées sur le point de lancement
Le débarquement de la base de lancement dure trois semaines et
se passe dans des conditions de manutention difficile au milieu des blocs
de pierre et de glace.
Après quarante jours d'attente, la première fusée
sonde Dragon 24 est lancée le 26 janvier à une altitude
de 340 km pour faire place à trois autres tirs (Dragon 25-26-27)
le 28 et le 29 à des altitudes de 310, 320 et 340 km.
Les instruments de mesures embarqués
Les instruments sont situés dans la tête de la fusée,
ils sont protégés par une coiffe. Matra est à l'origine
de leur fabrication, il s'agit de six détecteurs (3 pour les électrons,
3 pour les protons).Leurs positionements leurs permettent une observation
vers l'avant, vers l'arrière et et balayage de l'horizon. La pointe
mesure 1,66 pour 93 kg.
Les mesures effectuées ont permis une connaissance plus approfondie
sur la densité et la température des particules ainsi que
sur la répartition et l'échange des électrons et
des protons dans la couche ionosphérique.
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