Michèle
Demai et Sabrina Thiery,
bientôt de retour à Paris
Le 18 novembre, le duo mère-fille de léquipage
Meule dOr arrivait à Cartwright, un petit
village de 500 habitants isolé et sans route
sur la côte du Labrador, juste au nord de Terre-Neuve,
le moteur toujours inutilisable par suite de rupture
des pattes de fixation. Michèle Demai et sa
fille Sabrina nont cessé daffronter
tempêtes sur tempêtes ralentissant fortement
leur avancée vers le Québec. Ainsi,
après près de 90 jours de mer (depuis
leur départ de Cambridge Bay le 25 août
dernier) dans des conditions extrêmes, léquipage
féminin décidait de faire halte à
Cartwright pour sortir Nuage de leau et l'hiverner
à terre, avant de rentrer en France.
Reparties de Hopedale, le 10 novembre dernier,
après de longues réparations sur
les pattes de fixation du moteur, Michèle
écrivait : « Nous avons levé
le moteur, fait ressouder les pattes de fixation,
remis des boulons neufs, réaligné
et sommes reparties
Après quelques
heures de marche, le moteur est retombé.
Une des pattes ressoudée avec renfort épais
a recassé ainsi que tous les boulons neufs.
A n'y rien comprendre. Un avis de tempête
est annoncé. Il fait extrêmement
froid, tout est gelé : le pont, les voiles,
les drisses, les écoutes et la coque aussi.
Les manuvres deviennent un cauchemar.» |
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Lors
de leur descente vers Cartwright, Michèle et
Sabrina ont réussi à sabriter
deux jours dans un très bel endroit, à
Jeannette Bay, après le Cap Harrinson (le pire
endroit du Labrador dixit les locaux) en attendant
que les 70 nuds de vent passent. « Puis
nous avons fait route sur Cartwright (53°42N /
57°01W) à tirer de nombreux et épuisants
bords et en nous faisant copieusement doucher dans
un vent de Sud de 30 nuds. Les embruns gèlent
sur notre visage ! Arrivées à l'entrée
du chenal de 10 milles nautiques qui mène à
Cartwright (devant le Cap Horn - et oui ! c'est le
nôtre !!!), plus de vent. Nous avons mis 24
heures pour faire les 10 milles, avançant ou
reculant avec le courant de marée, et saluées
pour les 5 derniers milles par un autre coup de vent
d'Ouest (dans le nez) de 45 nuds levés
tout d'un coup avant le chenal d'arrivée qui
ne fait même pas 800 mètres de large.
Inutile de dresser le tableau d'un accostage périlleux
sous voile à un dock énorme et très
haut et de nuit (6 heures du matin) dans une mer démontée
et sans beaucoup d'eau à courir derrière
nous si nous rations l'essai. Un pêcheur est
heureusement accouru en nous voyant et a pu attraper
une amarre que Sabrina a super bien lancée
à la volée. Il n'en revenait pas de
nous voir arriver dans ces conditions dantesques comme
si nous étions des martiennes et toujours la
même question : "no guy on board?".
» (pas d'homme à bord?)
« Nous laissons donc Nuage se reposer ici.
Triste mais sage. Sans nos problèmes techniques,
nous serions déjà à Québec.
Dommage
Même en tentant de faire usiner
de nouvelles pièces et en réparant rapidement,
l'hiver est là et il n'est plus raisonnable
de continuer. Comme toujours, c'est Mère Nature
qui décide.»
Le duo féminin de Meule dOr est donc
attendu le 12 décembre à Paris, si toutefois
le petit avion qui devrait les emmener à Goose
Bay, avant de rejoindre Québec, peut décoller
car de forts coups de vent sont attendus. Michèle
et Sabrina espèrent ainsi être présentes
au Salon Nautique de Paris (du 6 au 16 décembre
2002).
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